En allemand Deutschland, l’Allemagne est un pays d’Europe centrale qui appartient à l’Union Européenne et dont la capitale est Berlin. L’Allemagne est ouverte au nord sur la mer du Nord et la mer Baltique. Elle possède des frontières communes avec le Danemark au nord, avec la Pologne et la République tchèque à l’est, avec l’Autriche et la Suisse au sud, avec la France, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas, à l’ouest.
Géographie de l’Allemagne
L’Allemagne a une superficie de 356 970 km². S’étendant entre 47 et 52° de latitude nord, et entre 6 et 14° de longitude est, le pays offre des paysages variés. Mais le relief, comme l’hydrographie, favorise davantage le morcellement que l’unité du territoire. L’Allemagne peut être divisée en trois grands ensembles naturels :
- La plaine du Nord
- L’Allemagne moyenne hercynienne (Mittelgebirge)
- L’Allemagne méridionale alpine et subalpine, au sud du Danube.
1- La plaine du Nord
L’Allemagne du Nord est occupée par une partie de la grande plaine nord-européenne, sur une largeur de 150 à 300 km, depuis la frontière néerlandaise jusqu’à la frontière polonaise. Cet ensemble de basses terres a été fortement modelé par les glaciations quaternaires (voir période glaciaire ; quaternaire). On distingue généralement la plaine intérieure (la Geest) du littoral (les Marschen).
La plaine de la Geest, qui s’étend surtout à l’ouest de l’Elbe, est recouverte d’un épais manteau de dépôts morainiques peu fertile (landes de Lunebourg). En raison de la platitude générale et du mauvais drainage, les eaux stagnent dans les dépressions, donnant naissance à de nombreuses tourbières (les Moore). Au sud, au contact du Mittelgebirge, la plaine du Nord est tapissée par des dépôts éoliens de lœss, très fertiles, constituant la région des Börde (Börde de Juliers, Börde de Magdeburg), large d’une quarantaine de kilomètres. À l’est de l’Elbe (Schleswig-Holstein, Mecklembourg-Poméranie) s’étend le paysage verdoyant des croupes baltiques, collines morainiques parsemées de lacs et de cours d’eau, qui caractérise également la Pologne septentrionale (Poméranie, Mazurie).
Les côtes de la mer Baltique, découpées par des rias, présentent une alternance de basses terres sablonneuses et de falaises. Elles sont bordées de plusieurs grandes îles, dont Rügen (928 km2), la plus grande île de la mer Baltique. Les côtes de la mer du Nord sont basses et marécageuses. Au large se trouvent les îles de la Frise orientales et septentrionales, comprenant notamment l’île d’Helgoland. Tourbières et marécages littoraux ont été transformés en polders.
2- L’Allemagne moyenne hercynienne
Le Mittelgebirge, foyer de la civilisation allemande, est un ensemble complexe de massifs anciens hercyniens, de bassins sédimentaires et de fossés d’effondrement.
À l’ouest, le Massif schisteux rhénan, orienté sud-ouest / nord-est, s’élève entre 400 et 800 m d’altitude. Entaillée par le Rhin (« Trouée héroïque ») et ses principaux affluents (Moselle, Lahn), cette moyenne montagne se divise en plusieurs massifs individualisés : l’Eifel (746 m) et le Hunsrück (818 m) à l’ouest, le Taunus (880 m) et le Westerwald (657 m) à l’est, le Sauerland au nord (841 m).
À l’est, un ensemble de massifs anciens longe la frontière tchèque : l’Erzgebirge (monts Métallifères) au nord, massif cristallin culminant à 1 244 m d’altitude, riche en minerais ; le Fichtelgebirge (forêt du Haut-Palatinat) au centre, culminant à 1 053 m d’altitude ; le Bayerischerwald (Forêt-de-Bavière) et le Böhmerwald (Forêt de Bohême) au sud. Cet ensemble montagneux se prolonge vers l’ouest par le Thüringer Wald (982 m), séparé du bloc cristallin du Harz (1 142 m), plus au nord, par le bassin triasique de Thuringe.
Le centre de l’Allemagne moyenne (Hesse, Basse-Saxe, Westphalie) est constitué de plateaux gréseux faillés (Spessart, Bergland), de petits massifs plissés (Teutoburger Wald) ou volcaniques (Vogelsberg, Rhön), de fossés tectoniques (Vetteravie) et du bassin sédimentaire de Souabe-Franconie.
