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Outre mer

Zoo de Beauval
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Petit tour d’horizon de l’Outre-Mer et des singularités culturelles de la France des trois océans.La tradition du tatouage en Polynésie, l’hommage joyeux aux défunts dans les Antilles, le destin épique des esclaves rebelles à la Réunion… L’Outre-mer n’oublie pas ses racines et cultive les vertus du métissage.

Identités d’Outre-mer

A chaque destination ses coutumes festives (le carnaval en Guyane et aux Antilles), ses danses (la Biguine pour les Antilles ou le Kassé Kô pour la Guyane, le fameux Tamure – prononcer « tamouré » – pour Tahiti). Et à chaque destination également ses épisodes historiques marquants, et notamment la colonisation…

Dans le Pacifique ou en Guyane, c’est la mémoire retrouvée des peuples autochtones : mélanésiens en Nouvelle-Calédonie et polynésiens, amérindiens de l’Amazonie… Des Mascareignes (Ile de la Réunion…) aux Antilles, c’est le souvenir de l’esclavagisme…

L’essor du commerce maritime (étape des vaisseaux de la Compagnie des Indes à la Réunion) et des grandes plantations (canne à sucre et café à la Guadeloupe et à la Martinique) ont ainsi forgé le destin de certaines îles lointaines à partir du milieu du XVII ème siècle.

Mais il faut attendre l’abolition réelle de la Traite des noirs en 1848 (sous l’impulsion déterminante d’un homme politique alsacien, Victor Schoelcher) pour libérer des générations d’africains transplantés de force. Alors qu’auparavant, des milliers de rebelles échappés dans la montagne (les « marrons » à la Réunion) ou dans la jungle (les « noirs-marrons » en Guyane) ont donné à ses territoires une identité culturelle, au même titre que le métissage créole.

La reconstitution des grandes plantations (à la Martinique) ou les fouilles historiques de l’anse Bertrand à la Guadeloupe (vestiges d’un village d’esclaves) rappellent que le tristement célèbre Code noir fut instauré aux Antilles dès 1685. Dans le sillage de « l’afro-antillais » François Dominique Toussaint dit Toussaint l’Ouverture, natif de Saint-Dominique (aujourd’hui Haïti), les esclaves ont vu leur espoir déçu durant la Révolution française. Le brillant et ambitieux meneur d’hommes est fait prisonnier sous Napoléon et meurt dans un cachot du château de Joux, près de Pontarlier dans le massif du Jura.

Il reste que toute l’économie des îles d’Outre Mer, influençant donc la vie quotidienne, se perpétua sur les bases d’une agriculture spécialisée à grande échelle : canne à sucre, café et cacao, remplacé depuis par la banane. On visite aujourd’hui certains de ces grands domaines, ponctués d’une distillerie artisanale de rhum ou d’une maison créole typique. Exemples avec les « Habitations » Céron, du Fonds Saint-Jacques ou de l’anse Latouche à la Martinique ; et avec l’habitation Murat (écomusée) sur l’île de Marie Galante, « petite cousine » de la Guadeloupe.

Traditions festives sur les îles d’Outre Mer

Le Carnaval (kannaval gwada, en créole) est devenu une institution et offre l’occasion d’animer la rue en permanence, de février à mars, avec costumes et masques, carnaval de Guadeloupe à voir en vacances par exemple

Fin juin, la récolte de la canne à sucre arrive à son terme. Sur l’île de Marie Galante, on y garde le souvenir d’avant la mécanisation : une spectaculaire course de bœufs attelés (tirant une grosse charge) rappelle l’usage des animaux de trait.

En octobre, le festival des Journées créoles rythme à nouveau les bourgades de la Guadeloupe. Quant à la Toussaint créole, elle ne se vit pas dans la tristesse, se voulant plutôt un hommage joyeux aux défunts. Au cimetière du Morne à l’eau, et ailleurs, une multitude de bougies sont allumées et l’on chante la mémoire des anciens.

La civilisation amérindienne

Le peuple des Arawaks, venu des côtes d’Amérique du sud, fut décimé par un concurrent belliqueux : celui des indiens caraïbes. Lui-même fut anéanti par les premiers explorateurs espagnols, anglais, français. De cette époque pré-colombienne, il reste le site archéologique des Roches gravées (220 témoignages d’art rupestre) et le musée de la Préhistoire amérindienne au Moule.

Le musée Saint-John Perse (alias Alexis Léger, 1887-1975) à Pointe-à-Pitre rappelle que ce métropolitain, né à la Guadeloupe, fut un diplomate engagé et un poète récompensé par le Prix nobel de littérature en 1960. Quant à Patrick Chamoiseau, prix Goncourt en 1992, il s’affirme comme le romancier à succès valorisant la langue créole.

paysage-de-guyane
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La Guyane

Si un équipage français débarque en 1500, juste après le passage de Christophe Colomb, en rêvant de l’Eldorado, c’est plutôt vers 1644 que débute une vraie implantation commerciale européenne. Les peuples amazoniens – Wayanas, Arawaks, Emerillons, Galibis – sont alors très menacés. Avec la transplantation des esclaves et le métissage, la « créolitude » guyanaise se renforce. D’autant que la tragique éruption du volcan de la Montagne Pelée en Martinique (1902) provoque une vague de migration de ces insulaires sur cette côte d’Amérique latine.

