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Russie d Europe et Russie d Asie

Russie Europe - Russie Asie
Zoo de Beauval
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Un pays aussi étendu, Russie d’Europe et Russie d’Asie, pose d’énormes problèmes d’organisation, encore renforcés par l’inégale répartition de la population sur le territoire. Comment l’espace russe est-il structuré ?

L’économie russe a beaucoup souffert de l’existence prolongée d’un régime d’économie administrée : ses richesses naturelles sont gigantesques, mais ses résultats économiques très faibles. Une grande pauvreté touche la population. Les inégalités sociales sont criantes. Cependant, les services, autrefois peu développés et concernant essentiellement l’administration, ont explosé depuis les années 1990. Les agriculteurs, encore nombreux, voient leur nombre diminuer rapidement. À l’exception de ses productions militaires (longtemps au premier rang mondial par leur quantité), l’industrie russe produit surtout des biens peu élaborés.

Russie
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Russie – Un espace dominé par le centre moscovite

Gaspillage et pollution russe

L’héritage soviétique est lourd : l’espace russe est très centralisé. Toutes les décisions économiques étaient prises par Moscou ; le reste du pays était simplement considéré comme une réserve de ressources naturelles. Les conséquences sont dramatiques : les ressources ont souvent été gaspillées, l’espace pollué ; des usines géantes et d’énormes barrages ont été construits, surdimensionnés, non compétitifs.

Le quart du territoire de la Russie connaît de graves problèmes de pollution : sols érodés, forêts dévastées par les pluies acides, cours d’eau charriant les déchets, dépôts radioactifs. Le symbole de cette désastreuse gestion de l’espace et de la technologie est la catastrophe de la centrale nucléaire de Tchernobyl, en 1986 (elle est aujourd’hui en Ukraine). Les Russes ont également transformé la Novaïa Zemlia en « dépotoir radioactif ».

De la Russie Europe à la Russie Asie : un dynamisme mal partagé

Avec la disparition de l’URSS en 1991, de nombreuses régions, surtout périphériques, ont revendiqué une certaine autonomie vis-à-vis du pouvoir central : au Tatarstan, dans la République de Sakha ou en Tchétchénie, par exemple. Souvent sans succès. Les principales caractéristiques de l’organisation de l’espace sont donc conservées.

Les régions les plus dynamiques, celles qui résistent le mieux à la crise, sont les grandes régions urbaines, celle de Moscou notamment, en raison de l’importance de la population, des réseaux de communication, de l’héritage industriel et de la proximité du pouvoir. De même, les façades littorales actives, celles de la Baltique, de la mer Noire ou du Sud Pacifique. Les régions en dépression sont les zones rurales, les façades maritimes fermées et l’essentiel de la Sibérie.

Russie Europe
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La Russie d’Europe

La région de Moscou, berceau historique du peuple russe, est le centre de la Russie actuelle. Véritable carrefour dans la plaine russe, sa situation est renforcée par un réseau de communication en étoile autour de la ville. L’agglomération moscovite regroupe 12,3 millions d’habitants en 2005, la région centrale le quart de la population russe. Moscou est le cœur du pouvoir politique et économique. Ses industries sont plus diversifiées et d’un meilleur niveau technologique que dans le reste du pays.

Deux régions voisines servent de périphéries intégrées : l’Oural et la Volga.

La première est une vieille région industrielle fondée sur les ressources minières (le fer, notamment). Ses industries sont aujourd’hui dépassées, non rentables et en crise.

La région de la Volga, au sud, bénéficie des meilleures terres agricoles du pays, de ressources naturelles importantes (fer de Koursk, charbon du Donbass, pétrole du Second-Bakou, au nord de la frontière avec le Kazakhstan), d’industries diversifiées et d’un bon réseau de communications, notamment le « système des cinq mers ».

Le Grand Nord européen est peu peuplé, à l’exception de Saint-Pétersbourg, mais riche (charbon, pétrole, fer) et abrite les meilleurs ports russes : Saint-Pétersbourg, au fond du golfe de Finlande, Mourmansk et Arkhangelsk. Kaliningrad (enclave sur la Baltique), transformée en zone franche pour favoriser son développement, peut y être rattachée.

Russie Asie
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La Russie d’Asie

L’essentiel du peuplement de la Russie d’Asie se concentre sur l’axe du Transsibérien. Les villes en suivent le tracé et se fixent souvent au franchissement des fleuves : Omsk sur l’Irtych, Novossibirsk sur l’Ob, Krasnoïarsk sur l’Ienisseï. De cet axe sont partis les fronts pionniers qui ont tenté de mettre en valeur la Sibérie. Les gisements de charbon ou de minerais et les grands barrages hydroélectriques ont créé d’importantes régions industrielles, comme celle du Kouzbass.

Depuis 1991, l’Extrême-Orient russe a ouvert son économie aux pays de la région, notamment au Japon. Des zones franches ont été mises en place pour attirer les capitaux étrangers et favoriser le développement économique, à Vladivostok et à Nakhodka. La crise économique touche cependant gravement la région, provoquant de nombreux retours vers la Russie d’Europe.

Le Grand Nord sibérien est un espace de réserve, exploité de manière plus ou moins extensive.

La plaine de Sibérie occidentale contient d’immenses quantités de pétrole et de gaz naturel (Bakou III, autour de Sourgout). On exporte les hydrocarbures vers l’Europe : aucune véritable région industrielle n’y a été créée. Le reste de la Sibérie, centrale et orientale, est quasi inexploité (sauf ponctuellement, pour l’extraction de pierres et métaux précieux ou stratégiques : le nickel à Norilsk, les diamants en Iakoutie, l’or de la Kolyma). Le solde migratoire y est fortement négatif, même si cette tendance s’est atténuée depuis le début des années 2000.

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