Le plus délicat à mettre en place, le parc des Cévennes a été établi sur le territoire de 117 communes, dont 52 sur les 91 279 hectares de la zone centrale, et de nombreux habitants de la région n’ont pas voulu renoncer à certains de leurs droits traditionnels, notamment celui de chasse, qui, pour des gens condamnés à une agriculture de subsistance, est chargé de valeurs sociales, affectives et économiques. Après plusieurs années de négociations, le parc national des Cévennes a vu finalement le jour en 1970. Mais il ne ressemble à aucun autre, car il s’est donné pour vocation de préserver tout autant les activités et l’habitat traditionnels que la nature proprement dite. Le droit de chasse a été maintenu pour les résidents permanents.
En effet, le parc des Cévennes s’efforce non seulement de sauvegarder le patrimoine bâti et les activités agricoles et artisanales, mais il se donne pour mission de fixer la population restante (environ 600 habitants permanents dans la zone centrale de conservation), afin de maintenir le cadre sylvo-pastoral. Ainsi, le parc procède à l’inverse de ses homologues de l’Asie ou de l’Afrique, où l’on a pour mission de tenir les populations à distance et d’interdire la chasse.