Capitale de la France, Paris est parcourue par 5431 rues. Chacune de ces rues a une histoire. Les noms évoquent même parfois l’Histoire de France. Scientifiques, artistes, hommes, saints…chaque rue est un roman, que je vous propose de parcourir.
Visite des quartiers de Paris
Paris, est administrativement divisé en arrondissements, mais les parisiens ont toujours habité dans des quartiers. N’avez-vous jamais entendu un habitant de la rue Saint Paul dire :
j’habite le quartier du Marais ?
Ainsi, à travers l’historique des quartiers et des rues de Paris, je vous propose de remonter les siècles, au commencement de ce qui a donné naissance à des noms aujourd’hui si célèbres, si familiers à un Paris si romantique !
Le quartier de Bastille
Le château fort du lieu Bastille fut construit en 1370 (monuments parisiens célèbres). Cet ouvrage répondait à des objectifs militaires précis. Il devait renforcer du côté Est l’enceinte du château de Charles V, défendre la porte Saint-Antoine, et protéger l’hôtel Royal Saint-Paul : résidence de Charles V.
Aujourd’hui, on peut suivre le contour de la célèbre forteresse aux débouchés de la rue Saint-Antoine et du Boulevard Henri IV. Ce contour se caractérise par un pavage singulier. Le pont-levis était situé à l’actuel numéro 5 de la rue Saint-Antoine, en face de la rue des Tourelles.
Par la suite la Bastille fut transformé en prison d’état, et connut, un certain 14 juillet 1789, un sort connu de tous.
La place de la Bastille date de 1803. En son centre, se dresse la colonne érigée en 1833 en mémoire des Parisiens tués lors des journées de juillet 1830. L’ouverture de la rue de Lyon en 1847, du boulevard Henri IV en 1866 et la construction de la gare en 1859 ont profondément modifié l’aspect de cette place.
Les Rues du quartier de Bastille
RUE SAINT-ANTOINE
La rue porte ce nom depuis le 15e siècle. Il provient de l’abbaye de Saint-Antoine des Champs. Principal axe vers l’Est, elle était énormément fréquentée par les princes et rois. D’ailleurs, Henri II y fut mortellement blessé en 1559 au cours d’un tournoi.
RUE DU PETIT MUSC
Le nom de cette rue provient d’une déformation de l’expression « pute y musse » (la pute qui flâne). Cela présage d’un endroit qui était certainement beaucoup fréquenté par les marins du port Saint-Paul d’à côté. Cette rue date du 12e siècle.
RUE DE L’ARSENAL
Ce nom provient de la grange construite en 1512 pour la fonte des canons et le forgeage des fusils.
Le Marais
Dès l’époque romaine, l’actuelle rue Saint-Antoine, surélevée et donc protégée des crues de la Seine toute proche, relie Paris à Melun (actuel département de la Seine et Marne). Au 13e siècle, quelques couvents s’installent sur les bords de la rue Saint-Antoine. Les moines défrichent alors la zone marécageuse et la remplace par des cultures agricoles. Le rempart de Philippe Auguste qui se veut une protection militaire et aussi un ouvrage d’endiguement, est bientôt doublé par l’enceinte de Charles V, que ferme à l’Est la puissante Bastille.
Ainsi annexé à la ville, le quartier du Marais reçoit sa consécration. En fait, la monarchie qui a déserté la Palais de Justice, se fixe à l’Hôtel Saint Paul puis à l’Hôtel des tourelles où les monarques se plairont à vivre parmi le peuple. Au 17è siècle, le Marais devient un quartier à la mode, avec la place Royale (actuelle place des Vosges) créée sur ordre de Henri IV. Au Marais, s’élabore à cette époque l’hôtel particulier à dit à la française. Construction discrète et classique, entre cour et jardin , ce type de résidence était prisée des libertines et des philosophes qui y tenaient de brillants salons.
Au 18e siècle, le quartier déclinera : la noblesse naissante lui préfèrera les quartiers du faubourgs Saint Honoré ou Saint Germain. La prise de la Bastille symbolisera la fin du Marais résidentiel qui sera livré à l’abondant et à la destruction. Plus près de nous, la Loi Malraux (1962) permettra de sauvegarder le Marais avec un ambitieux projet de réhabilitation.
