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Le Maghreb

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Région d’Afrique du Nord, le Maghreb correspond à la partie occidentale du monde arabe, comprise entre la Méditerranée, le désert libyque, le Sahara et l’océan Atlantique.

Voyage au Maghreb

Le terme Maghreb (en arabe al-Djazirat al-Maghrib, « la presqu’île du couchant », « Occident », par opposition au Machrek, l’Orient arabe) a longtemps désigné les trois pays d’Afrique du Nord-Ouest, Maroc, Algérie et Tunisie, auxquels s’ajoutent aux extrémités orientale et occidentale la Libye et la Mauritanie. À ces cinq États regroupés depuis 1989 au sein de l’Union du Maghreb arabe (UMA) s’intègrent également le territoire contesté du Sahara-Occidental, situé entre la Mauritanie et le Maroc, et occupé par ce dernier depuis 1979. Les six pays ont une superficie totale de plus de 6 millions de km2, avec de fortes disparités d’un pays à l’autre. Le Maghreb forme depuis plus d’un millénaire une unité géographique, linguistique et religieuse.

La façade maritime du Maghreb

De Tobrouk à Agadir, le Maghreb possède une façade maritime verdoyante, qui s’étend sur près de 5 000 km en bordure de la mer Méditerranée, jusqu’à Tanger, et sur 700 km le long de l’Atlantique, de Tanger à Agadir. La côte devient ensuite désertique jusqu’à l’embouchure du Sénégal, 1 500 km plus au sud.

L’espace maghrébin est dominé au nord-ouest par le système montagneux de l’Atlas, qui forme une barrière entre la côte méditerranéenne et le Sahara. Au sud de l’Atlas, le désert occupe près de 80% du territoire. Dans la zone de transition, entre montagnes et désert, et sur la bande côtière qui sépare les montagnes de la mer, se concentre l’essentiel des terres arables.

A l’image de Leptis Magna, certaines territoire du Maghreb ont un climat désertique sec. Située sur la côte méditerranéenne de l’Afrique du Nord, cette région possède un climat désertique sec qui a contribué à la préservation de bon nombre de vestiges datant de l’époque romaine. Ce théâtre, construit par un noble punique, a été consacré entre l’an 1 et 2 apr. J.-C.

Atlas - Carte du Maghreb
Atlas – Carte du Maghreb

L’Atlas

Le vaste système montagneux de l’Atlas s’étend sur 2 400 km de l’embouchure de l’oued Sous, dans le sud-ouest du Maroc, jusqu’au cap Bon et au golfe de Gabès, dans le nord-est de la Tunisie.

Vous ne manquerez pas lors de votre voyage au Maghreb une randonnée verts le Djebel. Situé dans la chaîne montagneuse du Haut-Atlas, le djebel (ou mont) Toubkal (4 165 m d’altitude) est le plus haut sommet du Maroc, mais aussi du Maghreb et d’Afrique du Nord. Le sommet est intégré au parc national du Toubkal.

L’Atlas tellien s’étend selon les uns de Tanger à Bizerte, incluant les monts du Rif, qui culminent à 2 452 m d’altitude au djebel Tidighine dans le Nord marocain, jusqu’à la Kroumirie, dans l’Est tunisien. D’autres le limitent à la côte algérienne. Au sud du Tell, l’Atlas saharien s’élève entre les hauts plateaux algériens et le Sahara. Il se prolonge à l’est par les Aurès et la Dorsale tunisienne (djebel Chambi, 1 544 m). Au Maroc, le Haut-Atlas, la chaîne la plus importante, culmine au djebel Toubkal (4 165 m). Il est séparé du Moyen-Atlas au nord-est par l’oued Moulouya — qui se jette dans la Méditerranée non loin de la frontière algérienne —, et de l’Anti-Atlas au sud-ouest par l’oued Sous, qui s’écoule en direction de l’Atlantique, au sud d’Agadir.

