Dès l’origine, Aix en Provence représente une capitale aux IIIe et IIe siècles av. J.-C.. L’oppidum d’Entremont est probablement la capitale de la confédération celto-ligure des Salyens qui occupaient un territoire s’étendant du Rhône à la Durance et à l’Argens.
La ville d’Aix en Provence
En 102 av. J.-C., la cité du Sud de la France ou la ville d’Aix en Provence est un puissant point d’appui des armées romaines lors de la victoire historique de Marius, qui arrête l’invasion des Germains. Élevée au rang de colonie vers 15 av. J.-C., la cité se dote de monuments, aqueducs, etc., dont il ne reste que d’infimes vestiges. L’établissement de la «voie Aurélienne» accroît rapidement son importance.
L’unité salyenne, renforcée au cours du IIe siècle av. J.-C., devient un obstacle à l’hégémonie des Massaliotes, qui font appel à Rome pour défendre leurs comptoirs: en 123 av. J.-C., les Salyens sont repoussés et Entremont détruit. En 122 av. J.-C. naît, au pied de l’oppidum, à proximité de sources d’eaux chaudes et froides, une agglomération que le proconsul Caïus Sextius Calvinus baptise Aquae Sextiae Salluviorum, nom qui fait allusion aux eaux, à son créateur et aux indigènes.
À la suite des invasions barbares de la fin du IIIe siècle, qui provoquent une nette régression du périmètre urbain et la réorganisation par Dioclétien de la Narbonnaise, Aix devient la capitale de la Narbonnaise Seconde. Un siècle plus tard, elle est le siège d’un archevêché qui contrôle une région s’étendant de Gap à Fréjus.
Rivale d’Arles, capitale de l’Occident romain, Aix connaît en même temps qu’elle invasions et dévastations. Après les passages successifs des Wisigoths (Ve s.), des Lombards (VIe s.), puis des Sarrasins (VIIIe-Xe s.), il ne reste pratiquement plus rien de l’ancienne cité romaine.
Aix : capitale de la Provence
La sécurité revenue, le XIe siècle marque le début d’une véritable renaissance urbaine: autour de la cathédrale se développe le bourg Saint-Sauveur. Résidence temporaire des comtes souverains à partir du XIIe siècle, puis résidence principale au début du XIIIe siècle, Aix en Provence connaît une période féconde dans le domaine architectural, urbanistique et économique: un palais englobant des éléments romains est construit, la cathédrale est embellie, les faubourgs se développent, à leurs portes des couvents s’installent, dont le plus important est la commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean de Malte. Au XIIIe siècle, se développe la ville des Tours.
Avec le XIVe siècle vient le temps de la peste, de la guerre de Cent Ans et de ses répercussions sur la Provence (dévastation par les bandes de routiers), des querelles et des luttes provoquées par la succession de la reine Jeanne, assassinée en 1382. L’archevêque se replie dans le bourg Saint-Sauveur, et la ville des Tours est abandonnée. En 1387, Marie de Blois, veuve de Louis Ier, assied l’autorité angevine sur la Provence. Son fils, Louis II, dote la ville d’une université en 1409.
La prééminence d’Aix s’accroît encore sous le règne du roi René (1434-1480): entouré d’artistes, celui-ci fait de la ville un véritable foyer de création artistique (c’est l’époque pendant laquelle le Maître de l’Annonciation d’Aix et Nicolas Froment peignent leurs triptyques). Il s’attache à l’embellir d’aménagements dignes de son rang: création de la place des Prêcheurs, agrandissement du palais comtal, achèvement de la cathédrale.
En 1481, Charles III du Maine, dernier comte souverain de Provence, lègue la ville par testament à Louis XI. Aix est dévastée par les incursions de Charles Quint et du connétable de Bourbon, les querelles religieuses, la peste. Cependant, siège du Parlement créé en 1501 par Louis XII, la cité attire une élite politique et culturelle: les lettres fleurissent avec Louis Bellaud de la Bellaudière, François de Malherbe. La ville s’agrandit en 1583 avec la création du quartier de Villeneuve.
