La beauté du Colisée de Rome est un contraste frappant avec les rencontres meurtrières qui ont eu lieu en son sein. Destiné à abriter les combats de gladiateurs, Rome, pourtant très friande de ce genre de spectacle, ne se dota de son premier amphithéâtre en dur qu’en 29 avant Jésus Christ, sous le règne d’Auguste.
Histoire du Colisée Romain
Même aujourd’hui, dans un monde de Building, le Colisée est un monument très impressionnant. Il se dresse comme un monument glorieux mais troublant connaissant le grand pouvoir impérial romain et sa cruauté. A l’intérieur, derrière ces rangs serrés d’arcs et de colonnes, les Romains pendant des siècles tuèrent de sang-froid des milliers de personnes qu’ils voyaient comme des criminels, ainsi que des combattants professionnels et les animaux.
Pourtant, le premier édifice construit par les romains fut brûlé en 64 de notre ère, le Colisée était destiné à le remplacer. A ce propos, on peut se demander pourquoi Rome ne construisit son premier amphithéâtre que si tardivement par rapport à ses provinces. Un des éléments de réponse se trouve probablement dans la méfiance que l’Urbs voue à tous les lieux de rassemblement, susceptibles de devenir des foyers d’agitation.
En ce sens, le Colisée pourrait être la preuve de l’optimisme politique des empereurs !
Plus sûrement, on sait que l’amphithéâtre fût en partie bâtit pour des raisons économiques : Vespasien, pourtant très économe, voulait procurer du travail aux personnes ruinées par les guerres civiles plutôt que de les nourrir à rien faire. Une autre raison évoqué pour la construction du Colisée serait liée à l’extravagance de Néron et de la rébellion par les Juifs en Palestine contre la domination romaine. Nero, après le grand incendie de Rome en l’an 64, avait construit un immense palais pour lui-même (le Golden House) dans le centre de la ville.
Le gigantesque chantier de l’amphithéâtre de Rome débuta en 72 de notre ère, sous le règne de Vespasien, se sont ses fils –successivement Titus et Domitien – qui achevèrent la construction puis la décoration de l’édifice. Le Colisée était le plus grand amphithéâtre dans le monde romain, capable de contenir 50.000 spectateurs. Son inauguration, en 80, fût le prétexte à des Jeux grandioses, étalés sur cent jours, qui causèrent la mort de 5 000 fauves et de 2 000 gladiateurs.
Ce n’est qu’au Moyen Age que le bâtiment prît son nom actuel de Colisée, en raison de sa proximité avec une statue colossale de Néron. Si les théâtres et les temples romains s’éloignent peu de leurs précurseurs grecs, les arènes – dont le Colisée est l’exemple le plus aboutit – sont tout à fait novatrices dans l’histoire de l’art.
Architecture du Colisée
L’édifice, construit dans un travertin dur et compact, à la forme d’une ellipse ; ses deux axes mesurent 156 et 188 mètres de long, pour former une circonférence extérieure de 527 mètres.
Destiné à recevoir 50 000 personnes – dont 45 000 assises -, l’architecture du Colisée de Rome devait permettre, à chacun des spectateurs, d’avoir une bonne vision de ce qui se passait dans l’arène. Malgré cette exigence pratique très contraignante, le côté esthétique de l’édifice n’avait pas pour autant été négligé. Les trois premiers niveaux de la façade extérieure sont ornés d’arcades ; chacun de ces étages représentent une époque de l’architecture Antique aussi, alternent de haut en bas des colonnes doriques, ioniques et corinthiennes. Les arcades de deux et troisième étages abritaient des statues. Le quatrième étage fait alterner des fenêtres rectangulaires et des pilastres corinthiens, il était aussi décoré de boucliers de bronze qui ont aujourd’hui disparus.
A ce niveau, des corniches avaient été réalisées, afin de soutenir les mâts sur lesquels était tendu un immense drap – le velum – destiné à protéger le public des intempéries.
Sur les côtés intérieurs de l’amphithéâtre romain se trouvaient les gradins. Les sièges de marbre des sept premières rangées – désignées sous le terme de podium – étaient réservés aux élites de l’Empire. Plus près de l’arène, ces emplacements étaient protégés par un immense grillage métallique. Au-dessus du podium, d’autres gradins, subdivisés en trois zones horizontales par des couloirs de circulation. Pour mieux faciliter l’accès, ces zones étaient une nouvelle fois divisées en secteur de 500 places appelées cunei. Les deux premières travées étaient réservées à un public masculin, la dernière, sous la terrasse, accueillaient la gente féminine.
Enfin, au dernier étage des gradins, une terrasse couverte abritait ceux qui n’avaient pas été admis à recevoir de tessère (jeton d’entrée), surtout des voyageurs et des esclaves, condamnés à assister au spectacle debout. L’arène était généralement couverte de sable mais, en leurs temps, des empereurs, comme Caligula et Néron, l’avaient parfois remplacé par de la poudre d’or.
L’accès au Colisée témoigne du talent d’organisation des romains. Sur les 70 arcades du pourtour, 66 étaient destinées aux entrées du public. Le spectateur qui arrivait n’avait donc plus qu’à se diriger vers la porte indiquée sur sa tessère, il empruntait ensuite une série de galeries et d’escaliers, pour enfin déboucher sur les gradins par une porte, nommée vomitoria. Le personnel des arènes pouvait quant à lui utiliser les couloirs, aménagés en dessous de la piste. C’est aussi en ces lieux qu’étaient entreposés les fauves, que l’on montait directement sur l’arène grâce à un système de monte charge.
La conversion des empereurs au christianisme, puis l’édit d’Honorius (404), sonnent le glas de l’usage festif du Colisée. Au Moyen Age, il servi de carrière et perdît ses gradins, son plancher et une partie de sa façade. Malgré les dimensions de cet amphithéâtre, les architectes ont su garder des proportions harmonieuses, cet atout, ainsi que l’ingéniosité des équipements techniques, place le Colisée de Rome parmi les chefs-d’œuvre de l’architecture romaine.