Au sud-ouest du pays allemand, le fossé rhénan (entre Mayence et Bâle) est bordé au nord-ouest par le massif gréseux du Hardt (687 m), au nord-est par l’Odenwald (599 m) et à l’est par la plaine de Bade et le massif de la Forêt Noire, qui constituent le pendant de la plaine d’Alsace et des Vosges françaises. Cristallin dans sa partie sud, gréseux dans sa partie nord, ce massif culmine à 1 493 m d’altitude au sommet du Feldberg. Il se prolonge à l’est par les hauts plateaux karstiques du Jura souabe et franconien.
Géograpie de l’Allemagne alpine
À l’extrême sud du pays, les Alpes allemandes sont précédées par le plateau souabe-bavarois, qui s’étend du lac de Constance à l’Inn. Ce piémont subalpin est parsemé de lacs surcreusés (Ammersee, Chiemsee) et de bourrelets morainiques issus de la dernière glaciation würmienne. L’Allemagne ne possède qu’une étroite frange des Alpes septentrionales. Larges d’une vingtaine de kilomètres seulement, les Alpes allemandes comprennent, d’ouest en est, les Alpes de l’Allgäu (2 645 m au Mädelegabel), composées principalement de grès et de schistes, les Préalpes de Bavière, chaînons de calcaires triasiques et jurassiques culminant à la Zugspitze (2 962 m), et des Préalpes de Salzbourg, dont l’altitude ne dépasse pas 1 700 m.
1- Hydrographie
Deux grands fleuves, s’écoulant dans des directions opposées, irriguent l’Allemagne : le Rhin et le Danube. Le Rhin constitue la principale artère fluviale du pays et revêt une importance à la fois culturelle et économique. Il prend naissance dans les Alpes suisses et s’écoule vers le nord-ouest en direction de la mer du Nord. Il traverse l’Allemagne sur 700 km. À sa sortie du lac de Constance, il forme une frontière naturelle avec la Suisse, puis avec la France (fossé rhénan). À Bâle, son débit moyen est de 1 040 m3/s. Il se grossit vers l’aval des eaux du Neckar, du Main, de la Moselle, de la Lahn, de la Ruhr et de la Lippe. Encaissé dans le Massif schisteux rhénan (« Trouée héroïque de la Loreleï »), il débouche après Bonn dans la grande plaine nord-européenne. À la frontière néerlandaise, son débit atteint 2 200 m3/s.
Le Danube, dont l’Allemagne ne possède que le cours supérieur, prend sa source en Forêt Noire, s’écoule vers l’est et baigne le sud du pays avant de pénétrer en Autriche. Il relie l’Allemagne aux pays d’Europe de l’Est (Slovaquie, Hongrie, Serbie, Roumanie). Navigable seulement en amont de Ratisbonne, il se présente, dans son cours supérieur, comme un torrent alpin, au régime nivo-glaciaire (basses eaux en hiver), franchissant les reliefs à travers d’étroits défilés. Son débit moyen n’est encore que de 1 415 m3/s après sa confluence, sur sa rive droite, avec les rivières alpines de l’Isar et de l’Inn.
D’autres fleuves arrosent l’Allemagne. Au nord, l’Elbe, issue des monts des Géants en République tchèque, draine la plaine du Nord où elle reçoit la Saale et la Havel, et se jette dans la mer du Nord par un profond estuaire. Son faible débit (642 m3/s en amont d’Hambourg) limite en partie la navigation. Au nord-est, l’Oder et son affluent, la Neisse, forment sur 162 km la frontière avec la Pologne avant de se jeter dans la mer Baltique. Au nord-ouest, la Weser (439 km) et l’Ems (372 km) s’écoulent en direction de la mer du Nord.
Le Climat en Allemagne
L’Allemagne est soumise à un climat de transition, caractérisé par l’affrontement entre les influences océanique et continentale. La continentalité s’accentue vers l’est et le sud-est. Lorsque prévaut l’influence océanique, les pluies hivernales sont abondantes, les étés sont tièdes et pluvieux. L’influence continentale, en revanche, se traduit par de grandes chaleurs estivales et des hivers froids. Elle est surtout marquée à l’est de l’Elbe mais, à partir du mois de janvier, l’anticyclone de Sibérie s’étend également sur l’ouest du pays.
