Pays de l’ouest de l’Amérique du Sud, le Pérou (en espagnol Perú), dont la capitale est Lima est bordé au nord par l’Équateur et la Colombie, à l’est par le Brésil et la Bolivie, au sud par le Chili et à l’ouest par l’océan Pacifique.
Géographie du Pérou
D’une superficie de plus de 1 millions de km², la géographie du Pérou se présente en trois grandes régions : la plaine côtière, les Andes et la montaña.
La plaine côtière (ou costa) est une étroite bande de terrain désertique qui s’étend sur toute la longueur du pays péruvien. Les nombreux cours d’eau qui naissent dans les Andes et descendent à pic en direction du Pacifique ont permis l’irrigation de la région, à l’origine très aride. C’est dans cette plaine côtière que sont concentrées la plupart des villes et des industries péruviennes.
À l’est de la plaine côtière, les Andes (ou la sierra) recouvre environ 30% de la superficie du Pérou. C’est une région de hautes terres qui comprend les chaînes montagneuses très élevées des Andes, des hauts plateaux, ainsi que des gorges et des vallées profondes. La sierra du Pérou peut elle-même être divisée en trois ensembles :
La Cordillère occidentale, la principale chaîne montagneuse, avec ses hauts sommets volcaniques, connaît une importante activité sismique et abrite le point culminant du Pérou, le Huascarán (6 768 m) ;
la Cordillère centrale et la Cordillère orientale. Au sud, la chaîne des Andes s’écarte pour laisser la place à un immense haut plateau, l’Altiplano. Le lac Titicaca, le plus vaste lac d’altitude au monde (8 300 km², 3 810 m), se situe dans le sud-est, à la frontière entre le Pérou et la Bolivie.
Encore plus à l’est, les terres amazoniennes (ou la montaña) occupe 60% de la superficie du pays. Elle se compose d’un long piémont, la ceja de montaña, et de la vaste plaine amazonienne. Celle-ci, drainée par les cours sinueux du fleuve Amazone et de ses affluents (Huallaga, Ucayali), est recouverte de forêts tropicales, quasiment inexploitées, la selva. La frontière entre le Pérou et la Colombie est tracée par le río Putumayo.
Climat, végétation, faune et flore
Lors de vos vacances au Pérou vous remarquerez que son climat est différent selon que vous voyagez dans les plaines, dans la sierra (froid et sec dans les Andes) ou la montana ( chaud et humide ).
Dans la plaine côtière, les températures moyennes atteignent 20 °C, des températures plutôt fraîches pour la latitude. Cette fraîcheur s’explique par la présence du courant de Humboldt (ou courant du Pérou), un courant marin froid qui remonte depuis le sud le long des côtes du Pacifique et qui provoque des nuages chargés de brume, les garuas. La côte péruvienne recueille moins de 51 mm de précipitations par an, car la plupart des pluies apportées par les alizés arrivant de l’est tombent sur les cordillères.
Dans les Andes, la température varie de – 7° C à 21° C selon les saisons. Les précipitations sont en général peu abondantes, mais dans certaines localités, comme Cuzco, au sud-est de la sierra, les précipitations annuelles moyennes atteignent 815 mm.
Les terres amazoniennes sont soumises à un climat tropical. Les vents d’est dominants qui soufflent à travers la région récoltent de l’humidité, qui est ensuite déposée sur les pentes orientales des Andes. La saison des pluies s’échelonne de novembre à avril. Les précipitations annuelles peuvent atteindre, dans certaines régions, des valeurs moyennes de 3 810 mm.
Végétation et faune
La flore des trois principales régions géographiques est très diversifiée. La plaine côtière, aride et sablonneuse, est recouverte principalement d’une végétation de type désertique (arbustes, herbes). À l’opposé, les terres amazoniennes offrent une très grande variété de fleurs tropicales, d’arbres, de plantes grimpantes : acajou, cèdre, caoutchouc, vanille. La végétation de la sierra est adaptée à la rudesse du climat : la flore est relativement éparse, les arbres et les plantes (cactus et eucalyptus, entre autres) se contentent d’une alimentation en eau très restreinte.