De nombreux oueds descendent de ces montagnes. Les uns s’écoulent vers la Méditerranée, les autres vers le Sahara. Ils drainent les plaines étroites et fertiles des vallées côtières (Medjerda tunisienne, Chélif algérien) ainsi que les hauts plateaux semi-arides de l’intérieur des terres.

  • * Un oued est un cours d’eau dont l’écoulement, dans les régions arides, est temporaire. Sur cette photographie d’un oued marocain, le lit sinueux est asséché ; c’est le cas la majeure partie de l’année.

En Libye, la zone fertile en bordure méditerranéenne est très réduite. Elle comprend au nord-ouest la Tripolitaine, une bande côtière étroite surmontée de collines (djebel Nefousa), et au nord-est la Cyrénaïque, une série de plaines et de collines profondément découpées (djebel Akhdar). La Tripolitaine et la Cyrénaïque sont séparées par l’immense golfe de la Grande Syrte, bordé au sud par le désert de Syrte, partie du Sahara qui s’étend jusqu’à la côte atlantique.

Tripoli
Tripoli

Les villes principales du Maghreb

Tripoli (Libye) . Située au bord de la Méditerranée, dans une oasis, sur la côte de l’ancienne province de la Tripolitaine, Tripoli est à la fois la capitale de la Libye et le premier port du pays. Probablement fondée au xiie siècle av. J.-C., la ville a connu une forte expansion à partir des années 1960, et présentait à l »époque un aspect moderne, notamment dans les quartiers sud-ouest.

L’augmentation de la population au Maghreb s’est accompagnée d’un important exode rural. En 1960, le taux moyen d’urbanisation se situait au-dessous de 25%, variant selon les pays . La plupart des grandes villes sont entourées de bidonvilles. Un grand nombre de quartiers historiques sont également devenus des ghettos (comme la Casbah d’Alger), occupés par ceux qui ont récemment quitté les campagnes.

Presque toutes les villes du Maghreb sont concentrées sur les côtes. Parmi elles figurent les cinq capitales : Nouakchott (Mauritanie), Rabat (Maroc), Alger (Algérie), Tunis (Tunisie) et Tripoli (Libye), ainsi que Casablanca (Maroc), la plus peuplée des villes — et le plus grand port — de la région (3,2 millions d’habitants en 1990). Des centres régionaux tels qu’Agadir et Tanger (Maroc), Oran (Algérie) et Benghazi (Libye) sont aussi implantés sur le littoral. Les seules agglomérations importantes à l’intérieur des terres sont les deux capitales historiques du Maroc, Fès et Marrakech, et Constantine en Algérie.

Le Sahara

Le Sahara couvre la totalité du Sahara-Occidental, la majeure partie de la Mauritanie, de l’Algérie, et de la Libye, ainsi que de nombreuses régions du Maroc et de la Tunisie. Il se poursuit à l’est jusqu’en Égypte et au Soudan, et au sud jusqu’aux zones semi-arides du Sahel (Tchad, Niger, Mali, Sénégal).

Le plus vaste désert du monde est constitué d’un socle sédimentaire érodé. Son relief comporte des cuvettes (Tafilalet, au Maroc) entrecoupées de plateaux (Ennedi, Tademaït et Tassili) et de quelques systèmes montagneux volcaniques isolés dont les sommets les plus élevés ne dépassent pas 3 000 m (le Hoggar, dans le Sud algérien, et le Tibesti, de part et d’autre de la frontière de la Libye et du Tchad).

Les écarts de températures et les vents chargés de sable ont modelé le paysage saharien, où dominent les regs, des espaces plats couverts de pierres et de graviers (Tanezrouft, en Algérie, et Grand Reg libyen), hostiles et dépouillés. Les ergs (dunes de sable) ne couvrent que le quart du territoire saharien (Erg occidental et Erg oriental, en Algérie ; Idehan de Mourzouk, en Libye).

