Paradis méditerranéen des célébrités, la Côte d’Azur est aussi celui des palaces et des plages mythiques, qui cultive aujourd’hui encore son image de rêve et de luxe. Mais elle abrite également un arrière-pays fait de montagnes et de vallées riches de petits villages qui ont su garder leur authenticité.
Voyage sur la côte d’Azur
Le dictionnaire français « le Petit Robert » est catégorique :
la Côte d’Azur, région côtière française au bord de la Méditerranée, s’étend de Cassis, dans les Bouches-du-Rhône, à Menton, dans les Alpes-Maritimes.
Cependant, la Côte d’Azur, la vraie, celle qui a enchanté, dès le XVIIIe siècle, les têtes couronnées, les artistes et les célébrités, se dévoile à partir de Saint-Tropez et se déroule, jusqu’à la frontière italienne, sur trois cents kilomètres de côtes très découpées dans les Alpes-Maritimes, avec des villes reines comme Nice, Cannes, Saint-Paul-de-Vence ou Roquebrune-Cap-Martin.
La saga de la Côte d’Azur débute en 1750, avant même que le comté de Nice ne soit rattaché à la France en 1860. La douceur hivernale niçoise attire les aristocrates britanniques qui commencent à venir sur la côte pour guérir les maladies respiratoires. Très vite, avec l’arrivée du chemin de fer à Nice en 1864 et à Menton en 1869, les « hivernants », anglais, russes, italiens et allemands arrivent de plus en plus nombreux. De 22 000 en 1864, ils passent à 150 000 en 1914. Vingt ans plus tard, les Américains lancent la mode du bain de mer et Nice est consacrée ville de villégiature. A ce propos , le philosophe allemand Friedrich Nietzsche (1844-1900) écrit
Et ces couleurs de Nice ! C’est dommage,, que je ne puisse te les détacher et te les envoyer, elles ont comme passé à travers un tamis d’argent, immatérialisées, spiritualisées.
Une côte aux mille attraits
Nietzsche ne fut pas le seul à tomber amoureux de ce « paradis français ». La Côte d’Azur est une grande séductrice. Elle conquit le coeur de nombreux peintres, des impressionnistes comme Renoir, Monet ou Signac aux peintres modernes tels que Picasso, Léger, Braque ou Miró. Henri Matisse, atteint d’une bronchite, s’installe à Nice à partir de 1917 et réalise des toiles illuminées par les couleurs luxuriantes du Midi. Les écrivains américains, comme Francis Scott Fitzgerald (1896-1940), l’auteur de Gatsby le Magnifique, ou britanniques comme Somerset Maugham (1874-1965), sont eux aussi irrésistiblement attirés par la côte.
Des années après la mort, à Cannes en 1870, de l’écrivain français Prosper Mérimée, le père de Carmen, et après que la grande romancière Colette eut choisi sa résidence d’été près du petit port de Saint-Tropez, André Gide (1869-1951) tombe sous le charme du village de Saint-Paul-de-Vence, près de Grasse. C’est là qu’aujourd’hui encore, l’hôtel-restaurant de la Colombe d’Or, construit sur la place du village de cet ancien bourg fortifié au XVIe siècle, accueille les artistes, sur les traces de ses premiers hôtes, Picasso, Modigliani ou Greta Garbo. Certes, il est fini le temps où Simone Signoret et Yves Montand, le couple le plus aimé du cinéma français, y fêtaient leur mariage, mais les propriétaires de la Colombe d’Or reçoivent encore des noms illustres du spectacle comme Elisabeth Taylor ou Daniel Auteuil.
Façades colorées à l’italienne du vieux Nice.
