Chef-lieu des Hautes-Pyrénées, Tarbes se situe sur l’Adour, en Bigorre et abrite un plus de 46 000 habitants que l’on nomme les Tarbais.
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Capitale de la Bigorre, la ville de Tarbes est à l’image de son pays, tirant son charme, comme lui, de ses contrastes : ville de plaine, elle n’en est pas moins tournée vers les Pyrénées. Ses vastes espaces verts lui donnent un air de prospérité, comme les grasses prairies et les élevages de chevaux réputés de ses alentours.
Ayant doublé sa population après la Seconde Guerre mondiale, l’agglomération tarbaise (avec près de 100 000 habitants en comptant les campagnes urbanisées) pèse aujourd’hui très lourd dans un petit département qui compte moins de 230 000 habitants. Ses fonctions principales sont celles d’une ville administrative (préfecture, sièges du parc des Pyrénées et de la Compagnie d’aménagement des coteaux de Gascogne), de centre de services (hérité du marché d’autrefois), et de garnison. Ville carrefour et centre commercial, enfin, elle vit en harmonie avec la campagne environnante. C’est le grand marché agricole (haras, élevage bovin) de cette région qui a su par ailleurs attirer plusieurs activités industrielles importantes (métallurgie [arsenal], chaudronnerie et tôlerie de précision; constructions électromécaniques ferroviaires [Alstom] et aéronautiques [Socata, EADS]; chimie; papeterie).
Confrontée à une situation de désindustrialisation dans les années 1980 (perte de la moitié de ses effectifs salariés dans l’industrie), Tarbes a misé sur l’avenir en assumant un rôle de technopôle régional spécialisé dans les nouveaux matériaux (composites) et la productique (École nationale d’ingénieurs : modélisation des structures et des procédés de mise en forme, créativité des systèmes de production, etc.), et la valorisation de sa situation de carrefour. L’objectif est de faire de la ville la plaque tournante des Pyrénées sur l’axe du piémont, matérialisé par l’autoroute A64.
Soutenu par un aéroport actif (Aéroport international de Tarbes-Lourdes-Pyrénées, cinquième aéroport français pour les vols charters; 600 000 passagers en 1999), le tourisme reste un axe privilégié du développement. Dans cette optique ont été créés l’Institut régional du Tourisme et de l’Hôtellerie, l’Autoport (centre routier), le Festival international du Tourisme et des Technologies de la communication (ancien festival du film de tourisme), et la Biennale du salon international des technologies du tourisme.
Histoire
Contrairement aux villes voisines qui affirment vigoureusement leur ancienneté sur leurs éperons rocheux, Tarbes laisse juste deviner son passé. Ancien camp romain, établi en 56 av. J.-C. par Crassus, lieutenant de César, la ville naquit sans doute parmi les marécages, sur une zone de passage longeant au loin les Pyrénées. Pendant longtemps, elle se réduisit à une seule rue, comme le constatait encore au XVIIe siècle, Guillaume Mauran.
Ce fut autour de la place de la Sède que s’établirent les habitations à l’époque romaine. Quelques vestiges de cette occupation subsistent parmi lesquels : la villa de l’Ormeau, des restes d’ateliers de tisserands et de potiers, et des substructions gallo-romaines autour de la cathédrale. Au Moyen Âge, son développement fut original : en l’absence de colline pouvant servir d’oppidum, les défenses furent compartimentées; la ville, capitale du comté de Bigorre, la cité épiscopale (Tarbes devint à partir du XIe siècle, le siège de l’évêché de Bigorre) et le château s’alignèrent en une succession de quartiers fortifiés, ayant chacun ses murs et ses portes. La tour centrale et le château épiscopal constituèrent les deux éléments clefs de l’ensemble.
