Ville frontalière, Lille est convoitée et conquise tour à tour par les Flamands, les Français, mais aussi par les Espagnols et les Autrichiens, et connaît une histoire mouvementée.
Histoire de Lille
C’est en 1066 qu’apparaît pour la première fois le nom de Lille, ou plus exactement de « l’Isle », pour désigner un château appartenant au comte de Flandre et construit sur une avancée de terrains secs dans la Flandre humide. C’est autour de ce château et du port sur la Deûle que se développe progressivement la ville, capitale du comté de Flandre. Celui-ci relève théoriquement du royaume de France, mais tourne plutôt ses ambitions, économiques notamment, vers l’Angleterre et le Saint Empire.
Au XIIIe siècle, la tutelle française se renforce, en particulier sous le règne de Philippe Auguste. Le comté de Flandre forme alors une coalition rassemblant l’Angleterre, le Saint Empire et les comtés de Boulogne et du Hainaut. La guerre entre la coalition et le royaume de France s’achève en juillet 1214 par la victoire française de Bouvines. En 1369, Lille appartient aux ducs de Bourgogne, après le mariage de Marguerite de Flandre avec le duc de Bourgogne, Philippe le Hardi. C’est encore un mariage qui décide du passage de Lille aux Habsbourg.
En effet, Marie de Bourgogne, fille du duc Charles le Téméraire, épouse Maximilien d’Autriche et fait ainsi entrer, outre la ville, l’ensemble des possessions bourguignonnes dans la maison des Habsbourg. Conquise par la branche espagnole sous le règne de Charles Quint, la ville subit les guerres de Religion et n’échappe à la dévastation par les bandes de gueux, appelés « Hurlus », que grâce à la résistance de ses habitants.
Au XVIIe siècle, Louis XIV, marié à Marie-Thérèse, infante d’Espagne, fait valoir les droits de son épouse sur la succession d’Espagne. Il réclame ainsi les Pays-Bas et, en 1667, met le siège devant Lille. Au terme d’un siège qui dure seulement neuf jours, le roi vainqueur fait son entrée dans la ville qui devient alors la capitale des Provinces du Nord. De 1708 à 1713, elle appartient brièvement à l’Autriche, qui la rend à la France par le traité d’Utrecht. En septembre 1792, Lille supporte victorieusement le siège de l’armée autrichienne, malgré un bombardement d’artillerie intense.
Au cours du XIXe siècle, la ville connaît, à l’instar d’une grande partie du nord de la France, un intense développement industriel, et s’étend aux agglomérations voisines. Cette prospérité est interrompue pendant la Première Guerre mondiale lorsque la ville est occupée par l’armée allemande, puis à nouveau lors de la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle, en mai 1940, une petite garnison française tente vainement de la défendre contre sept divisions allemandes, dont les unités blindées commandées par le général Rommel.
Située au cœur d’une région frappée dans les années 1960-1970 par la crise du textile, de la métallurgie et du charbon, Lille se convertit au secteur tertiaire au début des années 1980. Au cœur du triangle formé par Paris, Londres et Bruxelles, elle est désignée capitale culturelle européenne en 2004.
Photo panoramique du centre ville de Lille
Art et Architecture dans la ville de Lille
Le centre ville de Lille est composé de quartiers anciens, datant essentiellement des xviie et XVIIIe siècles, et représentatifs d’un style lillois particulier, fait d’un mélange de briques et de pierres sculptées. Ce secteur, réhabilité à partir du milieu des années 1960, est devenu le quartier des antiquaires et des décorateurs. Parmi les édifices les plus remarquables de la cité lilloise figure l’hospice Comtesse. Il doit son nom à Jeanne de Constantinople, comtesse de Flandre qui fit construire, en 1237, un hôpital pour le salut de son mari fait prisonnier lors de la bataille de Bouvines. Incendié en 1468, il fut reconstruit et agrandi par la suite. Désaffecté au XXe siècle, il abrite aujourd’hui un musée régional dont l’une des plus belles salles est la salle des Malades, remarquable par sa voûte en carène.
Tout aussi intéressante, la vieille Bourse fut construite par Julien Destrez, en 1652-1653, à la demande des négociants lillois qui désiraient concurrencer les marchands des Pays-Bas. Autre édifice notable, la citadelle, construite par Vauban après la conquête de la ville par Louis XIV, fut réalisée, entre 1668 et 1670, par plus de trois mille ouvriers qui utilisèrent près de 60 millions de briques. La place du Théâtre est bordée par plusieurs constructions intéressantes, telles que la nouvelle Bourse et son beffroi, de style néoflamand, ou encore les demeures à pilastres qui lui font face, édifiées en 1687.
Parmi les musées à visiter, le musée des Beaux-Arts (rouvert au public en 1997 après six années de travaux d’embellissement) possède de remarquables collections, en particulier de faïences lilloises du xviiie siècle et des céramiques de Delft. On peut surtout y admirer une très riche collection de peintures représentatives des écoles flamande — dont un Christ en Croix de Van Dyck —, hollandaise, italienne et espagnole (Goya, Greco). Cette collection est complétée par des œuvres françaises des xviie, xviiie et xixe siècles, ainsi que par plusieurs œuvres impressionnistes et contemporaines. Plus modeste, la maison natale du général de Gaulle, natif de la ville, abrite un musée qui lui est consacré.
Si Lille possède un riche patrimoine historique architectural, c’est aussi une métropole moderne comme en témoignent le quartier du Forum, nouveau quartier d’affaires lillois, la création de la ville nouvelle de Villeneuve-d’Ascq ou encore le nouveau quartier Euralille, bâti autour de la gare TGV et symbolisant l’ouverture européenne de la cité.
Economie de Lille
Métropole régionale, Lille est un véritable nœud de communications. Elle dispose d’un réseau autoroutier important qui la relie non seulement à Paris, mais aussi à plusieurs métropoles européennes telles que Bruxelles, Liège ou Cologne. Cette vocation est renforcée également par la présence, en région Nord-Pas-de-Calais, du tunnel sous la Manche et de liaisons ferroviaires à grande vitesse avec plusieurs villes françaises et nord-européennes.
Lille est par ailleurs un important centre industriel. Comme toute la région, elle souffre de la crise de reconversion des activités traditionnelles nées de la révolution industrielle : charbonnage, textile, sidérurgie. Cependant, la ville est désormais orientée vers des activités de haute technologie comme l’électronique, ou encore vers des activités de services. Ainsi, elle fait figure de capitale française de la VPC (vente par correspondance), puisqu’elle abrite les deux principales entreprises nationales de ce secteur, ainsi que le siège de l’un des principaux groupes de distribution français. Elle conserve néanmoins un secteur textile important, ainsi que des constructions mécaniques et des industries agroalimentaires (brasseries).
Carte détaillée de la région Alsace – Position géographique de Lille
Bourse régionale, Lille assure des fonctions financières et administratives de premier plan, auxquelles s’ajoutent des fonctions universitaires et de recherche puisque la ville abrite une université depuis 1560, ainsi qu’une université catholique.