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Corée du Nord

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Zoo de Beauval
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En coréen Chosŏn, la Corée du Nord est un pays d’Asie orientale, situé dans la partie nord de la péninsule de Corée. Sa capitale est Pyongyang.

La Corée du Nord est bordée au nord par la Chine, au nord-est par la Russie, à l’est par la mer du Japon, au sud par la Corée du Sud et à l’ouest par la mer Jaune. L’État nord-coréen a été fondé en 1948, après l’occupation militaire conjointe par les Américains et les Soviétiques de la péninsule, à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

L’histoire de la Corée du Nord avant 1948 est indissociable de celle de l’ensemble de la péninsule de Corée

Corée du Nord Carte
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Géographie de la Corée du Nord

La Corée du Nord s’étire sur une longueur d’environ 400 km du nord au sud, et atteint une largeur maximale de 110 km, d’est en ouest. Sa superficie est de 120 538 km². Le pays est longé au sud par le 38e parallèle, qui marque la frontière avec la Corée du Sud. Près de 75 p. 100 de son territoire présente un relief montagneux et accidenté.

Une grande partie du pays est occupé par le plateau de Kaema, surmonté, au nord-est, par les chaînes du Nangnim et du Hamgyong. Celles-ci se raccordent, au nord, aux Changbai shan, système montagneux dominé par le volcanisme, où se situe le point culminant du pays, le Paektu san (« Tête blanche », 2 744 m). Situé sur la frontière avec la Chine, cet ancien volcan abrite un lac de cratère profond de 310 m, le lac Céleste.

Au sud du pays, la dépression de Chugaryong, vaste fossé tectonique s’étendant de Séoul (Corée du Sud) jusqu’à Wonsan, sur la côte orientale, sépare les chaînes septentrionales de la chaîne du Taebaek, qui se prolonge en Corée du Sud.

Les plaines couvrent moins du cinquième de la superficie totale du territoire nord-coréen. On les rencontre essentiellement sur le pourtour du littoral. Formant une mince bande côtière sur la mer du Japon, à l’est, elles s’élargissent à l’ouest, sur la mer Jaune, où elles constituent des plaines alluviales fertiles, vitales pour l’agriculture du pays.

La Corée septentrionale possède une flore et une faune extrêmement riches. De superbes forêts recouvrent 70% de la surface de la Corée du Nord, qui a moins souffert du déboisement et des cultures sur brûlis que le reste de la péninsule coréenne. La majeure partie de cette forêt est mixte, constituée de feuillus et de conifères

Malgré une exploitation forestière de plus en plus intensive, les grands mammifères indigènes, tels la panthère de Chine, le tigre, le cerf tacheté, le chevrotain, l’ours et le loup survivent dans les régions forestières isolées.

Kim Il-sung   kim Jong-il   Kim Jong-un
Kim Il-sung kim Jong-il Kim Jong-un

La montée en puissance de Kim Il-sung en Corée

Revenu en Corée en août 1945 avec un groupe de partisans anti-japonais, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, Kim Il-sung fonde avec Kim Tubong, le 29 août 1946, le Parti populaire du travail de Corée (PPTC). Il bénéficie de l’appui des forces d’occupation soviétiques (jusqu’à leur départ à la fin de 1948) et, dès 1947, réussit à éliminer l’opposition. La République populaire démocratique de Corée (RPDC) est proclamée le 10 septembre 1948 à Pyongyang, qui devient la capitale du pays, et le parti ne reconnaît le Sud que comme une province perdue. En juin 1950, la Corée du Nord tente cependant de réunifier la Corée en envahissant la Corée du Sud.

Le programme du Parti est défini, avec pour mots d’ordre : réunification, collectivisation des terres et nationalisation des industries. Concrètement, la collectivisation est achevée en 1958. Le Parti, tout-puissant, peut dès lors lancer plusieurs plans quinquennaux et contrôler la vie économique du pays. Le pouvoir du maréchal Kim Il-sung, alors au poste de Premier ministre, est souvent contesté, mais il réussit toujours à conserver son autorité, en écartant les rivaux dangereux et en plaçant des membres de sa famille aux postes clés. Ainsi, Pak Honyong, un communiste du Sud, est exécuté après la guerre de Corée (1950-1953). On pense que Pak a été rendu responsable de la défaite, car les communistes et les éléments nationalistes sud-coréens ne soutiennent pas le Nord comme Pak l’avait peut-être promis. Kim Tubong (en 1956) et d’autres rivaux potentiels sont également éliminés, laissant Kim Il-sung seul au pouvoir.