Convoitée par les Anglo-Gascons, qui l’occupèrent de 1360 à 1406, par les Armagnac et par la maison de Foix-Béarn, plusieurs fois ravagée par les pestes (1348, 1361 et 1362), la cité resta fidèle au catholicisme au XVIe siècle, alors que ses voisines étaient devenues protestantes. Durant les guerres de Religion, elle changea souvent de mains et, en 1569, elle fut pillée et incendiée par Gabriel de Lorges, comte de Montgomery; l’année suivante, une partie de ses habitants fut massacrée. Abandonné à l’ennemi, le quartier du Maubourguet, le «mauvais petit bourg», ne se releva pas et devint un espace libre (occupé aujourd’hui par la place de Verdun).
Ce n’est qu’au début du règne d’Henri IV qu’elle fut, avec le reste du Béarn, définitivement réunie à la Couronne (1594); la paix civile et religieuse revenue, Tarbes put de nouveau s’imposer dans sa fonction de ville de marché. Édifiée sur les rives de l’Adour, Tarbes conserva cependant ses canaux qui alimentaient des moulins où, depuis le Moyen Âge, s’activaient meuniers, foulonniers, papetiers, tanneurs, etc. Avec le Siècle des Lumières, sous la poussée démographique qui vit tripler la population tarbaise, commença une véritable politique d’urbanisation : on rasa les remparts, on combla les fossés, et les canaux disparurent sous le tracé de voies nouvelles, tandis que s’édifiait le grand centre commercial de la Bigorre. Sous la Révolution, la fortune politique et l’opiniâtreté de Bertrand Barrère, député du tiers état pour la Bigorre puis président de la Convention, contribuèrent à faire de Tarbes le chef-lieu du nouveau département, les Hautes-Pyrénées.
Avec l’apparition de la voie ferrée inaugurée par Napoléon III, puis l’installation de l’Arsenal en 1871, la physionomie de la ville se transforma radicalement en entrant dans sa première période industrielle. La ville ouvrière s’accrut vers le nord, tandis que s’étoffait la garnison. La vie sociale et économique fut alors rehaussée à la faveur des investissements d’Achille Fould, ministre des finances de l’Empereur qui reçut la visite du couple impérial le 18 août 1859. Les équipements collectifs furent créés ou renouvelés : École normale, prison, halles métalliques, etc. Relayé après la Première Guerre mondiale, par la politique volontariste mise en œuvre par les Chemins de Fer du Midi, ce renouveau économique favorisa l’installation de grands établissements à l’origine de l’apparition d’une banlieue industrielle et pavillonnaire.
Sites touristiques et patrimoine de la ville de Tarbes
La cathédrale romano-gothique Notre-Dame-de-la-Sède, d’origine romane (abside, transept et clocher des XIIe et XIIIe siècles), elle a été remaniée à plusieurs époques, notamment au XIVe, au XVIIIe (façade ouest, inspirée de celle d’Auch) et au XIXe siècle, qui a essayé, de façon discutable, d’atténuer l’aspect militaire de l’édifice par la suppression des hauts murs formant créneaux et par l’abaissement des toits. Elle possède un autel du XVIIIe siècle, surmonté d’un baldaquin d’inspiration romaine par Marc Arcis, avec six colonnes légèrement renflées et des chapiteaux corinthiens.
La chapelle de l’Hôpital de l’Ayguerote, conserve un retable baroque (1720) : le chanoine de la Sède, Jean de Souville, dressa dès 1694 les plans de l’édifice, qui fut achevé en 1738.
L’église Sainte-Thérès, édifiée dans la seconde moitié du XIIIe siècle par des carmes, mais profondément remaniée par la suite, elle est la seule église conventuelle de la ville à avoir échappé à la tourmente de la Révolution.
Parmi les autres curiosités et sites touristiques de Tarbes figurent également la Collégiale Saint-Jean (nef de style gothique méridional),le Jardin et la tour Massey (musée des Beaux-Arts et musée international des Hussards), avec un cloître du XIVe siècle, de beaux hôtels du XVIIIe siècle, les maisons natales du maréchal Foch (musée) et de Théophile Gautier et la Villa Fould, cottage simili-victorien construit pour Achille Fould, banquier et ministre de Napoléon III. Les haras, créés par Napoléon Ier lors de la guerre d’Espagne, conservent leurs bâtiments en marbre gris de style Empire.
Image - Cartes - Photos : Tarbes -