La faune typique du Pérou est assez peu variée. La plaine côtière et les îles sont habitées essentiellement par des oiseaux marins (mouettes, albatros), des reptiles et des invertébrés. Les eaux océanes péruviennes abondent en anchois et autres espèces marines (sardines, églefins, soles, maquereaux, éperlans, fletans, homards, crevettes). Le lac Titicaca, ainsi que d’autres lacs et rivières de la sierra, est également très poissonneux. Dans la sierra vivent des lamas, des alpagas, des vigognes, des chinchillas et des guanacos. Parmi les oiseaux de la région sont recensés principalement des rapaces comme le condor géant. Les animaux qui peuplent la montaña tropicale sont le jaguar, le cougar, le tatou, le pécari, le tapir, le fourmilier, plusieurs dizaines d’espèces de singes, des perroquets, des alligators, des tortues, ainsi que toute une variété de serpents et d’insectes.
Ressources naturelles
Le Pérou tire l’essentiel de ses ressources de son sous-sol : gisements de pétrole sur la côte nord-ouest et dans le bassin de l’Amazone, mines de fer, d’argent, d’or, de plomb, de cuivre et de zinc dans les cordillères. Les forêts de cèdres, de chênes et d’acajous constituent également une ressource importante.
La Société péruvienne
En 2017, le Pérou comptait 31,77 millions d’habitants. La densité est de plus de 24 habitants au km². La répartition de la population est cependant irrégulière : environ 50% des Péruviens vivent dans la sierra, 40% dans la plaine côtière et 10% seulement dans les forêts amazoniennes.
Les Amérindiens, descendants des Incas, représentent environ 45 p. 100 de la population du Pérou ; ce sont essentiellement des Quechuas et des Aymaras. Près de 37% des habitants sont issus d’un métissage entre Amérindiens et descendants d’Européens. Environ 15% des Péruviens sont d’origine européenne (surtout espagnole). Les 3% restants sont issus de l’immigration, asiatique essentiellement (Japonais, Vietnamiens, Chinois).
Sur le plan administratif, le Pérou compte 25 régions, plus une province constitutionnelle, celle de Lima.
A visiter au Pérou :
Au pied du volcan Misti s’étend Arequipa, l’une des villes les plus importantes du pays après Lima. La cité abrite de nombreux monuments religieux édifiés au xviie siècle, tels que l’église de la Compagnie de Jésus, ainsi que des couvents.
Située sur un haut plateau des Andes orientales, à 3 200 m d’altitude, au cœur d’un bassin agricole très fertile, la ville de Huancayo est un centre commercial et un carrefour routier importants.
Environ 75% de la population vit en milieu urbain. La capitale et la plus grande ville du Pérou est Lima (8 153 618 habitants en 2005), qui est également son principal centre économique. Parmi les autres villes importantes, il faut citer Arequipa (60 007 habitants en 2005), un grand centre industriel, Trujillo (276 921 habitants en 2005), Chiclayo (251 407 habitants en 2005), Cuzco (103 836 habitants en 2005), réputée pour ses ruines incas, et Huancayo. En outre, Callao, à une dizaine de kilomètres de Lima, est le premier port du pays.
Au Pérou, L’espagnol, parlé par environ 70% de la population, fut longtemps la seule langue officielle du Pérou. En 1975, le quechua, une des principales langues des Amérindiens, fut également reconnu. Dans les Andes méridionales, les Péruviens utilisent également l’aymara, une autre langue indigène.
Environ 93% des Péruviens sont chrétiens, catholiques pour la plupart, mais aussi protestants. Le catholicisme fut d’ailleurs religion d’État jusqu’en 1979. De nombreux Amérindiens allient cependant les croyances et les pratiques traditionnelles à celles du christianisme. Enfin, le Pérou compte une petite minorité de juifs et de musulmans.
Education
Grâce aux efforts fournis par les différents gouvernements, le taux d’alphabétisation a considérablement augmenté au Pérou. De 42% en 1940, il est passé à 91,6% en 2005. La scolarité est gratuite et obligatoire pour tous les enfants âgés de 6 à 16 ans. Dans les zones rurales, faute d’équipement suffisant, les enfants suivent rarement des études de deuxième cycle.
Il existe au Pérou plus de 30 universités, dont l’université San Marcos de Lima, l’une des plus anciennes d’Amérique du Sud, fondée en 1551.
Tourisme au Pérou – Arts et culture
A voir lors de votre voyage au Pérou : l’ancienne capitale de l’Empire inca, Cuzco, qui abrite également de nombreux témoignages de la colonisation espagnole. L’église des Jésuites, construite de 1651 à 1668, en est un des exemples les plus remarquables.
Le Pérou est sous la double influence de la culture inca et espagnole. Dans les hautes terres andines, les Quechuas et les Aymaras ont préservé leurs coutumes ancestrales. La plupart d’entre eux (de même, d’ailleurs, que les habitants des forêts denses de l’est) ne parlent pas l’espagnol. En revanche, sur la côte et dans les villes, les Blancs, les métis et les Noirs ont adopté les modes de vie occidentaux. Ce double héritage culturel est particulièrement sensible dans le domaine artistique. Le baroque espagnol, qui s’est imposé dès la conquête, reste fortement marqué par l’art traditionnel des Incas.
