Attraction la plus connue et la plus visitée de la ville, le château d’Edimbourg est donc une bonne idée pour commencer à découvrir la capitale écossaise, a fortiori si votre séjour à est bref.
Histoire et découverte du château d’Edimbourg
Le panorama magnifique depuis les créneaux vous donnera une vue imprenable de la ville et des alentours. Ceux que l’histoire intéresse, comprendront pourquoi le château d’Edimbourg a revêtu une importance stratégique pendant les guerres d’Indépendance.
Bien avant cela, ce rocher escarpé, émergeant de la forêt environnante est connu pour avoir été un site tribal. Des preuves archéologiques montrent que le rocher fut habité par l’homme à l’âge de Bronze, environ mille ans avant J.C.
Ces preuves font d’Edimbourg un des plus anciens habitats d’Europe du Nord.
Mais d’où vient le nom d’Edimbourg?
La réponse se perd dans la nuit des temps. Le nom pourrait provenir d’une déformation de Edwin’s Burgh, en souvenir du roi de Northumbria, dont le royaume s’étendait jusqu’à l’estuaire du Forth au 9è siècle. Une autre interprétation suggère que le nom d’origine de la ville était « din Eidyn » en Brythonic, une langue proche du Gallois, parlé dans le Sud-Est de l’Ecosse à cette époque.
Si l’origine du nom reste trouble, il ne fait aucun doute que le Rocher du Château est le lieu de naissance d’Edimbourg. A son début Edimbourg était une petite colonie entassée sur la partie Est du rocher, à coté du ravin pour plus de sécurité. Il y avait dans la vallée une étendue d’eau, le Nor’ Loch, qui servait au 15è siècle à défendre la ville. Trois cents ans plus tard, la paix règnant, le Loch fut drainé pour former les Jardins de Princes Street.
Au cours des siècles, le château fut fréquemment assiégé et démoli à plusieurs reprises. Il appartint tour à tour aux Anglais et aux Ecossais. Malgré toutes ces vicissitudes, il a toujours ressurgi. En ce sens, l’histoire de ce château est aussi l’histoire de l’Ecosse.
Le château bien que monument historique, est un établissement militaire actif, quartier-général de la Division Ecossaise: C’est la raison pour laquelle la garde est postée devant le portail principal.
Un des bâtiments les plus évocateurs à l’intérieur du périmètre du château est celui de la chapelle Ste Margaret, le plus petit et le plus ancien édifice, bâti dans le style Normand, il y a environ 1000 ans en l’honneur de l’épouse très pieuse du roi Malcolm III. Grâce à sa signification religieuse, la petite chapelle a survécu à toutes les démolitions. Elle est toujours utilisée et les membres de la garnison du château peuvent demander à y être mariés.
Le château fut le siège des rois d’Ecosse. Les appartements royaux ouverts au public comprennent une petite pièce où Mary, Reine d’Ecosse donna naissance à un garçon, le futur roi James VI d’Ecosse et James 1er d’Angleterre à la mort de la Reine Elisabeth 1ère d’Angleterre en 1603. Une exposition permanente, faite d’une série de tableaux impressionnants, montre les étapes importantes de l’histoire de l’Ecosse.
Les anciens honneurs de l’Ecosse – la couronne, le sceptre et l’épée d’Etat – peuvent être admirés dans la Chambre de la Couronne. Une des histoires les plus romantiques attachée aux anciens joyaux de la Couronne d’Ecosse concerne la façon dont ils furent redécouverts en 1818. On savait que par le Traité de l’Union en 1707, quand l’ancien Parlement Ecossais fut définitivement dissout (‘la fin d’une vieille chanson [auld sang]’), les ornements de la royauté Ecossaise avaient été déposés au château d’Edimbourg. Nulle autre place n’aurait pu être mieux choisie pour le repos de ces reliques vénérées de la Couronne d’Ecosse.
