En Bolivie se trouve la ville coloniale de Potosi, célèbre pour ses mines d’argent qui se trouvent sur le cerro rico, la montagne qui se trouve à côté de la ville.
Les mines de la ville de Potosi
Exploitées depuis la moitié du XVIe siècle, des tonnes d’argent et d’autres métaux (étain et zinc) en ont été extrait. Sous domination espagnole, l’argent était ramené en Europe, contribuant notamment à l’inflation de la fin du XVIe siècle.
Aujourd’hui les mines sont toujours exploitées par des coopératives de mineurs dont les conditions de travail sont proches de celles que connaissaient les mineurs en Europe au XIXe siècle. Des agences proposent de visiter ces mines, ce qui peut être borderline d’un point de vue éthique. A titre personnel j’y suis allé pour voir les conditions de travail et imaginer ce que pouvait être les mines en France au XIXe siècle.
Les mines du cerro rico comptent un nombre incalculable de galeries et de boyaux répartis sur 17 niveaux. Les galeries les plus larges comptent des voies de chemin de fer sur lesquelles roulent de vieux wagonnets extrêmement lourds tirés par deux mineurs grâce à des cordes et poussées par un troisième mineur.
Dans les boyaux les plus étroits, pour avancer, il n’y a qu’un seul moyen : ramper… Pour passer d’un niveau à l’autre, il n’est pas rare qu’il fasse faire preuve d’agilité. Certaines parois de galerie brille : non ce n’est pas de l’argent, ce n’est que du zinc. L’argent est visible quelques galeries plus loin.
Au détour d’une galerie, les mineurs sont les pieds dans l’eau. Plus loin, il y a des émanations de gaz toxiques et à quelques galeries de là il ne fait pas moins de 50°C… L’oxygène est rare : bien que des tuyaux apportent de l’air de l’extérieur, la quantité de poussières est importante et en plus la mine se trouve à plus de 4000m d’altitude.
Les mineurs de Potosi
Les mineurs sont pour la plupart assez jeunes. Tous mâchent de la feuille de coca (pour être plus précis, ils la mettent entre leur joue et leur dent d’un côté de la bouche. Du fait de la chaleur, beaucoup travaille torse nu. Leur travail est éprouvant : outre ceux tirant les wagonnets, d’autres les remplissent, certains les vident, d’autre utilisent de la dynamite pour extraire le minerai… Certains travaillent 24h d’affilés, la feuille de coca leur permettant de tenir aussi longtemps. Parmi les mineurs on trouve des enfants.
Il arrive qu’il y ait des accidents dans la mines : éboulement, gaz toxiques causent chaque année la mort de mineurs. Mais la plupart meurent de maladies pulmonaires dûes aux conditions de travail des mineurs. Face à ces risques les mineurs font des offrandes de coca au Tios, sorte d’idole à cornes.
Image - Cartes - Photos : mine - Mines -