Le terme calanque provient d’une racine pré-indo-européenne kal (pierre), qui a donné naissance à calanco, mot provençal signifiant escarpé.
Formation géologique des calanques
Une calanque est une échancrure étroite et profonde aux versants abrupts, dans laquelle s’engage la mer. Il s’agit en réalité d’une ancienne vallée fluviale taillée dans le calcaire, une forme de canyon ou de ria, envahie par la mer. Pendant les époques glaciaires quaternaires, l’abaissement du niveau de la mer a entraîné un approfondissement de la vallée fluviale. Puis, il y a 6 000 ans, à la fin de la dernière glaciation, le relèvement (d’une centaine de mètres) du niveau marin a provoqué l’envahissement de la partie inférieure de la vallée. Il est donc inexact de parler de fjord car ce mot désigne des vallées glaciaires envahies par la mer, et dont les formes sont très différentes.
Il existe des calanques en Corse (les calanques de Piana, dans le golfe de Porto), en Yougoslavie et en Asie Mineure.
Les Calanques de Marseille et Cassis
Par extension, les Calanques désignent l’ensemble du massif calcaire qui s’étend sur près de 20 kilomètres de long et 4 kilomètres de large sur les communes de Marseille et de Cassis. Malgré la faible altitude du massif (565 mètres au mont Puget, 432 mètres à Marseilleveyre), l’aspect montagneux s’impose en raison des falaises littorales abruptes, des fortes dénivellations intérieures et de la prédominance des affleurements rocheux ainsi que de nombreux pierriers.
L’originalité du relief provient principalement de l’importante masse calcaire qui constitue le massif (calcaire urgonien de l’ère secondaire, 135 millions d’années), souvent dolomitique (c’est-à-dire à forte proportion de magnésie). Elle réside également dans les fractures qui ont brisé le massif calcaire et dans le climat très sec. Ces phénomènes complexes ont mené à la création d’une grande variété de paysages (plateaux en coupoles parcourus de lapiez, de pics, d’aiguilles, de gouffres, de grottes, d’abris sous roche liés à des failles ou à de la dolomie).
Une faune et une flore spécifiques
Une flore variée se développe dans les calanques, depuis les espèces septentrionales descendues sur la rive méditerranéenne à la faveur de froids glaciaires et conservées grâce à des positions d’abri exposées au Nord, jusqu’aux espèces venues du continent africain lors de périodes chaudes et sèches et conservées dans des expositions méridionales. D’autres plantes se sont progressivement adaptées au climat subaride du massif. Elles se composent essentiellement d’arbres et d’arbustes nains, parfois épineux à feuilles persistantes.
À l’époque romaine une végétation de chênes verts couvrait l’ensemble du massif mais les besoins en bois de Marseille, les troupeaux de chèvres et les incendies ont pratiquement détruit ces forêts. En ce qui concerne la faune, les calanques constituent une étape pour certaines espèces d’oiseaux. Les fonds marins présentent de nombreux herbiers à posidonie, et la faune marine comprend en majorité des sardines, des rougets, des mérous, des sars, des oursins et diverses variétés de crustacés.
Des ancêtres méconnus
De nombreuses grottes des Calanques ont été habitées au néolithique puis submergées lors de l’élévation du niveau de la mer. Certaines ont fait l’objet de fouilles, malheureusement sans grande méthode au XIXe siècle, ou de pillages par des collectionneurs isolés. Il reste donc peu de traces de ces populations anciennes. Les plus spectaculaires ont été découvertes en 1991 par le plongeur Henri Cosquer dans une grotte sous-marine ornée de peintures datant du paléolithique (grotte Cosquer).
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