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Les châteaux de la Loire

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L’histoire des châteaux de la Loire débute avec l’expédition de Charles VIII à Naples, en 1495, est l’occasion pour le roi de France de découvrir les raffinements d’une autre civilisation. Un an plus tard, il amène à Amboise des artistes italiens embauchés pour «ouvrer de leur mestier à l’usage et mode d’Ytallie». L’événement constitue non seulement la première implantation d’éléments d’architecture dans la vallée de la Loire, mais les débuts d’un changement d’orientation de l’art français.

La tradition féodale des châteaux de la Loire

Si l’architecte Fra Giocondo ainsi que les décorateurs Bernardin de Brescia et Jérôme Pacherot apportent d’emblée des modifications importantes à la résidence royale d’Amboise, la majorité des ornemanistes italiens travaillant aux bâtisses féodales implantées dans le Val de Loire se heurtent, auprès des seigneurs qui les emploient, à des résistances qui ne tomberont que dix ans après l’équipée militaire de Naples. Entre-temps, on renouvelle encore timidement le répertoire décoratif, tout en continuant de s’opposer aux toits en terrasse, aux escaliers droits, pour rester fidèle aux solutions architecturales nordiques, comme les combles à angles aigus et les escaliers en spirale (Blois, Chambord).

L’un des premiers escaliers à rampes droites parallèles et à paliers sera construit dans le château d’Azay-le-Rideau, rebâti en bordure de l’Indre entre 1518 et 1529, pour le financier Gilles Berthelot. Avec ses tours d’angle et ses fossés, il conserve la structure d’un édifice gothique, mais il est transformé par l’élégance d’un décor renaissant.

Le caractère défensif féodal subsiste également dans le château du Lude, reconstruit vers 1520 sur les fondations d’une forteresse à plan carré. Ici, c’est essentiellement la coupure du chemin de ronde par une travée de fenêtres à frontons qui fait perdre aux tours d’angle leur aspect médiéval et affine leur silhouette. L’abondant décor sculpté comporte, notamment, pilastres et médaillons.

La rupture avec le Moyen Âge

Lorsque Louis XII, reprenant à son compte les prétentions italiennes de Charles VIII, passe à son tour les Alpes, il découvre en Lombardie un modèle d’architecture d’une exceptionnelle richesse décorative: la chartreuse de Pavie, construite à partir de 1396. C’est ainsi qu’Amboise s’enrichit d’une aile dite Louis XII, qui comporte de nombreux éléments «Renaissance». Quand le roi change de résidence et établit la cour à Blois, il décide, là aussi, de doter le château d’une aile nouvelle. Ce bâtiment, avec ses larges fenêtres percées dans des murs légers en brique et pierre et ouvrant sur une cour, au-dessus d’une galerie couverte constituant un promenoir abrité, révèle les changements intervenus alors dans l’architecture française.

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Les chantiers de François Ier

L’année même de la mort du roi, la bataille de Marignan assure à son successeur la possession du Milanais, ce qui lui confère prestige et autorité. Porté par son goût des belles choses et suivant l’exemple de ses prédécesseurs, le nouveau souverain remet le château de Blois en chantier. L’aile qui portera le nom de François Ier est complètement remaniée. La décoration très raffinée de son célèbre escalier atteste la profonde influence de l’italianisme; il fut réalisé de 1515 à 1524 par des architectes français, très probablement conseillés par l’Italien Domenico Bernabei, dit le Boccador.

À Chambord, dont la construction s’étendra sur près d’un quart de siècle (1519-1544), l’architecture puise ses effets grandioses dans la symétrie et l’alliance d’éléments traditionnels, régénérés par les exigences de l’ordre tel que le concevaient les artistes italiens. Léonard de Vinci, qui meurt l’année où commencent les travaux, a peut-être participé à la conception de l’ouvrage. En dépit de son plan féodal, le château est bien une résidence d’agrément. À l’intérieur du donjon, au croisement de quatre salles disposées en croix grecque, s’élève un escalier qui enroule, autour d’un noyau ajouré, une double rampe en spirale, ouverte sur le volume intérieur de l’édifice, ainsi que sur les voûtes ornées de salamandres – emblème de François Ier – du second étage. Les terrasses sont surmontées de flèches, de clochetons, de chapiteaux.

Avec ses quelque 440 pièces, ses nombreux bâtiments réservés à la chasse, ses écuries et son immense domaine, Chambord a de quoi satisfaire les ambitions du roi. Pourtant, au retour de sa captivité consécutive à la défaite de Pavie (1525), le souverain fait entreprendre de nouvelles constructions. Mais la vallée de la Loire n’est plus son lieu de prédilection. C’est désormais en Île-de-France que s’érigeront presque simultanément les châteaux de Fontainebleau – la décoration intérieure en sera confiée aux Italiens le Rosso et le Primatice, autour desquels se constituera l’école dite de Fontainebleau –, de Villers-Cotterêts, et, dans le bois de Boulogne, de Madrid, qui surprend par sa façade couverte de céramiques de couleur.

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Le château de Chenonceaux

Sur la rive droite du Cher, Thomas Bohier, receveur général des Finances, se fait bâtir, de 1515 à 1522, le petit château de Chenonceaux, en remplacement du manoir de Marques, dont il subsiste le donjon, à l’écart du corps de logis. Celui-ci, rectangulaire, flanqué de tourelles d’angle, est construit sur les deux piles d’un ancien moulin. Devenu propriété de François Ier, puis de Henri II, le château est offert par ce dernier à sa maîtresse, Diane de Poitiers, qui l’agrémentera d’un jardin et fera jeter les cinq arches d’un pont entre le bâtiment existant et l’autre rive de la rivière. À la mort du roi, en 1559, sa veuve, Catherine de Médicis, échange la gracieuse résidence de sa rivale contre le triste château de Chaumont – que l’ancienne favorite boudera, puisqu’elle dispose pour se retirer d’un autre présent royal, construit celui-là spécialement pour elle, de 1548 à 1555, par Philibert Delorme: le château d’Anet (mutilé sous le Directoire).

La régente entend imprimer sa marque à Chenonceaux: elle lui ajoute un second jardin, fait tracer un parc et confie à l’architecte d’Anet le soin de couvrir le pont de deux étages de galeries. De celles-ci, la cour pourra assister aux joutes et aux combats navals qui accompagneront les fêtes fastueuses données à Chenonceaux.

De Valençay à Villandry

Les bâtisseurs des châteaux de Valençay (construit à partir de 1540), de Serrant (commencé en 1546) et de Cheverny (achevé en 1634) empruntent un trop grand nombre d’éléments architecturaux à Chambord et à Chenonceaux pour que, malgré leur charme, ces édifices manifestent une réelle originalité. En revanche, s’il conserve, englobé dans les bâtiments du XVIe siècle, un donjon carré, le château de Villandry, édifié vers 1532 pour Jean Le Breton, secrétaire d’État de François Ier, offre tous les caractères d’une réalisation Renaissance, avec ses trois corps de logis entourant une cour d’honneur ouverte sur la vallée.

Mais, surtout, ce château est remarquable en raison de ses trois terrasses où s’étage un magnifique jardin (fidèlement reconstitué au XXe siècle), composé d’un jardin d’eau, d’un jardin d’ornement et d’un potager décoratif. Il s’agit là de la synthèse d’une tradition française et de l’influence des jardiniers italiens amenés en France par Charles VIII. Aux plates-bandes géométriques, avec ifs et buis taillés, s’ajoutent canaux, fontaines, jets d’eau et treilles.

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