Située sur le littoral atlantique, l‘île d’Aix est dépendant du département de la Charente-Maritime, sur le pertuis d’Antioche. Sa superficie est de 169 ha avec un peu plus de 170 habitants !
Vacance sur l’île d’Aix
Comme de nombreuses îles, Aix a subi une crise de peuplement et la majeure partie de sa population est aujourd’hui composée de retraités. La vie économique est essentiellement fondée sur l’ostréiculture, qui se relève doucement de la longue maladie qui a décimé les parcs, et connaît un regain d’activité, une fabrique de nacre est installée dans le village.
La principale richesse de l’île d’Aix provient du tourisme: en haute saison, les bacs débarquent entre mille et trois mille visiteurs par jour. Un centre de vacances a été récemment créé dans le fort de la Rade, et les résidences secondaires autour de l’anse des Vases accueillent depuis de nombreuses années Parisiens, Niortais ou Rochefortais, attirés notamment par l’absence totale d’automobiles sur l’île.
Beaucoup plus grande à l’origine, puisqu’elle comprenait également Châtelaillon et Fouras, l’île d’Aix s’en est séparée sous les assauts répétés de la houle vers le VIe siècle. Si l’on pouvait encore passer à pied de Châtelaillon à Aix au XVe siècle, l’île s’isola ensuite complètement du continent.
Elle comprend aujourd’hui trois parties bien distinctes. Toute la pointe sud est occupée par le village et le fort de la Rade entourés de fortifications à la Vauban et que dominent les phares et le sémaphore. Le centre de l’île comprend le hameau de Bois-Joly avec sa campagne, sa grande plage à l’ouest, ses «mattes» et l’anse du Saillant (ou anse des Vases) ceinturée d’un bandeau de sable. Enfin, la partie nord est recouverte de forêts de pins et de chênes verts jusqu’à la pointe de Coudepont.
Une histoire riche et mouvementée
Occupée par les Romains, l’île d’Aix subit ensuite les invasions barbares avant d’être confiée aux bénédictins de Cluny au IXe siècle; ceux-ci construisirent un prieuré, tracèrent des routes, établirent des grèves d’échouage pour les bateaux, jusqu’à l’arrivée des Normands. Après l’édification d’une abbaye, l’île se repeupla et connut une longue période de tranquillité jusqu’en 1360, date à laquelle elle fut envahie par les Anglais. L’occupation anglaise, les révoltes des sauniers, les guerres de Religion, les épidémies de peste, la nouvelle invasion anglaise de 1627 qui agita toute la région sont autant d’épisodes qui aboutirent, sous l’impulsion de Louis XIV et de Vauban, à l’édification de fortifications; ces travaux se poursuivirent au cours du XVIIIe siècle et jusqu’à l’époque napoléonienne.
Mais ce n’est vraiment qu’à partir de 1808, lors du passage de Napoléon, que l’île devint célèbre. L’Empereur fit édifier la maison du Gouverneur (1809) et renforcer les ouvrages de défense dressés contre les Britanniques qui décimèrent néanmoins l’escadre française un peu plus tard.
Point de passage des prisonniers
Entre le 12 et le 15 juillet 1815, Napoléon passa sur l’île ses derniers jours en terre française, avant de se livrer aux Britanniques. Au cours du XIXe siècle, Aix verra passer d’autres prisonniers: Russes ou Prussiens, insurgés de la Commune ou condamnés aux travaux forcés. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, des pourparlers s’engagèrent sur l’île pour la reddition des poches de La Rochelle et Royan. Enfin, entre 1959 et 1961, les dirigeants du FLN, Ben Bella et ses compagnons furent placés en détention au fort Liédot.