Les années passèrent et des rumeurs inquiétantes commencèrent à circuler : les ornements royaux auraient été discrètement déménagés à Londres. Grâce à l’intervention du grand patriote que fut Sir Walter Scott, le Prince Régent (futur George IV) autorisa la fouille du château en 1818. Les précieux ornements royaux, dont la couronne faite à l’époque du grand Bruce, furent trouvés dans un coffre en chêne, dans la Chambre de la Couronne. Scott qui était parmi les spectateurs, laissa éclater son émotion avec les paroles suivantes, retranscrites par l’historien James Grant:
La joie fut extrême quand le lourd couvercle fut ouvert…. les ornements royaux couchés au fond, enveloppés dans des linges, tels qu’on les y avait déposés en 1707
De nos jours, les anciens symboles de la royauté sont exposés en permanence dans la même pièce où ils furent retrouvés il y a presque deux siècles. Quand nous contemplons la couronne brillante de mille feux, le sceptre et l’épée d’Etat, nous imaginons aisément les drames qui s’attachèrent à cette « auld sang ».
A proximité, dans le Grand Hall, orné d’un plafond en boiserie, est exposée une intéressante collection d’armes et d’armures.
De l’autre coté de la cour, se trouve le Monument Commémoratif du Scottish National War, un bâtiment conçu par Sir Robert Lorimer et construit peu après la première Guerre Mondiale. Ceux qui le visitent sont profondément émus par ce qu’ils y voient. La décoration graphique illustre de manière éloquente l’horrible prix qui fut payé pour notre liberté.
Dans la partie Ouest de la cour se trouve le musée du Scottish United Services, qui a une galerie supplémentaire dans la cour de l’Hôpital.
Près du sommet du château, en dessous des remparts, un lopin de terre bien entretenu est le cimetière des animaux des membres de la garnison depuis des années.
Le canon d’Une Heure
Le château abrite un des canons les plus fameux de l’histoire écossaise : Mons Meg, un canon énorme du 15è siècle, réputé pouvoir projeter un boulet de pierre à plus de 2.5 km. Son effet dévastateur valu à Meg le surnom de » le Grand Tueur » [the Muckle Murderer]. De nos jours, les salves sont tirées par une artillerie plus moderne. Cette artillerie est utilisée à l’occasion de l’anniversaire de Sa Majesté la Reine ou lorsque celle-ci est en visite officielle à Edimbourg.
Toujours à propos d’artillerie, il y a une institution unique au château qui est le One o’Clock Gun, tiré chaque jour à 13 heures (sauf le dimanche) pour permettre aux citoyens et aux visiteurs de vérifier leur montre et leur horloge. L’origine de cette tradition remonte aux temps où les bateaux à voile sur l’estuaire du Forth pouvaient vérifier leur chronomètre en orientant un télescope vers le château. Au même moment, une balle est tirée au Monument Nelson sur Calton Hill.
Durant trois semaines, en Août de chaque année, se déroule sur l’esplanade du château le fameux Edinburgh Military Tattoo. Les régiments écossais donnent un spectacle de musique et de marches militaires, recréant des actions historiques devant un public venu du monde entier.
Avant de quitter l’esplanade, ne manquez pas de regarder un puits joliment décoré dans le mur Nord-Ouest. Lugubre rappel des jours où à cet endroit précis, des femmes, généralement âgées furent exécutées sur un bûcher pour actes de sorcellerie.
Une histoire un peu plus chaleureuse se trouve à Cannonball House, à quelques mètres en haut des escaliers de Castle Wynd. L’édifice tire son nom d’un boulet de canon, enfoncé à mi-hauteur dans le mur. Il y a une légende militaire et une légende civile :
- La première, que les cannoniers jugent impossible, est que le boulet de canon fut tiré depuis le château en 1745, visant Holyrood Palace, où résidait Bonnie Prince Charlie, pendant sa marche vers le Sud (les fidèles d’Edimbourg étaient divisés au sujet de la tentative des Stuarts de regagner le trône britannique).
- La seconde, plus prosaïque, est que le boulet fut placé là spécialement par des ingénieurs pour marquer le niveau au dessus de la mer des sources d’eau fraîche à Comiston, dans le Sud, qui approvisionnait Edimbourg en eau potable avec le premier système de canalisation aux environs de 1621. Il est vrai que la partie basse du bâtiment, côté Nord de la rue servait de réservoir d’eau à la Vieille Ville [Old Town], encore récemment. Il est prévu de développer prochainement ce bâtiment dans un but touristique.