L’architecture créole, c’est-à-dire celle qui s’est développée durant la période coloniale, est un mélange typique des formes espagnoles et amérindiennes.
Musique péruvienne
Le huayno du Pérou est l’une des principales musiques de danse des Andes. Jouée sur des instruments à cordes introduits par les Espagnols, tels que la harpe, la guitare ou la mandoline, mais également sur le charango andin (petit instrument à cinq cordes doubles et pincées), le huayno consiste en deux parties mélodiques distinctes jouées et répétées alternativement. Cet extrait met en scène une guitare et un charango.
Les fouilles archéologiques ont permis de mettre au jour de magnifiques vestiges de la civilisation inca. C’est à Cuzco, l’ancienne capitale de l’Empire inca, au centre de la cordillère des Andes, que l’on trouve les vestiges les mieux conservés : la forteresse de Sacsahuaman, par exemple.
En musique, la gamme pentatonique des Amérindiens est toujours utilisée, de même que les instruments anciens comme les coquilles de conques, les flûtes, les ocarinas et les flûtes de Pan.
Lima, la capitale, compte les plus beaux musées du pays : musée d’Art, Musée archéologique Rafael-Larco-Herrera, musée d’Histoire naturelle Javier-Pradoe, Musée national d’anthropologie et d’archéologie, par exemple, mais d’autres villes abritent aussi de belles collections liées au riche patrimoine archéologique du pays ; c’est la cas d’Arequipa, Cuzco, Huancayo et Trujillo.
Depuis la destruction de l’Empire inca, le Pérou a connu une histoire marquée par la violence. Pillé par les conquistadors, victime des ambitions de caudillos puis de celles de ses voisins, le pays – jadis synonyme de richesse – s’enlise dans un conflit sanglant opposant l’État et les mouvements révolutionnaires, qui restent parmi les plus actifs d’Amérique latine.
Pérou et civilisations précolombiennes
Bien que les Incas soient le peuple le plus connu de l’époque précolombienne, ils ne furent que les héritiers des brillantes civilisations qui les précédèrent. Les vestiges archéologiques témoignent d’une occupation humaine remontant à 26 000 ans avant notre ère. À partir de 2500 av. J.-C., des temples sont érigés. La première civilisation, celle de Chavín de Huantar, s’épanouit vers 1500 et couvre la moitié du Pérou. De 300 av. J.-C. à 300 apr. J.-C. se développe la civilisation de Paracas (centre et sud), à laquelle succéda celle des Chinchas.
Du VIIIe au XIIe siècle, la civilisation de Tiahuanaco (sur les bords du lac Titicaca), qui fusionna avec l’empire de Huari, marque de son empreinte le centre du Pérou. À partir du XIIe siècle s’affirme l’empire des Chimús, qui s’opposent aux Incas, désireux d’imposer leur hégémonie. L’origine de ces derniers demeure controversée, leur nom même étant sujet à polémiques (il signifie «souverain» en langue quechua). Vers 1200, les Incas fondent Cuzco, étendent leur domination sur les peuples voisins et assimilent les cultures des peuples conquis. Au début du XVIe siècle, leur Empire s’étend de la Colombie au Chili. Fortement structuré, il étonne les conquistadors. À la tête de l’État, outre l’Inca, prêtres, chefs guerriers et fonctionnaires assurent la gestion du royaume. L’ayllu, constitué de petites communautés villageoises, forme l’unité de base.
La propriété privée de la terre n’existe pas (les fonctionnaires se chargent de la répartition des productions). Le système du quipu (cordes nouées) permet le recensement régulier des hommes et des biens. Les voies de communication quadrillent remarquablement l’Empire (11 000 km de pistes). Privée de toute liberté individuelle, la population est soumise aux corvées, lesquelles ont permis d’édifier les grandes cités (Machu Picchu, Písac…).