Guerre de Corée
Guerre de Corée

Après la guerre de Corée

La guerre cause d’énormes dégâts : on estime que 80% du potentiel économique de la Corée du Nord a alors été détruit. La discipline « spartiate » du PPTC et l’encadrement rigoureux de la société nord-coréenne autorisent un redressement et un développement considérables dans la période de l’immédiat après-guerre. La politique des plans de développement permet la reconstruction d’un secteur industriel important. Cette politique s’appuie, à partir de 1956, sur un mouvement de mobilisation des travailleurs le Chollima undong, le « mouvement du cheval volant », et sur le concept de Djoutché, terme que l’on pourrait traduire par « maîtrise du destin ».

Les relations internationales

La clause principale de l’armistice du 27 juillet 1953, qui met fin à la guerre de Corée, spécifie que les deux adversaires (Sud-Coréens et Nord-Coréens) doivent reculer leurs troupes de 2 km par rapport à la ligne de front (le 38e parallèle), créant ainsi une zone démilitarisée, connue sous le nom de DMZ (Demilitarized Zone). Longue de 243 km, sur une largeur de 4 km, la DMZ est délimitée par une haie continue de 3 m de haut, surmontée de barbelés. Le seul point de contact entre le nord et le sud, où des soldats se font face, se situe à Panmunjom, là où a été signé l’armistice.

À l’extérieur, le gouvernement nord-coréen choisit de ne pas prendre parti dans les conflits opposant les différents États communistes, et ne soutient ni la Chine ni l’URSS. Lors de l’intensification de la crise entre les deux pays, au contraire, les dirigeants nord-coréens s’efforcent de définir une voie nationale qui sert surtout à renforcer le régime. Tournés vers la soviétisation de l’économie, les différents plans privilégient la croissance de l’industrie lourde et, en raison de la guerre, les industries d’armement. La production de biens de consommation et le niveau de vie général de la population en souffrent.

À la fin des années soixante, la guerre du Viêt Nam et l’essor des mouvements révolutionnaires en Asie réactivent la crise entre la Corée du Nord, la Corée du Sud et les États-Unis. Le président de la Corée du Sud, Park Chung-hee, échappe de justesse à un attentat. En 1968, le Pueblo, un navire espion américain, est arraisonné par la marine nord-coréenne et son équipage détenu dans de très mauvaises conditions pendant un an. L’engagement américain au ViêtNam empêche une nouvelle guerre d’éclater, mais les incidents se multiplient : des combattants communistes s’infiltrent dans le Sud, sans aucun effet significatif ; un avion de reconnaissance américain est abattu en avril 1969. En fait, ces incidents de frontière ont plutôt pour effet de stimuler la défense des Sud-Coréens qui, même s’ils souhaitent une réunification, ne veulent pas d’un régime communiste ni d’une nouvelle guerre. Indirectement, la Corée du Nord renforce le régime politique de la Corée du Sud en justifiant la mise en place d’un régime encore plus autoritaire.

Corée Carte
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Corée du Sud – Corée du Nord

Président de la République depuis 1972, Kim Il-sung prépare de longue date sa succession. Ainsi, son fils Kim Jong-il est nommé à des postes importants au Bureau politique et au Comité central du parti lors du congrès du PPTC en 1980, puis, en 1986, le maréchal le désigne ouvertement comme son héritier politique. Le népotisme a toujours été l’une des caractéristiques du régime : douze parents de Kim Il-sung occupaient en 1982 des postes importants ; sa femme Kim Song-ae, par exemple, était la présidente de la Ligue démocratique des femmes de Corée.

Dès 1970, des négociations secrètes sont engagées avec les dirigeants de la Corée du Sud. Le 4 juillet 1972, une déclaration conjointe proclame que les deux parties continueront de dialoguer pour avancer vers la réunification de la péninsule, mais les rencontres, irrégulières, sont sans résultat, chacun des camps demeurant sur ses positions. En 1986, toutefois, la frontière avec la Corée du Sud, fermée depuis 1953, est ouverte aux familles séparées. En 1991, les deux Corée adhèrent à l’Organisation des Nations unies, et les deux pays signent des accords en matière d’armement nucléaire et de réconciliation.

En 1992, la Corée du Nord signe un accord avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) autorisant l’inspection de ses installations nucléaires. Probablement détentrice de l’arme nucléaire, la Corée du Nord refuse toutefois aux inspecteurs de l’AIEA la visite des sites suspectés et menace de se retirer du traité de non-prolifération nucléaire qu’elle a ratifié en 1985. Cette question, plus encore que le problème de la réunification, empoisonne les relations du pays avec les États-Unis.

