Située dans la région d’Algérie, la Kabylie est sculptée en véritables chaînes de montagnes, en bordure de la Méditerranée, dans l’Atlas tellien oriental. En arabe elle se nomme Bilad al-Qabail « pays des tribus »
Les différentes Kabylie
On distingue d’ouest en est :
La Grande Kabylie ou Kabylie du Djurdjura (2 308 m au Lalla Khadidja), limitée par la Soummam et l’Isser.
La Petite Kabylie ou Kabylie des Babors, comprenant les Bibans, les Babors (2 004 m) et dominant le golfe de Bejaïa (ex-Bougie).
La Kabylie de Collo, entre le cap Cavallo et le golfe de Stora, peu élevée et très boisée (chênes-lièges), qui dépend de Skikda (ex-Philippeville).
La Kabylie orientale ou de l’Edough, près d’Annaba (ex-Bône).
La montagne kabyle, rude, très peuplée, est aussi originale par son écologie que par son peuplement. Certaines forêts d’oliviers, chênes, chênes-lièges conservent encore fière allure, mais la dégradation des versants progresse à un rythme inquiétant. Le massif est peuplé par des berbérophones musulmans, des paysans sédentaires rassemblés en pittoresques villages de crêtes. Ces descendants des premiers habitants du Maghreb ont maintenu leurs coutumes et leur langue, même si les progrès de la scolarisation conduisent à une diffusion de la langue arabe. Le peuplement est très dense: 150 h./km2, plus de 300 dans certains secteurs.
La mise en valeur de la montagne est fondée sur l’arboriculture (olivier, figuier), des cultures dérobées (fèves, lentilles, pois chiches), parfois des céréales. Ces ressources traditionnelles ont toujours été insuffisantes, et le recours à l’émigration est une très ancienne tradition. Les montagnards ont émigré d’abord en Algérie (tradition du colporteur kabyle); après la Première Guerre mondiale, le flux migratoire s’est également dirigé vers la France. Mais la montagne s’est profondément transformée en quelques décennies. Le mouvement migratoire s’est ralenti, la Kabylie retient mieux ses habitants.
L’exode vers l’étranger est relayé par une migration interne vers les grandes villes du pays et surtout par des migrations de travail vers la capitale et ses périphéries industrielles. Les revenus de l’émigration à l’étranger sont devenus secondaires. L’industrialisation a pénétré les vallées de la montagne kabyle. La zone industrielle de Tizi Ouzou est désormais équipée et compte notamment un complexe de matériel électroménager.
Dans cette région où existe une main-d’œuvre compétente, on pourrait, si les conditions politiques s’y prêtaient, créer une véritable petite industrie montagnarde. Ville dynamique, Tizi Ouzou (65 000 h.) a été entièrement restructurée ces dernières années. Elle vit de son activité commerçante, du tourisme et des activités de la zone industrielle toute proche. Considérée comme la capitale de la Grande Kabylie, elle abrite une université et reste un foyer de contestation (berbérisme) à l’égard du pouvoir central. Bejaïa (120 000 h.) est la plus grande ville kabyle.
Son arrière-pays s’étend sur l’extrémité orientale du massif et la partie aval de la vallée de la Soummam. C’est une ville d’industrie textile et surtout un port exportateur de pétrole (14 millions de tonnes par an).
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