Où se cache la magie de la Côte d’Azur ? Doit-elle son succès à Nice, avec ses palaces, ses hôtels et ses immeubles 1900, ses façades peintes en trompe-l’il par des maîtres piémontais au siècle dernier, ses allées fleuries, plantées de palmiers – on recense une douzaine de variétés de palmiers dans le département des Alpes-Maritimes – et l’irremplaçable Promenade des Anglais ? Tire-t-elle son charme de Cannes, station balnéaire d’été, dès 1930, aux belles plages de sable, terre du plus grand festival international du film depuis 1946, qui, au sud-est de la célèbre promenade de La Croisette, laisse le visiteur rêveur face aux îles de Lérins, de Sainte-Marguerite ou de Saint-Honorat, laquelle abrite l’un des plus anciens monastères d’Occident ?
Doit-elle sa réputation à la principauté de Monaco, un des plus petits Etats souverains du monde, concentré sur 150 hectares, à la fois cité du jeu et paradis fiscal, réputé pour son Grand Prix automobile et le Rallye de Monte-Carlo ?
Doit-elle ses rêves à Saint-Jean-Cap-Ferrat, la presqu’île des millionnaires ? C’est dans cet ancien hameau de pêcheurs que deux financiers créèrent les premiers lotissements de luxe en 1896. Depuis, Saint-Jean-Cap-Ferrat s’est couverte de sublimes propriétés, dont la villa Ephrussi-de-Rothschild, construite au début du siècle. Aujourd’hui ouvert au public, ce palace est devenu une véritable villa-musée qui regroupe de précieuses collections de porcelaine, de tapisseries et de peintures, ainsi qu’une collection unique de dessins de Fragonard.
Mais ne nous y trompons pas, cette terre n’a pas perdu son authenticité. Dans le parc national du Mercantour, le randonneur, même débutant, découvrira la face naturelle et sauvage des Alpes-Maritimes. Dans ce site protégé de 65 000 hectares, les chamois traversent les vallées ou les hautes montagnes. Les aigles royaux survolent forêts, landes, prairies et éboulis. Le territoire a été balisé pour rendre plus accessible les deux vallées du Parc, celle des Merveilles et le val de Fontanalba. C’est ainsi que dans la vallée des Merveilles le visiteur tombera nez à nez avec des centaines de représentations de bovidés, d’armes, d’outils ou encore de figures géométriques, gravées dans la roche 1 800 ans avant notre ère.
Les secrets de l’arrière-pays
La situation géopolitique des Alpes-Maritimes, convoitées par plusieurs royaumes dans le passé, a contraint les populations à se replier en des lieux isolés, très souvent perchés et défensifs, comme en témoignent les villages accrochés aux éperons calcaires des pays niçois et grassois. Dans les hauteurs du pays niçois, la petite cité de Contes a conservé des vestiges de remparts avec poterne et chemin de ronde.
Coaraze, aujourd’hui refuge de nombreux artisans du cuir, de l’étain, de la gravure et de la sérigraphie, garde jalousement une collection de cadrans solaires, signés notamment par l’écrivain et poète Jean Cocteau. Dans la zone des Gorges rouges, au nord-ouest des Alpes-Maritimes, Péone trône au bord du torrent du Tuébi. Ses maisons au caractère alpin et italien se frottent aux étranges rochers des Pénitents, sorte de gros menhirs, longs et pointus. Le village regorge de chapelles et d’oratoires et célèbre, chaque année au mois de juin, la fête des bergers.
Pour ceux qui sauront aller à sa rencontre, la « French Riviera » tiendra ses promesses et elle leur offrira des trésors de culture. En témoigne les oeuvres d’art qui parsèment les innombrables musées de la Côte d’Azur, signe que les plus grands artistes du monde entier veillent toujours sur la « belle bleue « .
Du côté des palaces
Un client de l’hôtel Carlton Intercontinental à Cannes, l’un des plus luxueux du monde, a demandé à la conciergerie du Palace 100 km de fil barbelé pour clôturer sa maison ! Tout est démesuré dans les palaces de la Côte d’Azur : le luxe, le confort ou les prix.