Carte du Maghreb
Carte du Maghreb

Géographie et Climat du Maghreb

Dans sa partie saharienne (80% du territoire), le Maghreb est une zone aride. Son climat désertique est plus accentué à l’est (désert libyque), les précipitations sont rares et irrégulières (moins de 100 mm annuels). Le Tanezrouft (Algérie) et le Fezzan (Libye) détiennent le record des minima (moins de 20 mm). En été, les températures diurnes sont très élevées (jusqu’à 66 °C à In-Salah, en Algérie), mais les nuits d’hiver peuvent être extrêmement froides.

Des zones continentales à la bordure méditerranéenne, le climat devient de plus en plus tempéré. Ainsi, le nord de la Dorsale tunisienne (plus de 400 mm) est mieux arrosé que le sud (300 mm). Les zones côtières sont pluvieuses de septembre à mai (300 à 500 mm au mont Cyrénaïque ; 400 mm en Algérie). Le reste de l’année, le temps est chaud et sec (22 à 29 °C à Alger), influencé par les vents soufflant du Sahara (sirocco, cheheli ou chergui). Le Maroc est le plus arrosé des pays du Maghreb (810 mm à Tanger).

En hiver, les sommets de l’Atlas sont recouverts de neige. Le courant froid des Canaries modère le climat sur la côte atlantique (de 14 à 20 °C à Essaouira). En Mauritanie, la zone sahélienne méridionale reçoit plus de précipitations (450 mm) au Sahel, bien que le désert avance chaque année davantage vers le sud.

Végétation et faune

La flore est peu abondante au Sahara, hormis les herbes résistantes et les buissons tels que les acacias. Dans les oasis et les oueds, on cultive les agrumes, les légumes et le mil sous les palmiers-dattiers. Dans les régions semi-désertiques du Maghreb, les steppes sont couvertes d’herbes (alfas) et parsemées de buissons d’épineux. Les influences méditerranéennes prédominent dans les montagnes et les régions côtières mais les forêts ont pour beaucoup été détruites. Il subsiste de nombreuses espèces d’arbres (dont des cèdres) et quelques plantes herbacées.

Lors d’un voyage dans le désert du Sahara vous apercevrez l’unique Addax au nez tacheté. Autrefois répandu de l’ouest du Sahara à la Libye, l’addax à nez tacheté, ou antilope blanche (Addax nasomaculatus), est aujourd’hui proche de l’extinction, en raison d’une chasse excessive, combinée à de fortes sécheresses et au développement du tourisme. On le rencontre encore au sud de la Libye et de l’Algérie, dans le nord du Niger et au Tchad.

Dans le désert, on trouve encore de grandes antilopes (oryx, addax) ainsi que des rongeurs (gerboise) et des carnivores (fennec).

Société et Ressources naturelles du Maghreb

Le Sahara est une barrière naturelle redoutable entre le nord et le sud de l’Afrique. Il a pourtant été traversé depuis des millénaires par des caravanes commerciales qui utilisaient les pistes reliant les oasis du désert. Il était exploité pour son sel, nécessaire aux animaux qui nomadisaient entre le Sahara et le Sahel. Aujourd’hui, ses richesses en minerais, tout spécialement le pétrole et le gaz naturel, sont de plus en plus importantes pour les économies du Maghreb.

Dans l’ensemble, l’eau y est insuffisante. L’agriculture et l’urbanisation se limitent aux zones proches des côtes, atlantique et méditerranéenne, et aux oasis alimentées par les réserves en eau des nappes souterraines. La majeure partie des cours d’eau sont temporaires, et la Libye et le Sahara-Occidental ne possèdent aucune rivière permanente. Dans les vingt dernières années, la Libye a eu tendance à exploiter ses réserves souterraines au risque de les épuiser (projet de la Grande Rivière artificielle, débuté au milieu des années 1980).

Population et société du Maghreb

Le Maghreb comptait plus de 70 millions d’habitants en 1997. Sa population, très inégalement répartie, était essentiellement concentrée au Maroc et en Algérie. La Tunisie venait loin derrière, suivie de la Libye et de la Mauritanie.

