Inaccessible par le passé, la Polynésie déroule aujourd’hui ses tapis de corail pour le plus grand plaisir des voyageurs, ses colliers de fleurs ainsi que ses légendes mystérieuses. En vacances sur l’archipel de Polynésie, vous découvrirez de verdoyantes montagnes, les îles Sous-le-Vent, les lagons, la beauté sauvage des Marquises… et a grande Tahiti !
Histoire du peuplement de Polynésie
L’origine du peuplement de la Polynésie a suscité de nombreuses interrogations et des théories plus au moins controversées. Au cours des trois derniers siècles, trois grandes idées sur l’origine des Polynésiens se sont détachées :
La première est celle de Forster qui, en 1778, les imaginait en derniers survivants d’un continent englouti, projection du mythe de l’Atlantide dans le Pacifique Sud.
Dans les années 40-50, la théorie qui prévalait alors voulait que ces îles aient été peuplées par des explorateurs originaires de l’Ouest du Pacifique, qui auraient progressé d’île en île depuis ce qui est aujourd’hui l’Indonésie.
Thor Heyerdhal, un Norvégien, était convaincu du contraire. Observant que les courants et les vents viennent principalement de l’Est et s’appuyant sur la présence de la patate douce en Polynésie, légume originaire d’Amérique du Sud, il échafauda la théorie selon laquelle les premiers Polynésiens viendraient du Pérou.
Afin de le prouver, il monta, en 1947, la fameuse expédition du Kon Tiki. Le 28 avril 1947, il quitte Callio au Pérou avec cinq compagnons à bord d’un radeau constitué de neuf troncs de balsa assemblés uniquement au moyen de cordes, et surmonté d’une cabane recouverte de nattes. Après une traversée de 8.000 km en 101 jours, ils arrivent dans l’archipel des Tuamotu.
L’expérience de Thor Heyerdhal, malgré son incontestable réussite, fut très contestée parmi la communauté scientifique qui s’accorda à dire que tout ce qu’il avait prouvé est que les Incas auraient pu faire des voyages dans le Pacifique. On avança même l’argument selon lequel s’ils avaient amené la patate douce en Polynésie ils auraient fait de même avec le maïs, qui existait alors au Pérou.
Après les années cinquante, archéologues et linguistes placent le point de départ des migrations polynésiennes en Asie du Sud-Est. Théorie la plus probante jusqu’à présent car depuis, de nombreux indices, tels que les langues, les marqueurs génétiques et les plantes, sont venus corroborer cette théorie.
On situe à environ 4000 ans, le peuplement du Pacifique par les populations polynésiennes.
Utilisant des pirogues doubles (à voile) en bois et fibres tressées, ces premiers navigateurs, grâce à leur connaissance du vent, des courants et des étoiles, voyagèrent vers l’Est, colonisant les archipels du centre (Cook, Tahiti et ses îles…) entre 500 av. J.C et 500 ap. J.C).
Ces grandes expéditions achevées vers 1000 ap. J.C donnèrent naissance au « triangle polynésien« , composé de Hawai’i (au Nord), de l’île de Pâques (à l’Est), de Tahiti et ses îles (à l’Ouest) et de la Nouvelle-Zélande (au Sud-Ouest). Les différentes langues employées dans ces îles et proches de la langue ma’ohi témoignent de l’origine commune de leurs habitants.
La société polynésienne
Autrefois, la société ma’ohi était très hiérarchisée, Tahiti étant partagée en chefferies avec à la tête de chacune, un Ari’i (chef). Le Ari’i Nui, (grand chef ou roi) était considéré comme le descendant direct des dieux. Son lignage était établi par la généalogie, que les prêtres (tahu’a) devaient connaître et réciter sur le marae (plate-forme cérémoniale). L’insigne royal était le maro ura, (ceinture de tapa sur laquelle était fixé des plumes rouges), dont la possession donnait lieu à des guerres intestines.
On se marie et s’accouple entre Ari’i, on ne souille pas le sang des dieux et tout enfant né illégitimement était tué à sa naissance. Les Ari’i, qui étaient à la tête des chefferies, possédaient quatre attributs : un marae, une montagne ou colline (mou’a), une pointe de terre (avancée vers la mer- ‘outu) et un lieu officiel d’assemblée ou de cérémonie (tahua).
