Le début du XIXe siècle représente la période des premières explorations des régions polaires. La figure générale du globe est connue dans ses grandes lignes, à l’exception des régions polaires (l’océan glacial Arctique au nord et le continent Antarctique et ses banquises au sud). De nombreux explorateurs se lancent dans l’aventure, mais beaucoup y laissent la vie.
Explorations polaires
Les régions polaires sont les zones les plus froides de la Terre : l’hiver, la température descend jusqu’à – 68 °C en Arctique, et presque – 90 °C en Antarctique ! Malgré ces conditions extrêmes, nombreux sont les explorateurs qui se lancent à la découverte des régions polaires, puis à la conquête des pôles.
L’exploration des pôles est d’abord engagée par les pays de tradition maritime comme la Norvège et la Grande-Bretagne. Mais d’autres pays se lancent ensuite dans cette entreprise, parmi lesquels les États-Unis et la France. Les pionniers de l’exploration polaire doivent s’adapter au froid extrême et aux conditions de vie très difficiles de ces régions. Pendant le premier quart du XIXe siècle, ils ne pénètrent dans les régions polaires qu’en été, quand les conditions climatiques sont meilleures et que moins de glace couvre les mers : c’est ce que l’on appelle l’incursion estivale. Ensuite, dès le début de l’automne, ils quittent les régions polaires.
Très vite, ils jugent préférable, et plus efficace, de rester à la mauvaise saison, pour être sur place et prêts à repartir dès que le temps permet à nouveau les explorations : c’est l’hivernage. Pour pratiquer l’hivernage, ils aménagent des bases qui prévoient des vivres en quantité suffisante (et de bonne qualité, pour éviter le scorbut), des activités pour les mois d’hiver, etc.
Pendant la deuxième moitié du XIXe siècle, les explorateurs polaires calquent leur mode de vie sur celui des trappeurs et des Inuit (un peuple de l’Arctique). Ils adoptent leurs tenues très chaudes faites de peaux de bêtes, commencent à utiliser des traîneaux à chiens pour se déplacer, apprennent à construire des igloos, etc. Ainsi, l’explorateur Robert Peary, qui explore le Groenland entre 1886 et 1900, apprend les méthodes de survie inuit et les applique à ses explorations. Il crée des bases avancées, situées toujours plus au nord, comprenant des entrepôts de fournitures.
Au XXe siècle, les nouvelles techniques améliorent et facilitent la progression des explorateurs polaires. Le brise-glace (inventé en 1864 dans les chantiers navals russes) permet l’ouverture de passages dans les eaux gelées couvertes par la banquise et l’avancée d’autres bateaux. Le tracteur à chenilles permet de rouler sur la glace et la neige et de tirer des traîneaux. L’avion, permettant des explorations aériennes et facilitant les déplacements d’un point à un autre, révolutionne l’exploration polaire.
L’ouverture des routes polaires
Au nord, dans l’océan glacial arctique
Depuis le xviie siècle, des navigateurs tentent de trouver deux passages maritimes dans l’océan arctique : le passage du Nord-Est et le passage du Nord-Ouest. Le passage du Nord-Est doit conduire de la mer du Nord (en Europe) à l’océan Pacifique, en passant au nord de la Russie (donc en naviguant vers l’est). Le passage du Nord-Ouest est supposé permettre d’atteindre la Chine à partir de l’Europe en passant au nord de l’Amérique du Nord (donc en naviguant vers l’ouest).
Ces deux passages sont finalement découverts, à la fin du xixe et au début du xxe siècle. Entre 1875 et 1879, le navigateur finlandais Adolf Erik Nordenskjöld ouvre, pour la Suède, le passage du Nord-Est. Le Norvégien Roald Amundsen force quant à lui le passage du Nord-Ouest entre 1903 et 1906.
Au sud, en Antarctique
Dès 1840, le Français Jules Dumont d’Urville découvre, en naviguant vers le sud à partir de la Tasmanie (en Australie), une terre glacée située en Antarctique. Il l’appelle la terre Adélie (c’est le prénom de sa femme), et en prend possession au nom du roi de France Louis-Philippe Ier. Mais cette découverte tombe dans l’oubli.
C’est plus de 50 ans après que commence la véritable reconnaissance de l’Antarctique, menée par plusieurs nations. L’exploration française est représentée par Jean-Baptiste Charcot, d’abord sur le Français (de 1903 à 1905) puis sur le Pourquoi pas ? (de 1908 à 1910). C’est lui qui remet en lumière l’expédition de Jules Dumont d’Urville et incite la France à faire valoir ses droits sur la terre Adélie (ce qui sera fait en 1926).
Les vainqueurs des pôles
Au début du XXe siècle se met en place une véritable course aux pôles, qui restent deux des derniers grands défis des explorateurs.
Le pôle Nord
Le 17 juillet 1908, l’Américain Robert Peary, qui a déjà réalisé plusieurs voyages d’exploration du Groenland, dirige une expédition vers le pôle Nord. Il l’atteint le 6 avril 1909 et y plante le drapeau américain. Mais il apprend que la découverte du pôle a été revendiquée cinq jours auparavant par l’explorateur américain Frederick Cook. Une enquête est alors menée, qui démontre que Robert Peary est bien le vainqueur du pôle Nord.
Le pôle Sud
Après la conquête du pôle Nord, la course au pôle Sud commence aussitôt. De 1907 à 1912, trois grands explorateurs se disputent le pôle Sud : le Britannique Ernest Schakleton, qui échoue près du but en 1909 ; le Norvégien Roald Amundsen et le Britannique Robert Falcon Scott, qui parviennent tout deux au pôle.
C’est Roald Admundsen qui remporte la victoire ; le 14 décembre 1911, il plante le drapeau de la Norvège sur le pôle Sud. Cinq semaines plus tard, le 18 janvier 1912, le Britannique Robert Falcon Scott arrive à son tour sur les lieux… pour se rendre compte qu’il a été devancé par son rival. Sur le chemin du retour, il trouve la mort, ainsi que les quatre autres membres de son équipe, sur les étendues gelées de l’Antarctique. Trois de ces cinq explorateurs se trouvent alors à moins de 20 kilomètres de leur base.
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