A Monaco, l’Hôtel de Paris abrite dans une cave édifiée dans le roc 25 000 bouteilles des meilleures cuvées sur 1 km de casiers.
L’hôtel le Martinez à Cannes, le plus grand palace de la Côte, entretient 430 chambres dont 18 suites entièrement décorées dans le plus pur style Art déco.
Le Negresco à Nice, impose sa colossale façade sur la mer, flanquée de deux grosses tours, dont celle de droite surmontée d’un dôme couleur rose bonbon.
Edifiés dès la fin du XIXe siècle, ces palaces attirent de nombreuses têtes couronnées dans les années 1900. Il était alors d’usage de voir l’archiduc François-Joseph de Vienne ou le duc de Montmorency prendre leur quartier à l’hôtel le Martinez. A l’exception du Carlton, qui a conservé cette clientèle royale, les grands hôtels de la Côte d’Azur sont aujourd’hui devenus l’escale des vedettes et des journalistes et s’orientent, depuis les années 80, vers un tourisme d’affaires et de congrès.
Une vitrine de l’art moderne et contemporain
Depuis des siècles, les artistes tombent amoureux de la Côte d’Azur. Ils ont laissé leur marque dans près de 70 musées et 100 galeries d’art. Retrouvons la trace des plus contemporains d’entre eux, d’Antibes-Juan-les-Pins à Menton.
Musée Picasso à Antibes-Juan-les-Pins
Ouvert depuis 1949, sur les remparts du vieil Antibes, le musée regroupe plus de 260 oeuvres de Picasso mais aussi de Francis Picabia, Nicolas de Staël, Hans Hartung ou Balthus Les amoureux de Picasso y retrouveront quelques-unes de ses oeuvres les plus célèbres : les Joies de vivre, Ulysse et les Sirènes, Femme dans un fauteuil
La fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence
« Créer l’univers dans lequel l’art moderne pourrait trouver à la fois sa place et cet arrière-monde qui était appelé autrefois le surnaturel. » Le marchand de tableaux Aimé Maeght et sa femme Marguerite ont remporté ce pari en créant, en 1964, la fondation Maeght, véritable refuge artistique des plus grands peintres et sculpteurs de l’art moderne. Dans un bâtiment rose et blanc, conçu par l’architecte catalan José-Luis Sert à l’écart du village, et auquel ont travaillé des artistes comme Miró et Chagall, vous découvrirez des oeuvres de Bonnard, Kandinsky, Chagall ou Braque ainsi que des sculptures et des mosaïques signées Giacometti, Arp, Calder ou Barbara Hepworth, dans ses superbes jardins.
Musée Matisse à Nice
Sur la colline de Cimiez, dans une villa du XVIIIe siècle, l’exposition permanente de Matisse renferme plus de 60 peintures et gouaches découpées, 400 dessins et gravures, 57 sculptures, 14 livres illustrés et près d’une centaine de photographies ainsi qu’une multitude d’objets personnels de l’artiste.
Musée Chagall à Nice
Toiles, dessins, gouaches, sculptures, vitraux et mosaïques représentent la plus importante collection d’oeuvres de l’artiste français d’origine russe.
Musée d’art contemporain à Nice
Dans un ensemble de quatre tours revêtues de marbre et reliées entre elles par des passerelles de verre, il rassemble principalement des oeuvres du pop art et du nouveau réalisme, avec des créations de Niki de Saint-Phalle, Jean Tinguely, Andy Warhol… «L’Ecole de Nice » est également représentée avec Yves Klein, César ou Arman.
Musée Cocteau à Menton : Jean Cocteau, qui a peint la salle des mariages de la mairie de Menton a choisi le Bastion, monument du XVIIe siècle, pour exposer ses uvres. L’artiste a décoré lui-même le musée avec de multiples mosaïques dont les plus connues sont les Epoux mentonnais et la Salamandre.
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