La population a augmenté rapidement dans les trente dernières années, atteignant plus de 3% de croissance démographique par an entre 1960 et 1990. Ces tendances démographiques ont suscité une énorme demande au niveau des services : logement, santé, éducation et emploi. Au Maroc, par exemple, 250 000 nouveaux demandeurs d’emploi sont arrivés sur le marché du travail en 1997, et plus du tiers de la tranche d’âge de quinze à vingt-cinq ans était sans emploi. En Algérie, une situation identique n’a fait qu’exacerber les problèmes politiques.

La situation démographique au Maghreb a également incité un grand nombre de ses habitants à émigrer en Europe occidentale, renforçant les craintes, au sein de l’Union européenne (UE), d’une immigration incontrôlée.

Totalement islamisé, le Maghreb est aussi largement arabisé. L’arabe littéraire est devenu la langue officielle dans tous les États. Mais l’arabe maghrébin est la langue la plus couramment parlée. La plupart des pays ont adopté des politiques d’arabisation soutenues. Le français, imposé par le colonisateur (sauf en Libye), est encore utilisé dans les affaires, l’enseignement (secondaire et supérieur) et l’administration, mais son usage tend à diminuer.

La forte minorité berbère a conservé sa propre langue, qui n’a aucun lien avec l’arabe. Ses différents dialectes sont parlés dans les montagnes et en zones rurales, du Maroc à la Libye. L’Algérie et la Libye ont en commun la présence sur leurs sols d’un petit nombre de Touareg, un peuple berbère nomade qui vit entre le Sahara et le Sahel, et dont la langue est le tamasheq. Leurs lointains cousins mauritaniens, les Sanhadjas se sont métissés avec les populations arabes et africaines : ces Maures parlent le hassanya.

Au sud de la Mauritanie, la vallée du Sénégal est principalement peuplée par les Négro-Africains qui parlent wolof, soninké ou halpular (la langue des Peul). Quelques-uns parlent aussi le bambara. (Voir Afrique, langues d’).

 

Les Religions du Maghreb

L’islam est la religion commune des pays du Maghreb, où 99% de la population est musulmane. Autrefois, les communautés juives étaient importantes au Maroc, en Algérie, en Tunisie et en Libye. Mais depuis les indépendances, la plupart des juifs ont émigré en Europe occidentale ou en Israël, même s’ils subsistent encore en très petit nombre dans quelques grands centres urbains et sur l’île tunisienne de Djerba. De même quelques chrétiens expatriés vivent aussi dans les cinq pays.

La grande majorité des musulmans du Maghreb sont sunnites de rite malékite, et d’inspiration soufie. De nombreuses confréries se sont développées au fil des siècles. Certaines ont acquis un pouvoir temporel aussi bien que religieux. C’est le cas de la Tidjaniyya (née dans le Sud algérien et très répandue en Afrique de l’Ouest). Les senoussis (d’obédience chiite) sont implantés en Libye. Aujourd’hui, les pratiques d’un islam modéré sont remises en question par les courants fondamentalistes (chiites comme sunnites).

Carte géographique du Maghreb - Economie
Carte géographique du Maghreb – Economie

L’économie du Maghreb

Les économies des cinq pays du Maghreb sont tout à fait distinctes. Le XXe siècle a vu des transformations rapides s’opérer dans les économies de la région. La découverte du pétrole a fait de la Libye, autrefois pauvre, une nation très riche. La Tunisie, l’Algérie et le Maroc, au sein de l’Empire colonial français, fournissaient des matières premières destinées à l’économie métropolitaine et importaient des produits industriels français. Depuis les indépendances, ils ont diversifié leurs relations économiques et cherché avec quelque succès, à développer leurs propres secteurs industriels.

L’Algérie a engagé un processus de restructuration de son économie dirigée, qui demeure fortement dépendante du pétrole et du gaz naturel, en dépit de ses autres potentiels. La Tunisie et le Maroc ont des économies de marché au sein desquelles l’agriculture, le tourisme et les minerais jouent un rôle important. La Mauritanie exporte du poisson et du minerai de fer, mais dépend fortement des aides financières.