La mort du « grand leader » Kim Il-sung en juillet 1994 n’ébranle pas le régime. Son fils, Kim Jong-il, lui succède, même s’il doit attendre 1997 pour être nommé officiellement au poste de secrétaire général du Parti des travailleurs. Les accords signés à Genève en 1994 évitent la crise nucléaire avec les États-Unis, mais la Corée du Nord connaît des difficultés économiques de plus en plus importantes, depuis 1995, date à laquelle, à la suite de fortes inondations, Pyongyang reconnaît la gravité de la situation et sollicité une aide internationale.

La chute de la production agricole, tombée à 2,5 millions de tonnes, pour une demande annuelle de céréales de 4,5 millions, entraîne une quasi-famine. À cette situation désastreuse, aggravée par la diminution de l’aide de la Chine qui privilégie désormais ses échanges économiques avec la Corée du Sud, vient s’ajouter la défection de certains cadres du régime, notamment Hwang Chang-yop, l’un des théoriciens du Djoutché, qui opère un transfuge vers la Corée du Sud, en février 1997. Afin de sortir de cette crise, Kim Jong-il tente de rompre l’isolement de son pays et d’obtenir une aide extérieure. Il normalise ainsi les relations avec les États-Unis et propose la transformation de la convention d’armistice de 1953 en un traité de paix. Pour la première fois depuis juillet 1994, des délégations gouvernementales des deux Corée se rencontrent en avril 1998 à Pékin. Cependant, malgré l’arrivée au pouvoir, en septembre 1998, du nouveau président sud-coréen Kim Dae-jung, réputé plus conciliant, les relations politiques demeurent en dents de scie, la Corée du Nord décidant de suspendre le dialogue inter-coréen peu après et se livrant à des activités d’espionnage en Corée du Sud.

La situation intérieure reste marquée par une pénurie alimentaire dramatique qui aurait fait, à ce jour, plusieurs centaines de milliers de victimes et qui a entraîné la fuite de milliers de personnes vers la Chine. En août 1998, la Corée du Nord procède à un tir de missile qui survole le Japon avant de tomber dans le Pacifique. Les rapports avec les États-Unis entrent cependant progressivement dans une phase de détente, la Corée du Nord ayant autorisé des représentants américains à visiter un site suspect, et, surtout, s’étant engagée par l’accord de Berlin du 13 septembre 1999, en contrepartie d’un assouplissement des sanctions commerciales frappant le pays, à geler ses essais de missiles à longue portée. Après un regain de tension avec la Corée du Sud en juin 1999 lors d’une « bataille navale » dans la mer Jaune au cours de laquelle un bateau nord-coréen a été coulé par la marine sud-coréenne, les relations entre les deux pays se sont depuis lors améliorées après la rencontre à Pyongyang en juin 2000 de Kim Jong-il avec le président sud-coréen Kim Dae-Jung.

Peu après, les deux Corée concluent un accord permettant à une centaine de familles des deux pays de se rencontrer aux alentours du 15 août. Sur le plan régional, le 27 juillet, le ministre des Affaires étrangères de la Corée du Nord, Paek Nam-sum, participe pour la première fois au forum de l’Ansea (Association des nations du Sud-Est asiatique) qui se tient à Bangkok. Il y rencontre son homologue sud-coréen ainsi que la secrétaire d’État Madeleine Albright. Le 15 août, les deux Corée rouvrent leurs bureaux de liaison à Panmunjon sur la zone démilitarisée et envisagent de reconnecter leurs réseaux ferroviaires.

Cette volonté d’ouverture s’explique en partie par la situation économique catastrophique, qui conduit les dirigeants de Corée du Nord à espérer une arrivée massive des investisseurs sud-coréens et de l’aide alimentaire. Mais l’arrivée à la Maison-Blanche de George W. Bush en janvier 2001 marque un raidissement de la politique américaine à l’égard de la Corée du Nord. En septembre 2001, le président chinois, Jiang Zemin, effectue une visite à Pyongyang.

Le 10 janvier 2003, après avoir annoncé la reprise de son programme nucléaire, la Corée du Nord annonce son retrait immédiat du traité de non-prolifération nucléaire (TNP) à la suite d’un contentieux avec les États-Unis. Cette annonce sème le trouble et l’inquiétude dans la communauté internationale, qui craint une offensive militaire de la Corée du Nord (contre la Corée du Sud notamment) et les risques d’embrasement d’une telle crise.

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