Les rue du marais
RUE SAINT PAUL
C’est dans un ancien hôtel dénommé Saint Paul situé entre la rue Saint Antoine et le Quai des Célestins que Charles V Le Sage (1338 – 1380) s’y installe au début de son règne en 1364. Son successeur et fils Charles VI Le Bien Aimé (1368 – 1422), auquel les médecins conseillaient de se distraire, en fit sa maison des « joyeux ébats ». Mais l’on rapporte que c’est dans ce même lieu qu’il perdit raison au cours d’une réception « le Bal des Ardents ».
RUE BEAUTREILLIS
C’est en 1555 que cette rue fut ouverte. Elle porte ce nom en souvenir des treillis (cep de vignes) qui recouvraient les murs des jardins de l’Hôtel Saint Paul.
RUE DES LIONS
Ancienne allée de l’Hôtel Saint Paul, qui séparait le logis du roi de celle de la reine, cette rue a été ouverte en 1560. Son nom lui a été donné en souvenir, soit des lions peints en 1364 sur la porte principale de l’Hôtel, soit de la ménagerie de Charles V et de Charles VI.
PLACE DES VOSGES
Elle remplace l’hôtel des Tournelles détruit par Catherine de Médicis en 1563 à la mort de Henri II. A la Révolution, la place était baptisée pendant court un moment Place de l’Indivision. Ensuite, elle porta le nom de Place Royale jusqu’en 1800, année où elle reçut son nom d’aujourd’hui en l’honneur du premier département français à avoir payé ses impôts . La place actuelle recouvre 36 pavillons parmi lesquels le pavillon du Roi, l’hôtel de Chaulnes, et la maison de Victor Hugo devenue un musée.
IMPASSE GUEMENEE
Jusqu’en 1646, cette impasse pris le nom de « cul de sac du ha ! ha ! » à l’époque ou le marché aux chevaux était installé sur l’emplacement du palais des tourelles. Depuis cette année, le nom de « cul de sac royal Saint Antoine » lui fut donné. Enfin, en 1700, elle pris son nom actuel dû à l’hôtel de Rohan Guéménée à qui il servait de dégagement.
RUE DES TOURNELLES
Cette rue séparait autrefois l’hôtel Royal des Tournelles du rempart de Charles V, boulevard Beaumarchais.
RUE DU PAS DE LA MULE
Ce nom vient d’un montoir dit « pas de mule ».
BOULEVARD BEAUMARCHAIS
Ce boulevard fut construit en 1670 et pris alors le nom de boulevard Saint Antoine qu’il garda jusqu’en 1831. Son nom actuel vient de Beaumarchais (1732 – 1799), écrivain, libertin, aventurier à qui on doit notamment « le mariage de Figaro » ou « le barbier de Séville ». Il mourut d’apoplexie dans son hôtel au numéro 2 du boulevard.
RUE SAINT GILLES
Cette rue percée en 1637, doit son nom à une statuette de Saint Gilles qui décorait son extrémité Est.
RUE DU PARC ROYAL
Cette rue bâtit en 1563, doit son nom au voisinage de l’ancien parc de la maison royale des Tournelles.
RUE PAYENNE
Le nom de cette percée en 1540 est la féminisation du nom de Payen écuyer sous le règne de Charles V, et propriétaire de cette rue.
RUE DES FRANCS BOURGEOIS
Cette veille rue se dénomma d’abord Rue des Poulies, à cause de ses métiers de tisserands. Elle pris son nom actuel après que furent fondées, en 1334 des « maisons d’aumônes » dont les occupants, affranchis de taxes en raison de leurs faibles ressources, étaient appelés « francs bourgeois ».
RUE DES BLANCS MANTEAUX
En 1258, Saint Louis installe à cet endroit un ordre des frères mendiants appelés les serfs de la Vierge, et revêtus d’un manteau blancs.
RUE DU ROI DE SICILE
Elle doit son nom au vaste hôtel construit par le frère de Saint Louis, Charles d’Anjou, après avoir été couronné en 1266 roi de Naples et de Sicile.
RUE DU BOURG TIBOURG
Date du 13è siècle, elle rappelle le petit bourg de Tibout, que la construction de l’enceinte de Philippe Auguste incorpora dans Paris.
RUE DES ROSIERS
Cette rue date du 13è siècle, et elle doit son nom aux rosiers des jardins voisins.
RUE DES ECOUFFES
En 1300, cette rue s’appelait la rue de l’Escoufle, son nom venant d’une enseigne représentant un milan appelé alors « Escoufle » : nom communément donné aux prêteurs sur gages.
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