L’une des villes les plus belles d’Europe, Prague, bénéficie d’une architecture splendide et d’un emplacement au bord du fleuve qui force bien souvent le romantisme renforcé par des ponts gracieux et un magnifique horizon ponctué de clochers d’églises médiévales. Sa vieille ville historique fait suite à un plan établi il y a 1000 ans, avec les anciennes places et des rues pavées.
Hôtel de ville de Prague
Hormis le hradcany, la place de la vielle ville constitue le lieu historique le plus important de Prague. D’une superficie actuelle de 9000 m², elle abritait le marché de la vieille ville, attesté dès le XIIe siècle, et constitue un arrêt sur la voie royale traditionnelle des souverains de Bohême se rendant de Vysehrad au Hradcany. Au cours des siècle, la place devient le théâtre de nombreux événements célèbre ou tragiques.
Ainsi vers 1422 environ, Jan Zelivsky, prédicateur hussite radical y est pendu pour avoir pris d’assaut la mairie de la nouvelle ville, aidé de ses disciples issus des quartiers pauvre , et pour avoir donné le signal de la guerre des Hussites, avec la première défenestration de Prague.
En 1437, cinquante-sept autres Hussites sont également exécutés sur la place de la Vieille Ville.
En 1621, au cours de « l’exécution de la vieille ville », Ferdinand II fait tuer vingt-sept Bohémiens ayant participé à une révolte de la noblesse protestante contre la famille de Habsbourg.
En 1918, la population de Prague manifeste sur la place, réclamant l’indépendance de la Tchécoslovaquie, finalement obtenue le 28 octobre de la même années, succédant ainsi à la monarchie austro-hongroise.
En 1945, l’armée rouge victorieuse est accueillie avec une joie frénétique. Trois ans plus tard, du haut du balcon du palais Goltz-Kinsky, Klement tient un discour historique annonçant l’imminence du putsch des communistes. La tentative de donner à ce système un « visage humain » s’achève en 1968 avec l’arrivée des chars du pacte de Varsovie sur la place, mettant ainsi fin dans la violence au printemps de Prague.
En 1988, les revendications d’une manifestation exigeant la libertés et les droits des citoyens sont comblées deux ans plus tard, avec la mise en place des premières élections parlementaires libres.
La physionomie actuelle du centre urbain de Prague résulte de la démolition de grands édifices à la fin du XIXe siècle, parmi lesquels on peut citer la maison Krenn et l’édifice attenant à l’hôtel de ville au nord.
Aujourd’hui, le coté septentrional de la place est marqué par l’architecture massive par l’architecture Saint-Nicolas et la construction circulaire de style néo-baroque appartenant à la ville juive de Josefstadt. C’est sans aucun doute la partie orientale qui représente l’aspect le plus impressionnant, avec la façade de l’église de tyn se dressant avec ses deux tours. Le cotés méridional se caractérise par un succession compacte de petites façades de l’historicisme baroque, conservant encore par endroits des parties moyenâgeuses.
Le coté occidental est intégré dans l’ensemble étendu des bâtiments de la mairie de la vieille ville qui, telle une péninsule, s’avance en saillie sur la place, couronnée d’une haute tour de style gothique flamboyant.
Au centre de la place figure le monument Jan Hus créé en 1915 par Ladislave Saloum.
Pont Charles
Pont du gotique flamboyant commencé en 1357 d’après les plans de Peter Parler.
Les travaux du pont Charles, construit sur l’emplacement d’un pont roman, débutent en 1357 à l’initiative de Charles IV d’après les plans de Peter Parler. Le maître d’oeuvre le plus connu du flamboyant naissant réalise également la tour du pont de la vieille ville et son relief figuratif de la façade orientale. Il servit de modèle à son pendant qui fut érigé à partir de 1464 sur la rive du Petit Côté.
Alors qu’à l’origine, un Christ en bronze constituait la seule sculpture du pont, sa restauration baroque en 1657 donne le coup d’envoi d’un vaste programme de sculpture qui s’achèvera en 1938 avec les statues de saint Cyrille et Saint Méthode.
Carte des monuments de la ville de Prague
Le pont Charles de Prague en pierre est long de 520 m et large de 10 m relie les deux rives de la vielle ville et du Petit Côté au-dessus de la VLtava. Entre seize piliers, qui séparent les eaux à la façon d’éperons, s’étendent des arches qui donnent à l’édifice un rythme tranquille. Le pont remarquablement courbé se termine de chaque côté par des tours imposantes, dont la tour de la vieille ville, érigée d’après les plans de Peter Parler, qui mérite une attention particulière, d’une part pour sa silhouette caractéristique, qui fut souvent copiée dans le flamboyant bohémien, d’autre part pour les sculptures de sa façade est. Les statues placées sous un arc en plein centre représentent saint Guy flanqué de Charles IV et de son fils Venceslas IV.
La tour du pont de la vieille ville servit de modèle pour ériger en 1464 son pendant sur la rive du Petit Côté.
En 1657, la restauration d’un christ en bronze datant de l’époque de sa construction donne le coup d’envoi d’un programme sculptural dont les statues et groupes de statues ornent aujourd’hui les plateformes des trente piliers du pont. Rien qu’entre 1706 et 1714, vingt-six sculptures voient le jour. Parmi leurs créateurs, notons en particulier Matthias Bernhard Braun, Johann Brokoff et ses fils Michael Josef et Ferdinant Maximilien.
L’oeuvre ayant la plus grande valeur artistique est probablement la statue en grès de sainte Luitgard, sculptée en 1710 par Braun, que se tourne vers le christ crucifié dans une composition très dynamique et expressive. Notons également la sculpture de saint Jean Népomucène, le seul bronze du cycle qui fut coulé en 1683 selon l’esquisse de Mathias Rauchmüller et Johann Brokoff à Nremberg. Elle commémore le souvenir du chanoine de l’archevêché de Prague qui, en 1393, fut jeté dans la Vltava depuis le pont sur ordre de Venceslas IV.
Depuis sa canonisation en 1729, il est considéré comme le saint des ponts dans toute l’Europe catholique.
Novotny-Steg
Ce quai, dont le nom provient de Antonin Novotny, donne accès à une presqu’île, sur laquelle se trouve entre autres, le bâtiment néo-Renaissance du musée Bedrich Smetana. Juste en face, sur un parterre qui marque la fin du qui Novotny, se dresse un monument érigé à la mémoire du compositeur, érigé par J. Malejovsky en 1984.
De cette plateforme, aujourd’hui la terrasse d’un restaurant, sur le Pont Charles et le Hradcany couronnant le Petit Côté.