La partie orientale de la plaine du Nord connaît des étés plus chauds (18,2 °C en moyenne à Cottbus) et des précipitations annuelles plus faibles (588 mm en moyenne) que la plaine du Nord occidentale, au climat subocéanique. Les précipitations s’y étalent sur toute l’année : elles s’élèvent à 740 mm par an à Hambourg, où les températures moyennes varient de 0,3 °C en janvier à 17,1 °C en juillet.
L’influence océanique, conjuguée avec l’altitude, explique l’abondance des précipitations dans le Mittelgebirge. Le massif du Harz, le plus arrosé d’Allemagne, reçoit en moyenne 1 678 mm d’eau par an. Le fossé rhénan constitue, en été, la région la plus chaude et la plus sèche du pays. À Mayence, les températures moyennes varient de 1,1 °C en janvier à 19,2 °C en juillet. Les précipitations moyennes atteignent 515 mm par an. La région la plus froide de l’Allemagne est la Thuringe, qui connaît en moyenne 80 jours de gel par an. Le plateau bavarois, souvent balayé par le fœhn, appartient à la zone climatique alpine (climat de montagne).
Végétation allemande
Environ 30% du territoire de l’Allemagne est couvert de forêts. Les plus grandes surfaces boisées se situent dans la moitié sud du pays. Les deux tiers de la forêt allemande sont constitués de conifères (pins, sapins, épicéas). Au cours des dernières années, ces forêts ont été gravement affectées par les pluies acides, résultat de la pollution industrielle et automobile. Le Waldstarben (« la mort des forêts ») a provoqué une forte mobilisation écologique dans un pays où la nature en général, et la forêt en particulier ont nourri les mythes nationaux. Le hêtre ainsi que d’autres espèces de feuillus ont considérablement régressé. Les terres acides du nord sont le domaine des bouleaux et des pins. Une partie de la Prusse est couverte de landes.
Ressources et contraintes du milieu naturel
Grâce aux masses d’air océanique, le pays est bien alimenté en eau : 70% des ressources proviennent du Mittelgebirge. L’Allemagne réunifiée possède près de 6 000 km de cours d’eau et de canaux navigables, largement valorisés sur le plan économique. En revanche, l’abondance en eau a longtemps constitué un handicap pour la mise en valeur agricole de la plaine du Nord, la faible déclivité du terrain et le drainage naturel insuffisant ayant favorisé la formation de marécages insalubres. Sa colonisation, surtout vers le nord-est, nécessita d’importants efforts d’assainissement.
La majeure partie de cette région étant en outre couverte de sols podzoliques et de sols bruns, forestiers acides, d’importants travaux d’amendement et de bonification ont dû également être réalisés. En revanche, dans les Börde, dans la vallée du Rhin et sur le plateau bavarois, l’Allemagne possède des sols lœssiques dont la fertilité favorise l’agriculture.
Les ressources minérales ont fondé la puissance industrielle de l’Allemagne. Dès le Moyen Âge, on extrayait le fer, le cuivre, le plomb et l’argent des massifs du Mittelgebirge, foyer de la civilisation allemande. La révolution industrielle, au xixe siècle, s’est épanouie autour des bassins houillers de la Ruhr et de la Sarre, mais l’extraction n’est plus guère rentable de nos jours.
L’Allemagne possède également des gisements de lignite en Rhénanie et, surtout, à l’est. Ainsi, l’ancienne RDA avait créé de gigantesques complexes industriels autour des gisements de Halle-Leipzig, dans la Saxe, et de Cottbus-Lauchhammer-Hoyerswerda, en Brandebourg. Près de 90% de ces gisements sont exploités à ciel ouvert. Mais le coût écologique, lié autant au mode d’extraction qu’à la combustion du lignite, condamne à terme ces mines. Parmi les autres ressources minérales figurent le sel et la potasse, abondants dans le Harz et aux environs de Fribourg-en-Brisgau, ainsi qu’en Thuringe. À l’est de Kiel, ainsi qu’aux embouchures de l’Ems et de la Weser, le sous-sol recèle des gisements de pétrole et de gaz naturel. Enfin, l’Allemagne possède des gisements limités de mercure, d’argent, de soufre, de minerai de plomb, d’uranium et de zinc.
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