La vallée de Cauterets est fréquentée par l’homme depuis au moins la fin de la période néolithique, comme l’attestent onze sépultures protohistoriques disposées en cercles, dix tumuli et cinq dolmens découverts au cours de diverses fouilles archéologiques.
Histoire de la vallée des Cauterets
En 1965, dans la vallée des Cauterets, on a découvert au-dessus des thermes de Pose-Vieux une piscine antique de 4,2 mètres sur 3,9 mètres, dallée de marbre et se prolongeant en abside à l’ouest. Ce bassin fut réduit pour une réutilisation tardive au milieu du Moyen Âge. Le mobilier exhumé fait penser à une utilisation des eaux thermales dès l’époque gallo-romaine. Les documents écrits n’apparaissent qu’au Xe siècle. Ainsi, selon un texte, peut-être un faux tardif datant de 945, Raymond, comte de Bigorre, aurait cédé la vallée de Cauterets aux moines de Saint-Savin, à charge pour eux d’y construire, ou reconstruire, des bâtiments pour les bains.
Naissance du village
Ce n’est qu’entre 1070 et 1075 que naquit le bourg de Cauterets-Dessus autour de la chapelle Saint-Martin. Malgré les difficultés du chemin, de nombreux curistes fréquentent alors les sources de la montagne de Peyraude. Sanche-Abarca, roi d’Aragon, Jeanne de Navarre, atteinte de la lèpre (1360), Gaston III de Foix (Gaston Phébus) pour sa surdité (1380) s’y rendent successivement. L’activité pastorale, favorisée par les accords de lies et passeries avec les vallées espagnoles, restera cependant longtemps prépondérante.
Les moines de Saint-Savin étaient devenus les véritables seigneurs de la vallée, percevant une redevance pour l’usage des pâturages de montagne, obligeant jusqu’en 1533 les Cauterésiens à célébrer baptêmes et enterrements à Saint-Savin, accordant l’autorisation d’étendre le bourg sur la rive droite de la vallée (1316). Les troubles de la fin du Moyen Âge ont certainement freiné l’expansion de la communauté. En 1429, le censier de Bigorre ne cite que onze familles, soit moitié moins qu’en 1313.
Vallée de Cauterets : station thermale
La célébrité des bains sera établie grâce à la cour de Navarre. Marguerite de Navarre, sœur de François Ier, aurait rédigé sur place son recueil de nouvelles, l’Heptaméron. Malgré la découverte de la source de la Raillère en 1630, le XVIIe siècle semble être une période de déclin, car il coïncide avec une grave épidémie de peste en 1654 et un très fort séisme en 1660. Au XVIIIe siècle, la station connut un regain d’activité grâce à deux médecins locaux, Jean-François Borie et Théophile de Bordeu. Placé sur un chemin de Saint-Jacques difficile, Cauterets bénéficia de la construction d’une nouvelle route, achevée en 1763. Celle-ci permit l’accès à des visiteurs tels que Mme de Ligny (1755), Mme d’Épinay, femme de lettres, amie de Jean-Jacques Rousseau, la duchesse de Choiseul (1776) et le maréchal duc de Richelieu (1765).
Après l’épisode révolutionnaire, la propriété des bains fut attribuée au syndicat de la vallée en 1823, début de l’apogée thermal de la station. Il fallut alors remettre en état les bâtiments, construire la route menant à la Raillère, mettre en valeur de nouvelles sources (sources du Pré, du Petit Saint-Sauveur). Le roi Louis de Hollande, frère de Napoléon Ier (en 1805), et sa femme la reine Hortense (en 1807) furent les hôtes de la station sous l’Empire.
Le romantisme, en propageant l’amour de la montagne, ne fera qu’accentuer la prospérité de Cauterets, qui vit, à partir de 1860, la construction d’immeubles au caractère monumental et d’hôtels de prestige. La commune atteindra alors son maximum démographique en 1881 avec près de 2 000 habitants, tandis que le nombre de curistes est estimé à 25 000. La révolution des transports joua aussi au bénéfice de la cité thermale ainsi que l’amélioration de la route d’accès depuis Pierrefitte (1843), la construction de la première route goudronnée de France entre les bains de la Raillère et ceux des Griffons (1903), la création d’un chemin de fer électrique à voie étroite depuis Cauterets (fermé en 1949) et de la ligne autonome entre l’esplanade des Œufs et la Raillère (désaffectée en 1972).
Les hôtes célèbres de Cauterets sont nombreux. Chateaubriand, Flaubert, Baudelaire, qui y écrira Incompatibilités, Adolphe Thiers, Édouard VII d’Angleterre, Alphonse XIII d’Espagne, Gabriel Fauré, Claude Debussy, Aristide Briand, Léon Blum y séjourneront.
La diversification des activités à Cauterets
Le déclin du thermalisme a affecté Cauterets, malgré la rénovation graduelle de certains centres. La grande spécialité thermale de Cauterets reste toutefois le traitement des affections ORL et des voies respiratoires (rhinites, otites, catarrhes, asthme, pharyngites).
Afin de bénéficier d’une double saison touristique, une station de ski a été créée en 1964 dans le cirque du Lys (altitude de 1 850 m à 2 350 m) qui bénéficie d’un enneigement exceptionnel. Auparavant, en 1906, Cauterets avait organisé une des premières manifestations sportives des Pyrénées.
La création du parc national des Pyrénées occidentales a également permis de développer le tourisme estival basé sur la découverte du milieu montagnard, surtout depuis la création de la «porte du parc» dans la ville de Cauterets en 1974.