Les grands siècles d’Aix en Provence
Opposée au pouvoir monarchique, Aix en Provence, ville, connaît, entre 1630 et 1659, plusieurs émeutes. La plus importante est celle des cascaveous (1630), du nom du grelot attaché à un ruban blanc que portent les opposants à la levée des impôts par les agents du roi. Exploitée par les possédants qui dressent le peuple contre les prétentions fiscales de Richelieu, l’affaire dégénère, et une lutte confuse surgit entre les deux partis; en représailles, les troupes de Condé ravagent les villages qui ont participé à la rébellion et Aix perd le droit d’élire ses consuls. En 1660, Louis XIV effectue un séjour de trois mois à Aix au cours duquel il se réconcilie avec Condé (principal animateur de la Fronde des princes contre Mazarin, lors de la minorité de Louis XIV).
La multiplication des grands commis de l’État, la création d’une véritable cour aixoise autour du gouverneur entraînent la ville dans de grandes mutations sociales: le «paraître» devient l’un des éléments moteurs de la vie aixoise et le séjour de Louis XIV ne fait qu’accentuer ce goût pour le faste. De ce changement de mentalité naît un nouveau type d’habitation qui satisfait à la fois l’ostentation et la nécessité: l’hôtel particulier. C’est à cette époque que sont tracés de nouveaux quartiers: Villeverte à partir de 1606, quartier Mazarin à partir de 1646, gigantesque opération d’urbanisme pour l’époque, couronnée en 1651 par la création d’un «cours à carrosses» (lieu de promenade à l’emplacement des remparts), l’actuel cours Mirabeau.
Le mouvement artistique est stimulé au début du siècle par le conseiller Nicolas Peiresc, grand érudit et collectionneur de tableaux. Des peintres (Louis Finson, notamment), des sculpteurs, des architectes, des décorateurs enfin, aixois de naissance ou d’adoption, travaillent à l’embellissement des églises, des hôtels et des bastides. Des places sont aménagées, et des fontaines viennent agrémenter le décor urbain.
Au XVIIIe siècle, la ville d’Aix est apte à jouer un rôle de capitale régionale. Résidence de privilégiés, elle atteint alors son apogée. Elle est marquée par la peste de 1720, qui entraîne un renouvellement de son réseau d’adduction d’eau et la construction de ses plus belles fontaines. En 1789, Mirabeau est élu à Marseille et à Aix comme député du tiers état aux états généraux.
Ayant perdu ses privilèges avec la Révolution, Aix accuse une triple déchéance: politique, sociale et démographique. Elle devient, en 1800, sous-préfecture des Bouches-du-Rhône. Toutefois, la fonction universitaire se développe: faculté de droit (1806), de lettres (1846), écoles normales, école nationale des Arts et Métiers (1843), construction de nouvelles facultés (1952).
Arts et Tourisme à Aix en Provence
Aix doit sa réputation de ville d’art à de nombreux édifices: hôtels des XVIIe et XVIIIe siècles, fontaines, vieilles façades et lanternes typiques. Elle a également conquis une renommée internationale avec son festival de musique, créé en 1948.
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La cathédrale Saint-Sauveur, qui présente une grande diversité de styles allant du XIIe au XVIe siècle, abrite le triptyque du Buisson ardent de Nicolas Froment (XVe s.).
L’église Sainte-Marie-Madeleine, du XVIe siècle, renferme le triptyque de l’Annonciation (maître anonyme, XVe s.).
Le musée Granet, musée des Beaux-Arts, est installé dans l’ancien prieuré des chevaliers de Malte. Outre des vues de la région par Granet, peintre aixois, il présente notamment une collection de tableaux de Paul Cézanne, Jean Auguste Dominique Ingres, Jacques Louis David et Théodore Géricault.
Image - Cartes - Photos : PLAN SITE TOURISTIQUE AIX EN PROVENCE -