L’époque coloniale
Francisco Pizarro commence la conquête du Pérou en 1531 avec 180 hommes; il se rend maître, par traîtrise, du souverain inca Atahualpa à Cajamarca (1532). L’avidité provoque des querelles entre les conquérants (Pizarro est assassiné en 1541). Pedro de La Gasca, envoyé de Charles Quint, rétablit l’ordre et crée la vice-royauté du Pérou, dont Lima est la capitale. Dès lors commence l’exploitation des hommes et des richesses minières (or, argent de Potosí). Parqués dans des réserves, convertis de force au christianisme, contraints de verser tribut en hommes et en denrées diverses, les Amérindiens se révoltent maintes fois. Le heurt des deux civilisations se traduit par l’effondrement démographique de la population andine, victime du choc microbien et des travaux forcés (c’est ce qui amène les Espagnols à importer des esclaves noirs). Progressivement les fractures sociales s’exacerbent entre les créoles, qui contrôlent la vie économique, et les métropolitains, qui disposent du pouvoir politique et administratif.
Indépendance du Pérou
Influencés par les idées révolutionnaires européennes, des mouvements insurrectionnels se manifestent et mettent à profit l’occupation de l’Espagne par les troupes napoléoniennes. De 1809 à 1824, les révolutionnaires, qui reçoivent l’appui de Simón Bolívar et de José de San Martín, combattent les royalistes. En décembre 1824, ces derniers sont définitivement vaincus à Ayacucho. Mais, alors que les vainqueurs se disputent le pouvoir, le Pérou traverse une longue période rythmée par des coups d’État et des conflits territoriaux avec ses voisins (Bolivie, Équateur, Chili).
À partir de 1854, le pays retrouve une certaine prospérité grâce à la valorisation du guano et à la création des voies ferrées reliant Lima aux villes minières andines. La suppression de l’esclavage entraîne l’importation d’une main-d’œuvre chinoise. La guerre du Pacifique (1879-1883), perdue contre le Chili, révèle la fragilité de la jeune nation. La bourgeoisie liménienne pactise avec l’occupant, tandis que se développent des mouvements de résistance dans les Andes. Le Pérou s’engage ensuite dans la voie de la prospérité: croissance des exportations de guano, de produits miniers et de caoutchouc; investissements des firmes britanniques et américaines.
Mais la situation sociale se durcit, notamment dans les campagnes. Dans ce contexte de tensions, les partis d’opposition se développent (création de l’Alliance populaire révolutionnaire américaine [APRA] en 1924, et du parti communiste en 1930). Jusqu’en 1980 se succèdent coups d’État et gouvernements démocratiques.
La démocratie menacée
Après une longue période de gouvernement militaire (1968-1980), le Pérou renoue avec la démocratie. Le président Fernando Belaúnde Terry tente sans succès une expérience libérale. En 1985, Alan García, candidat de l’APRA, remporte l’élection présidentielle. Il fait adopter des mesures sociales en faveur des plus démunis, refuse la «potion» libérale préconisée par le FMI et limite le remboursement du service de la dette (ce qui entraîne l’isolement du Pérou sur la scène internationale). La crise économique et politique s’aggravant, García doit revenir en 1988 à une politique d’austérité; source d’hyperinflation, celle-ci ampute de 40 % le pouvoir d’achat des Péruviens. En outre, le Pérou est le foyer d’une épidémie de choléra qui se répand dans toute l’Amérique latine.
Parallèlement, l’activisme des guérilleros du Sentier lumineux et du Mouvement révolutionnaire Tupac-Amaru (MRTA) fait régner un climat d’insécurité. En juillet 1990, Alberto Fujimori est élu président. En janvier 1995, un conflit éclate avec l’Équateur à propos d’un territoire de la cordillère du Condor, déjà disputé entre les deux pays en 1941. En avril de la même année, le président en exercice, qui a remporté d’importantes victoires contre la guérilla, est réélu dans un contexte économique plus favorable mais sur fond de crise sociale. De plus, la prise d’otages de l’ambassade du Japon à Lima par le MRTA (décembre 1996 – avril 1997) et la persistance du narcotrafic conduisent à moduler le bilan de l’ère Fujimori.
Le 5 janvier 1999, le président Fujimori nomme Víctor Joy Way Rojas à la tête du gouvernement. En octobre, ce dernier est remplacé par José Alberto Bustamante Belaunde. Sur le plan diplomatique, l’année est marquée par la signature avec l’Équateur, d’un accord fixant définitivement les frontières respectives des deux pays en Amazonie. Après plus d’un siècle et demi de différends diplomatiques et de conflits armés avec l’Équateur, le Pérou prend ainsi le contrôle des 200 000 km² de l’Amazonie auparavant revendiqués par l’Équateur. En contrepartie, l’enclave de Tiwinza, d’une superficie de 1 km², est rétrocédée à ce dernier, qui obtient également le droit de créer deux centres de commerce et de navigation de 150 hectares chacun, sur les fleuves Marañón et Amazone.
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