Plus grande île française après la Corse, l’île d’Oléron est une île côtière de l’océan Atlantique rattachée au département français de la Charente-Maritime. Elle est divisée en deux cantons : le Château et Saint-Pierre, chacun comportant quatre communes.
Visiter l’île d’Oléron
Oléron est séparée du continent par l’étroit goulet du pertuis d’Antioche, sur lequel a été construit l’un des ponts les plus longs d’Europe (3 027 m), en 1966. Large de 5 à 6 km en moyenne et de 11 km au maximum, et longue de 30 km, l’île d’Oléron a une superficie de 175 km². Le point culminant de 32 m sépare la côte ouest, rocheuse, de la côte est, sableuse. Les ports aménagés sur cette façade doivent lutter contre l’envasement.
Sur Oléron, les activités furent longtemps représentées par les marais salants. La culture de la vigne, implantée à 85% dans le canton de Saint-Pierre, produit du vin blanc et du rosé, du pineau et du cognac. Les parcs à huîtres installés à proximité du Château constituent, avec le tourisme (environ 250 000 visiteurs par an), les principales ressources de l’île.
Très anciennement habitée, on trouve sur l’île d’Oléron des sites préhistoriques et des mégalithes. À l’époque gallo-romaine, Ularius, comme l’appelait Pline, était déjà une île de villégiature. Au Moyen Âge, les auteurs la nomment Olus Oleriis, «la terre qui produit des légumes».
Les pillards du Nord, les Français puis les Anglais, se disputent cette possession que sa situation géographique rend enviable. Les Plantagenêts la fortifient et c’est à eux que l’on doit la fondation du château fort, futur Château-d’Oléron. C’est à Aliénor d’Aquitaine que l’on attribue les «rôles» d’Oléron, premiers recueils rédigés de droit maritime qui, quatre siècles durant, ont été le code de la mer des capitaines, marins et pêcheurs de l’Atlantique.
Comme les Rochelais, les Oléronais embrassent de très bonne heure la Réforme: l’île appartient d’ailleurs à La Rochelle jusqu’en 1625. Foyer du protestantisme au XVIe siècle, l’un des premiers temples de la région fut élevé à Saint-Pierre. À la suite du siège de La Rochelle, Louis XIII et Richelieu comprennent l’intérêt stratégique de l’île et y édifient la première citadelle, travaux qui furent poursuivis à l’époque de Louis XIV. L’île prend le nom de «Liberté» pendant la Révolution et les prisonniers et déportés sont détenus à la citadelle. Édifié au XIXe siècle, le fort Boyard recevra ensuite les prisonniers de la Commune.
La récession économique due à la disparition de la saliculture, puis aux attaques du phylloxéra n’empêche pas les avancées techniques: reconstruction du phare de Chassiron, percement d’une route, création de liaisons régulières avec le continent par voiliers d’abord, puis par vapeurs, inauguration en 1904 du chemin de fer reliant Saint-Trojan à Chassiron.
Durant l’entre-deux-guerres, le nombre de vacanciers ne cessa de croître, la douceur du climat favorisant l’installation de sanatoriums. L’occupation de l’île par les Allemands ne prit fin que le jour de la capitulation générale, le 8 mai 1945. L’un des derniers combats de la guerre eut lieu au fort du Panorama, près de Boyardville.
Arts et tourisme sur l’île d’Oléron
Le Château-d’Oléron est une ancienne place forte du XVIIe siècle. La citadelle appartient au système de défense érigé sur l’ordre de Louis XIV pour protéger l’embouchure de la Charente et le port de Rochefort. Commencée par Richelieu, elle fut renforcée par le chevalier de Clerville et Vauban. Bombardée pendant la dernière guerre, sa reconstruction est aujourd’hui achevée.
Le Fort Boyard
Le fort Boyard est une île forteresse de 68 m de long, 31 m de large et 28 m de haut, édifiée sur un banc de sable. Véritable prouesse architecturale, c’est parce que la portée des canons des forts des Saumonards et de l’île d’Aix ne permettait pas de couvrir la distance entre les deux îles que cette construction fut envisagée. Le projet fut d’abord étudié par Vauban, qui y renonça. La construction ne fut réalisée que sous Napoléon. En 1804, il fit débuter la construction par l’édification d’une agglomération de bois sur l’île d’Oléron (la future Boyardville), avant de prendre des pierres dans l’île d’Aix pour installer un soubassement solide.
Lors de la chute de l’Empire, les travaux furent interrompus. Ils ne reprirent que sous la monarchie de Juillet, pour se terminer sous le Second Empire. Conçu pour fermer l’entrée de la Charente et protéger l’accès à Rochefort par le feu croisé de ses canons et de ceux de l’île d’Aix, le fort fut rendu inutile dès son achèvement du fait de l’évolution de l’artillerie de marine. Il servit de prison pour les communards, avant d’être abandonné à la veille de la Première Guerre mondiale.
Image - Cartes - Photos : ile d'oleron - carte de île doléron - carte ile oleron - carte oleron la baudissiere - ile oleron carte - situation géographique ile doleron -