Aujourd’hui, la découverte des villages isolés ou simplement la visite de Cayenne, capitale de la Guyane, révèle une exemplaire mixité culturelle. L’esprit de la fête est omniprésent, notamment la tradition du carnaval, par le rapprochement déjà évoqué avec les Antilles françaises. Quant à l’artisanat, il retrouve sa noblesse et distingue les spécialités de chaque communauté ! Vannerie pour les Amérindiens (à repérer surtout la « couleuvre », un curieux tube tressé avec des fibres végétales qui sert à extraire le jus non consommable du manioc !), bois sculpté pour les « noirs-marrons » (alias les Bushi-Nengé). Des petits ustensiles de la vie quotidienne à la pirogue, ces gens du fleuve Maroni (principalement) font passer des messages à travers leurs efforts de décoration : présent pour un mariage, etc.

A voir en vacances en Guyane, le musée des cultures guyanaises, présentée dans une belle maison créole, à Cayenne.

L’histoire d’un bagne en Guyane

Le bagne de Cayenne symbolisa l’exil et la dureté du châtiment pour les prisonniers de droit commun (et quelques détenus politiques) à partir de 1852. Plus de 2000 condamnés ont été ainsi envoyés dans différents camps ou forts de Guyane, isolés dans la jungle ou des îles sauvages au large de Cayenne et Kourou (île du Diable, îles du Salut, etc.). On compta même un bagne « féminin » à Mana ! L’histoire de forçats célèbres (Dreyfus, Papillon, Seznec…) permit de dénoncer régulièrement ce système carcéral mais il fallut attendre 1946 pour en voir la véritable fin. L’île royale – un des anciens bagnes – peut se visiter (navette bateau à partir de Kourou), pour ne pas oublier les erreurs du passé…

La conquête spatiale comme nouvel axe culturel

L’avenir de la Guyane est lié au centre spatial de Kourou, l’un des sites de lancement de fusée les plus performants du monde. L’agence spatiale européenne s’est installée sur 50 km de littoral et fait visiter son domaine du futur (une entrée le matin, une entrée l’après-midi): équipements démesurés du lanceur Ariane et musée de l’Espace. On peut même – avec un peu de chance et si disponibilité – assister à un lancement depuis le site d’observation de Carapa.

La Réunion - Piton de la Fournaise
La Réunion – Piton de la Fournaise

La Réunion

C’est le comptoir de la Compagnie des Indes (dès 1642), et quelques repères de corsaires, qui donnent vraiment vie à cette montagne volcanique surgie de l’Océan indien, jusque là inhabitée. Ce sont ensuite les plantations de canne à sucre qui vont là aussi façonner le visage de la Réunion ou île Bourbon (premier nom de baptême). Des quartiers « en damier » de Saint-Denis (chef-lieu) ou des villages isolés comme Hell Bourg (au creux du majestueux cirque montagneux de Salazie) témoignent d’une architecture typiquement créole.

Volcan de la Réunion

Plusieurs lieux muséographiques présentent aussi le passé réunionnais au grand public.

Stella Matutina (à Piton Saint Leu), ancienne raffinerie de sucre, raconte superbement la production agricole qui fit la fortune de grandes familles coloniales et le labeur des esclaves.

– Le domaine de Panon-Debassayns (à Saint Gilles-les-Hauts), évoque le destin d’une dynastie et les outrages de l’esclavage : le Commissaire de la République Sarda-Garriga (qui sera ensuite nommé directeur du bagne de Cayenne !) annonce la fin du système esclavagiste, libérant ainsi les deux tiers de la population ! Mais déjà, de nombreux « marrons » s’étaient enfuis dans la montagne inaccessible, créant de petits villages de paysans accrochés à la pente raide.

La Maison de la vanille (à Saint-André) et la Coopérative de la vanille (à Bras-Panon) expliquent également les secrets étonnants d’une orchidée mondialement célèbre, une épice qui fut longtemps très précieuse… et une production essentielle de la Réunion. Fruit d’une délicate fécondation et d’un travail minutieux de récolte, la vanille promet bien des surprises.

Et encore…

Dipavani, la fête des lumières (à Saint-André, en novembre) souligne la présence d’une communauté Tamoul et Indienne, implantée plus récemment, venue d’Inde et du Sri Lanka. Une preuve de plus des charmes de la multiplicité ethnique, bien vécue sous les tropiques.

La Maison du volcan (Plaine des Cafres, sur les flancs du Piton de la Fournaise) présente avec modernité et de nombreux effets visuels l’histoire du volcanisme réunionnais, modèle du genre ! Ce lieu de découverte didactique fut inspiré aussi par Maurice Kraft, célèbre vulcanologue disparu sur le terrain de ses recherches.

