L’absolu et l’extrême, c’est ce qu’évoquent le mot « Arctique » et les régions polaires en général. Entourés d’une aura de mystère, bruts, hostiles, ces mondes ultimes représentent les derniers espaces où l’on peut encore éprouver de manière tangible le sentiment d’être un pionnier.
L’Arctique ou le nord ultime
L’Arctique n’est pas matérialisé par un continent à part entière mais forme un puzzle composé des extrémités septentrionales du Canada, de la Suède, de la Norvège, de la Russie, de la Finlande, de l’Alaska et du Groenland, disposés en amphithéâtre autour d’une immense calotte de glace dont le pôle occupe le centre.
Aussi incroyable qu’il y paraisse, l’Arctique est tout simplement desservi… par les transports en commun ! En Norvège, les bus montent jusqu’à Kirkenes, à plus de 180 kilomètres du cercle arctique, aux confins septentrionaux du pays ; en train, vous rallierez facilement Narvik.
En bateau, il existe une ligne régulière qui dessert trente-trois ports entre Bergen et Kirkenes. En voiture, c’est encore plus simple : à partir d’Oslo, suivez la E6 plein nord, terminus Kirkenes, quelque 2 425 kilomètres plus loin (praticables toute l’année). L’extrême nord de la Suède et de la Finlande est également accessible en bus, en train ou en voiture. En Alaska, la Dalton Highway s’achève à Prudhoe Bay, au bord de l’océan Arctique.
Oubliez également les images cauchemardesques de blizzard et de températures extrêmes. Au coeur de l’été boréal, le mercure dépasse couramment les 10°C et certaines villes arctiques, telles Whitehorse (Canada), Kiruna (Suède), Murmansk (Russie) ou Rovaniemi (Finlande) affichent presque un insolent 20°C en juillet !
Ces surprenantes infrastructures de transport, alliées à des conditions climatiques très supportables en été, rendent réaliste la perspective d’un voyage indépendant.
La prudence reste cependant de mise : une logistique inadéquate, une panne de voiture sur une route peu fréquentée, un brusque changement climatique, voire une rencontre inopportune avec un ours peuvent transformer un voyage mémorable en enfer.
Arctique et tourisme
Si l’on souhaite découvrir plus en profondeur des régions isolées de l’Arctique ou pratiquer des activités, il est recommandé de s’en remettre à des agences spécialisées. Il existe d’excellents prestataires dans les pays riverains de l’Arctique, ainsi qu’une poignée en France ou en Grande-Bretagne. Ces professionnels très pointus proposent des circuits aventure ou à thème particulièrement originaux.
Les contemplatifs se griseront de la majesté des paysages inviolés et d’une nature démesurément sauvage qui fait chavirer les sens, entre icebergs, toundra, taïga, lacs, fjords et sommets montagneux taillés à la hache. L’étonnante diversité des biotopes – glaciers, landes, marais, lacs, montagnes, rivières, prairies, steppes, forêts, banquise et océan -, la faible emprise humaine et l’absence de pollution sont propices à l’épanouissement de multiples formes de vie.
Les ours blancs, bruns et noirs tiennent bien évidemment la vedette, ainsi que les cétacés, les pinnipèdes (phoques, morses, otaries), les caribous, les loups, les lemmings et d’innombrables espèces d’oiseaux.
L’Arctique, parfois perçu comme un désert culturel, est au contraire le berceau de civilisations fascinantes, qui ont déployé des trésors d’ingéniosité pour s’adapter à un environnement hostile. Selon les pays, elles s’appellent inuit de saame (Lapons), d’aléoute, de chukchi. Le développement d’un écotourisme maîtrisé leur offre d’intéressants débouchés. Sous la houlette d’un guide local, on se passionnera pour la mythologie, les productions artisanales, le mode de vie et les coutumes encore bien ancrées de ces ethnies.
Les incontournables à faire en voyage sur l’Arctique
- Parcourir les pistes de ski de fond ou de randonnée en Norvège, Suède, Finlande.
- Descendre en canoë ou en rafting les torrents classés jusqu’au niveau IV (sur VI) en Alaska et au Canada.
- Contourner en kayak de mer un iceberg du Groenland.
- Pêcher le saumon en Norvège.
- Partir pour un raid avec chiens de traîneau sur l’Océan arctique.
Parcourir en motoneige les terres du Svalbard norvégien où il fait jour 24 heures sur 24 en avril et mai. - Partir sur les traces de Jack London et de la ruée vers l’or dans la province québécoise du Yukon.
- Passer une nuit dans un igloo du Groenland
- Rechercher le nanuk, l’ours blanc seigneur de l’Arctique, en compagnie des Inuits.