L’artiste Antony Gormley est né à Londres en 1950. Il s’est attaché à exprimer l’image de soi en la projetant dans l’enveloppe extérieure du corps humain, mariant des moulages de son propre corps au mystère qu’ils évoquent.
Les oeuvres ‘Antony Gormley
Mould 1981 a été la première sculpture corporelle en plomb de Antony Gormley. Il a développé par la suite un large éventail de pièces basées sur son propre corps, moulées dans le plomb, coulées dans le fer ou en creux dans le béton.
Parmi ses œuvres les plus marquantes, mentionnons Sound II 1986, un sujet en plomb et en fibre de verre installé dans la crypte de la cathédrale de Winchester (quand la crypte est inondée, les mains en coupe du personnage renvoient l’eau dans le bassin à ses pieds)
Field 1991, une assemblée de 35 000 figurines en terre cuite, de huit à vingt-six centimètres de hauteur chacune, qui remplissent entièrement la salle où elles sont exposées, n’autorisant qu’un accès visuel à l’observateur et le très applaudi Angel of the North 1995-98 à Gateshead, dont les ailes déployées ont une envergure de 54 mètres.
L’évolution récente de l’art sculptural d’Antony Gormley a donné naissance à des formes très différentes : des sculptures dans lesquelles la figure est définie comme une aura nébuleuse de barres d’acier soudées, et une série de formes finement découpées et extrêmement denses exprimant le moi intérieur.
Lauréat du prix Turner en 1994, Antony Gormley est un artiste très réputé sur la scène internationale. À la faveur des nombreuses expositions en solo et collectives où elles sont apparues en Europe, en Scandinavie, en Amérique, au Japon et en Australie, ses sculptures ont été acquises par un grand nombre de collections publiques et privées dans le monde entier. En 1998, Antony Gormley a été reçu au sein de l’Ordre de l’Empire britannique pour services rendus à la sculpture.
Domain Series (1999 – 2007)
S’échapper de la délimitation de la peau et reconnaître le corps comme endroit de transformation.
Les premières pièces de plomb sont les premières œuvres dans laquelle j’ai utilisé mon propre corps. J’essayais de tracer la phénoménologie du corps et de trouver une nouvelle façon de l’évoquer comme étant moins une chose, plus une place; un site de transformation, et un axe de l’expérience physique et spatiale.
La forme fœtale accroupi appelé MOULE qui se trouve sur le dos a été le premier « bodycase ». Ce travail identifie les trois portails primaires à travers lesquels le corps masculin se rapporte au reste du monde: la bouche, l’anus et le pénis.Les travaux portent sans équivoque sur l’obscurité du corps, l’espace que nous habitons tous quand nous fermons les yeux. L’obscurité à l’intérieur est visible à travers les orifices de chaque travail
Block Works (2003 – 2007). Une tension entre un matérielle solide, des blocs d’acier, et la vulnérabilité de l’exposition de la configuration.
Concentrate II, 1996
Une grande partie de l’oeuvre sculpturale d’Antony Gormley prend forme à partir de son corps moulé dans du plâtre puis coulé de fer ou de plomb. La figure est figée, immobile, tendue ou accroupie… Si elle représente l’homme, elle évoque aussi surtout l’intériorité. La sculpture est alors un lien entre “l’intérieur” et “l’extérieur”.
“Je m’intéresse au corps car c’est en lui que les émotions s’inscrivent le plus directement. Si vous avez peur, que vous vous sentez excité, heureux, voire déprimé, le corps l’enregistre. (…) Mon travail est issu d’un moment vécu et, de même, j’espère que le spectateur vive un moment avec la sculpture, et que la manière dont l’oeuvre est faite et celle dont elle fonctionne vont de paire : celà arrête le temps et établit un espace. Ce que je crée vient de moi, mais n’est pas moi. Cela distingue le moi du non-moi et d’une certaine façon, c’est comme regarder (…) c’est comme capturer à la vie un temps afin qu’il puisse alors être réfléchi.”
A.G