Nouvelle Calédonie - Paysage
Nouvelle Calédonie – Paysage

La Nouvelle-Calédonie

Il existait sans doute plus de trois cents clans Kanaks avant l’arrivée du marin explorateur James Cook en 1774. Celui-ci rebaptisa cette grande île, Nouvelle Calédonie, en hommage à l’Ecosse.

Très vite passée sous tutelle française, la Nouvelle-Calédonie si lointaine resta une étape maritime importante. Une partie de son territoire – de grands espaces de savane – adopta un « modèle » d’élevage extensif australien : de grands troupeaux de bovins menés par des cavaliers bergers : la version calédonienne des cow-boys concerne aujourd’hui des métropolitains mais aussi des Kanaks.

Civilisation ancienne de la Nouvelle-Calédonie

Il reste que le peuple mélanésien connut longtemps un fort déclin. D’innombrables pétroglyphes (gravures rupestres, aux motifs symboliques et géométriques) se repèrent notamment du côté de Poya… et révèlent une présence mélanésienne très ancienne.

Plus récemment, c’est la découverte de mirifiques gisements de minerais (le nickel notamment) qui a déterminé le destin de l’île. Aujourd’hui, les Kanaks se réapproprient avec vigueur leur culture, leurs qualités de marins et de pêcheurs. A voir également sur l’île :

  • Musée de l’histoire maritime, à Nouméa
  • Centre culturel Jean-Marie Tjibaou, à Nouméa

D’une architecture spectaculaire, signée Renzo Piano, cet espace culturel revalorise avec force la civilisation Kanak. Un lieu incontournable du passé et de l’avenir calédonien.

Bora Bora - Polynésie française
Bora Bora – Polynésie française

La Polynésie française

Le Tamure (prononcer « tamouré ») – célèbre déhanchement des Vahine (prononcer « vahiné ») – est rythmé par le Pahu (petit tambour) et l’Ukulele (prononcer « youkoulélé »), version locale de la guitare. Tenues tressées de fibres végétales et couronnes de fleurs apportent une tonalité joyeuse et très festive à ces démonstrations :

Le Tamure fait en partie la renommée de l’archipel de la Société. Mais les tribus Ma’ohi (des nomades de l’océan qui se sont installés d’île en île depuis des millénaires) possèdent bien d’autres danses à leur répertoire : danses guerrières ou danses exprimant toutes les émotions de la vie… Des rituels sacrés et des dieux polynésiens d’avant le culte chrétien (Tahiti est découverte en 1767), ils restent des légendes : le dieu Oro symbolise la vaillance, le dieu Hiro sépara les deux îles de Raiatea et Huahine, etc.

Il subsiste aussi des Marae (notamment à Raiatea –île sacrée), des vestiges en pierres où se déroulaient des cérémonies sacrées ou le couronnement d’un roi tribal. Aujourd’hui, on repère plus facilement des églises pittoresques et très colorées, comme celle de Papara (île de Tahiti).

L’art du tatouage : la griffe polynésienne

« Ta tatau » : technique ancestrale consistant à tapoter une pointe de bambou imprégnée d’encre naturelle pour marquer définitivement la peau. On le sait peu, mais le terme polynésien a donné son nom générique à la pratique très « tendance » du tatouage ! Pour les peuples du Pacifique, cet art majeur signifie bien plus qu’un désir esthétique.

Le tatouage possède son propre langage, définit le statut social de l’individu.

Témoignant jadis du passage d’épreuves initiatiques, d’exploits accomplis ou de rôles clés au sein de la communauté, les tatouages d’aujourd’hui revendiquent une personnalité et une fierté, une appartenance à un clan ou une île : les Marquises ou Bora Bora, etc. Les « tikis » – motifs symboliques, figures géométriques ou esquisses d’animaux – couvrent parfois une part importante du corps et du visage. Les touristes sont désormais nombreux à revenir de séjour après un passage dans un atelier d’artiste tatoueur (usant des techniques modernes !) mais pour un motif plus discret !

Rendez-vous festif
Le Heiva se déroule durant tout le mois de Juillet à Papeete. Les fêtes reprennent les costumes et danses traditionnelles, les challenges sportifs très populaires comme la course de Va’a (pirogue de  polynésie) : le Tiurai.

Le Musée de Tahiti et ses îles, le Musée de la perle (une vocation encore très forte de l’archipel de la Société), le Musée du coquillage ou encore le Paul Gauguin museum sont autant de repères à Papeete et alentours pour mieux comprendre l’identité de la Polynésie.

saint-pierre-et-miquelon
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Saint-Pierre et Miquelon : le fort caractère de l’Atlantique nord…

L’escale « canadienne » des Terre-Neuvas – marins pêcheurs téméraires naviguant depuis la Bretagne, la Normandie, le Pays Basque – est devenue une petite communauté insulaire, qui tire sa force de caractère de rudes conditions de vie. La Maison Grise et le musée Héritage sont de petits lieux sympathiques reconstituant le quotidien austère des Miquelonais.

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