Cité-État de l’Asie du Sud-Est, Singapour abrite une population estimée à 5,4 millions d’habitants (chiffres 2013) tout en couvrant une très faible superficie (581 km2). Elle joue pourtant, un rôle économique de premier plan !
Découverte de Singapour
L’essentiel du territoire est composé par l’île de Singapour et par une trentaine d’îles secondaires, qui totalisent environ 100 km2. Ces îles bordent de très près la péninsule Malaise, dont elles ne sont séparées que par le détroit de Johore, large de quelques kilomètres seulement, désormais franchi par des ponts.
Le grand avantage de la situation géographique de Singapour, qui explique pour une large part son importance ancienne et actuelle, est sa position dans la partie la plus étroite du détroit de Malacca, entre la Malaisie et l’île de Sumatra, grande voie de passage entre l’océan Indien et l’Extrême-Orient, fréquentée au long de l’histoire par les puissances maritimes indienne, arabes, puis européennes.
Singapour a des reliefs peu marqués, bien que les collines du centre fassent l’objet d’un aménagement particulier. Comme le manque de place est l’un des grands problèmes qui se posent à l’État, les plaines littorales ont été étendues par la création de polders grâce à d’importants travaux de remblaiement. Ces surfaces gagnées sur la mer représentent actuellement près de 10 % du territoire. Sur l’île de Singapour, le climat est chaud et humide, avec des températures moyennes supérieures à 20 °C toute l’année; les pluies sont abondantes, particulièrement de novembre à janvier.
Un flux de migrants constant a accompagné le développement de l’activité depuis l’établissement du comptoir. Dans les premières décennies, il s’est agi essentiellement de l’arrivée de Malais de la péninsule. Mais le développement des mines d’étain et des plantations d’hévéas provoqua une arrivée massive de Chinois, dans toute la Malaisie, et particulièrement à Singapour. Les Chinois de souche représentent 76,2 % de la population ; il existe une forte minorité malaise, mais la cité-État est très cosmopolite, avec des groupes importants de populations d’origine indienne, indonésienne ou arabe.
En raison de l’exiguïté du territoire, la population est fortement concentrée et presqu’entièrement urbaine. Cependant, un effort a été fait pour mettre fin à la congestion de la vieille ville chinoise, et créer des unités d’habitations modernes et bien équipées beaucoup plus dispersées sur une grande partie de l’île. Cette planification a aussi permis la sauvegarde d’espaces naturels dans les parties centrales, et même d’une étendue non négligeable de rizières et de cultures maraîchères, pour éviter une urbanisation complète et désordonnée, et une dépendance totale vis-à-vis des importations pour l’alimentation.
Économie et Histoire de Singapour
L’addition d’activités nouvelles à celles liées aux fonctions d’un port d’escale et de collecte, qui est l’un des tous premiers du monde, a permis l’édification d’une économie diversifiée à Singapour et puissante, qui assure aux Singapouriens l’un des niveaux de vie les plus élevés en Asie.
Le raffinage du pétrole et la réparation, puis la construction navale, procèdent de l’activité portuaire. L’industrialisation a ensuite débordé de ce cadre. Dans un premier temps, des capitaux étrangers ont développé des industries de main-d’œuvre (textile, par exemple), fondées sur les bas salaires. Mais il s’agit là d’une période révolue. L’augmentation des prétentions de la main-d’œuvre, le développement d’un capitalisme autochtone, ont permis et imposé l’avènement de fabrications d’un tout autre caractère, comme l’appareillage électronique et les machines. La production industrielle alimente un courant d’exportation très actif, vers les États-Unis, mais aussi et de plus en plus vers les pays voisins.
Ce développement industriel de plus en plus autonome a conduit à l’essor des activités tertiaires: Singapour concentre de nombreux sièges sociaux et une bourse des valeurs d’importance majeure, et attire un actif tourisme de congrès.
L’essor économique de Singapour est considéré comme un succès de l’économie libérale et comme un produit exemplaire de la mondialisation des échanges. Il a aussi été appuyé par une intervention habile de l’État, qui a notamment favorisé le développement des infrastructures nécessaires. L’aéroport et surtout le port ont été constamment renforcés et agrandis à grands frais; le développement de quais pour les porte-conteneurs a conduit à la création d’un très grand polder industrialo-portuaire; les îles dispersées au sud de l’île principale sont maintenant utilisées pour l’accostage des navires. De très vastes et très modernes zones industrielles ont été établies tout le long des côtes méridionales de l’île; celle de Jurong est souvent citée en exemple en raison de la rationalité de sa conception.
Histoire de Singapour
Singapour est restée pendant des siècles une partie sans importance particulière de l’un des grands sultanats malais, celui de Johore. Son destin changea lorsque le Sultan accepta en 1829 de vendre l’île au Britannique à sir Stamford Raffles, qui en fit un comptoir commercial à l’essor rapide. Le rôle de Singapour comme port d’escale sur la grande route maritime contournant l’Asie par le sud fut renforcé par l’ouverture du canal de Suez en 1869. La collecte des produits de la région (Malaisie, Sumatra) prit une grande importance avec le développement de l’exploitation de deux produits de base: l’étain, à partir de la fin du XIXe siècle, et le caoutchouc, à partir du début du XXe siècle.
Les tensions internationales conduisirent les Britanniques à établir des bases navales et aériennes sur l’île entre les deux guerres mondiales. Mais les fortifications, dessinées pour repousser les attaques maritimes, ne purent résister à l’assaut des troupes japonaises venues de Malaisie en février 1942. Bien que rétablis dans leur souveraineté en 1945, les Britanniques durent envisager de nouvelles solutions pour le statut de Singapour. Elle fut dotée d’une large autonomie interne en 1959, et une tentative pour intégrer la cité à la grande Malaisie en voie de constitution échoua après un essai de deux ans seulement, de 1963 à 1965.
À partir de cette date, l’île devint une république entièrement indépendante.
Depuis 1959, Singapour a des institutions de forme démocratique; mais la vie politique est dominée par le PAP (People’s Action Party), et la très forte personnalité de Lee Kuan Yew, leader charismatique, qui garde encore une large influence politique en 1996, malgré sa «retraite» officielle. Le contrôle social sur la population, très efficace, revêt même un aspect autoritaire, qui limite les possibilités de l’opposition.
Image - Cartes - Photos : capitale singapour -