Si le respect était dû à tout Ari’i. En retour celui-ci devait hospitalité et générosité, le Ari’i était obligé de donner. La société polynésienne comprenait également les Ari’i ‘iato’ai, (nobles, branche cadette des Ari’i), les ra’atira (bourgeois), les manahune (le peuple) et les titi ou vao (esclaves ou prisonnier de guerre asservis).
Les religions en Polynésie
Avant l’arrivée des missionnaires, la Polynésie était polythéiste. Les marae (plates formes de pierres rectangulaires à ciel ouvert, entourées d’un mur d’enceinte de petite taille) étaient des lieux de culte et de cérémonie. Il y avait plusieurs types de marae : les « côtiers » ou « publiques », en général consacrés à Oro, fils du dieu créateur Ta’aroa, qui étaient les plus importants, et les marae « intérieurs » qui étaient familiaux ou corporatiste (les fabricants de pirogues possédaient leur propre marae dédié à leur dieu).
Lorsque les missionnaires britanniques de la London Missionary Society arrivèrent à Tahiti en 1797, afin de convertir la Polynésie au protestantisme, ils trouvèrent un premier soutien en la personne du Roi Pomare. En 1819, son fils, le Roi Pomare II, élève et disciple des missionnaires, fut le premier Polynésien à être baptisé.
En 1836, des missionnaires catholiques arrivés à Tahiti, sont refoulés sur la demande des missionnaires protestants, dont le fameux Pritchard, et s’installent aux Gambier dont ils convertissent les habitants. Avant l’arrivée des missionnaires, il n’y avait pas d’écriture, tout se transmettait oralement (généalogie, légende etc.). Les protestants mirent au point le système d’alphabet qui permit le passage d’une tradition orale à l’écrit, et traduisirent la Bible en langue tahitienne, les Polynésiens apprirent à lire et écrire à l’aide de la Bible.
Les missionnaires protestants imposèrent aussi de nombreux tabu (interdits), notamment concernant la danse et la pratique du tatouage, et firent détruire nombreux lieux de cultes et idoles (tiki).
De nos jours, les deux confessions les plus importantes, pour des raisons historiques, sont les églises protestantes (45%) et catholiques (34%). Viennent ensuite les Mormons (6%), les Adventistes du 7ème Jour (4,8%), les Sanito (3,5%) et les Témoins de Jéhovah (1,5%).
Population Polynésienne
Au recensement général du 07 novembre 2002, la population de la Polynésie française compte 245 516 habitants, soit 25 995 personnes supplémentaires depuis le dernier recensement de septembre 1996.
Cette augmentation de 11,8 % est due en quasi totalité (à 86,6 %) à l’accroissement naturel. (Excédent des naissances sur les décès). La croissance la plus élevée s’observe aux Iles-du-Vent (+ 13,2 %) avec un déplacement de la population au-delà de la zone urbaine.
Les Îles-sous-le-Vent suivent le modèle des Îles-du-Vent avec une progression de 12,6 % de leur population sur la dernière période intercensitaire. Grâce à la commune de Bora Bora, le solde migratoire est positif alors qu’il est déficitaire dans tous les autres archipels éloignés.
Dans les archipels éloignés, les Marquises et les Tuamotu-Gambier enregistrent des hausses respectivement de 8 % et de près de 3,2 % de leur population en six ans, alors que les Australes est le seul archipel à voir sa population baisser (- 2,7 %).
Depuis la fin des années 70, le rythme de croissance de la population se réduit progressivement, passant de 3 % par an entre 1977 et 1983 à 1,8 % par an de 1996 à aujourd’hui. De 1971 à 1996, l’accroissement naturel a toujours dépassé 2 % par an en moyenne. Il s’est réduit entre 1996 et 2002 à 1,6 % par an en moyenne. Ce ralentissement est dû essentiellement à la baisse de la fécondité.
Ainsi, du fait d’une mortalité stable et d’une natalité conséquente, combinées par le jeu des départs et des arrivées de nouvelles personnes venues s’installer sur le territoire, le nombre de résidents en Polynésie française était de 268 207 habitants au 1er janvier 2013. La progression du nombre d’habitants reste dynamique, mais légèrement moindre, du fait de l’érosion relative des naissances.