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L’Aurignacien

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Zoo de Beauval
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Faciès industriel de la première moitié du Paléolithique supérieur d’Europe centrale et occidentale, l’Aurignacien tire son nom de la grotte d’Aurignac (Haute-Garonne) fouillée en 1860 par Édouard Lartet.

Histoire de l’Aurignacien

L’Aurignacien se développe plus ou moins parallèlement au Périgordien, comme l’attestent les séquences stratigraphiques fouillées dans des grottes ou dans des abris sous roche; on n’a cependant relevé aucune influence d’une culture sur l’autre. L’Aurignacien ancien est situé au-dessus du Périgordien ancien. Tout entier inclus dans le stade glaciaire Würm III (Pléistocène supérieur), il se développe dans sa majeure partie durant la période la plus froide, soit de 32 000 à 25 000 environ av. J.-C. L’Aurignacien V, qui se trouve intercalé entre le Périgordien final (Protomagdalénien) et le début du Solutréen, est très tardif (vers 19 000 av. J.-C.).

Considérée du point de vue stylistique, il semble que la culture aurignacienne provienne d’Europe occidentale, avec ses caractères typiques, et que son origine soit orientale; comme l’Aurignacien ne possède pas de formes dérivant du Moustérien, on peut considérer les hommes aurignaciens comme des envahisseurs. La race d’Homo sapiens fossilis aurignacien, ou race de Cro-Magnon (Les Eyzies-de-Tayac, en Dordogne), était grande et robuste, mais le faible nombre de documents rencontrés à ce jour laisse une part d’incertitude dans la connaissance de cette humanité.

Les subdivisions de l’Aurignacien sont établies d’après les niveaux stratigraphiques individualisés, que caractérise une abondance d’ossements travaillés et de types originaux d’outils en pierre taillée. En France, l’Aurignacien ancien I, dit encore Aurignacien typique, comprend des grattoirs, souvent sur lames retouchées aurignaciennes écailleuses (lames parfois à bords ensellés, dites alors «lames étranglées»), des grattoirs carénés faits sur éclats épais à profil en carène, dont le front est constitué par de fins enlèvements lamellaires, des grattoirs à museau ou à épaulement dont la retouche provoque une saillie double ou simple du front, des burins dièdres. Cette industrie lithique est presque toujours en silex. Les objets d’os comprennent, outre les bâtons percés, lissoirs, poinçons, les fameuses sagaies à base fendue.

En Corrèze, on rencontre de longues pièces à retouches semi-abruptes: les lamelles de Font-Yves, ainsi que de petites et abondantes lamelles à fines retouches semi-abruptes: les lamelles Dufour. L’Aurignacien II, au climat plus clément, voit apparaître le burin busqué, variété technologique dont un des versants du dièdre est constitué par une série d’enlèvements convexes par coups de burin, arrêtés par une coche. À l’Aurignacien III, les sagaies losangiques en os ont désormais une section ovalaire; les grattoirs dominent. L’Aurignacien IV voit son outillage osseux évoluer: les sagaies sont remplacées par des pointes biconiques à section aplatie ou circulaire. L’Aurignacien V, bien que décalé dans le temps, se rattache aux autres séquences par le style de ses pièces (grattoirs carénés ou à museau, sagaies courtes à biseau simple ou plus élancées et à fût de section circulaire).

Des niveaux d’Aurignacien ancien se rencontrent, en Allemagne, en Belgique, en Espagne, en Italie, en Autriche, avec des formes particulières, ainsi qu’en Tchécoslovaquie, en Hongrie et au Proche-Orient. L’Aurignacien apparaît comme une culture spécifique où les manifestations artistiques pariétales vont se répandre dès la phase ancienne: animaux peints en rouge ou en noir, gravures (plus ou moins faciles à interpréter), décoration mobilière.

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