Des problèmes économiques critiques subsistent au Maghreb. Dans tous les pays, excepté en Libye, un pourcentage élevé de la population dispose de faibles revenus.

La Mauritanie fait partie des États les plus pauvres du monde.

Face à la concurrence internationale, le Maghreb a eu des difficultés à développer l’industrie de transformation et dépend donc encore fortement des exportations de produits de base. Par conséquent, les économies de la région sont extrêmement sensibles à des facteurs imprévisibles, tels que les changements climatiques et les variations du prix mondial de leurs principales exportations. En outre, la Libye et l’Algérie sont confrontées au fait que les ressources qui maintiennent l’économie à flot s’épuiseront au XXIe siècle.

À l’exception de la Libye, tous les pays du Maghreb ont des dettes publiques importantes. Ils ont dû introduire des réformes économiques imposées par le Fonds monétaire international (FMI), notamment une réduction des dépenses du secteur public et des subventions. Parmi les atouts du Maghreb figure sa situation géographique proche de l’Europe occidentale. Le Maroc et la Tunisie montrent le chemin en entretenant des relations économiques plus étroites avec l’Union européenne, avec laquelle ils ont signé des accords d’association en 1995. Cependant, le potentiel que représente le marché de l’Europe occidentale est limité par le fait que l’ensemble de la région expédie déjà quelque 60% de ses exportations vers l’Union européenne.

Il subsiste un autre espoir, celui de voir le Maroc et la Tunisie suivre les traces des « tigres économiques » des pays d’Asie du Sud-Est et d’Asie orientale. La troisième possibilité est que l’Union du Maghreb arabe (UMA) puisse devenir un marché commun régional.

Agriculture

Pour beaucoup de Maghrébins, le nomadisme était autrefois un mode de vie essentiel. À travers le désert et les régions montagneuses, des troupeaux de chameaux, de moutons et de chèvres étaient menés à la recherche d’eau et de nourriture. Au XXe siècle, ce mode de vie a décliné mais certaines populations, en particulier en Mauritanie, vivent encore de cette manière.

L’agriculture sédentaire a fini par dominer au Maghreb, même si l’intérieur aride du Sahara ne permet les cultures que dans des oasis isolées. Une culture intensive, irriguée et pluviale, est possible sur la majeure partie de la côte méditerranéenne, le long du littoral atlantique marocain, sur certaines plaines dans les terres, et le long de la vallée du Sénégal en Mauritanie.

Les États du Maghreb sont contraints d’importer des denrées alimentaires, notamment des céréales. Cependant, la Tunisie et le Maroc sont également en mesure d’exporter vers l’Union européenne des quantités importantes de produits agricoles, en particulier des fruits et des légumes. Pour le Maghreb, l’accès à ces marchés est devenu d’une importance déterminante à la suite de la constitution du Marché unique européen.

Mines et industrie

La production d’hydrocarbures de la Tunisie reste à un niveau assez faible par rapport à ses voisins. Cependant, les réserves de pétrole atteignent 57 millions de t et de nouveaux gisements ont récemment été exploités.

Le Maghreb est riche en pétrole et en gaz naturel.

La plupart des gisements se trouvent à l’intérieur du Sahara. La Libye est l’un des principaux exportateurs de pétrole dans le monde. L’Algérie est également un important exportateur de pétrole (gisements d’Hassi-Messaoud et d’Edjelé), mais joue un rôle plus important en tant que producteur de gaz naturel (gisements d’Hassi R’mel et d’In-Amenas). Le Maroc et la Mauritanie dépendent fortement des importations de pétrole.

Le Maghreb est également riche en phosphates. Le Maroc, le plus grand exportateur de phosphates du monde, en exploitant notamment le gisement de Bou Craa, dans le Sahara Occidental, et l’Algérie ainsi que la Tunisie, en extraient et en traitent également des quantités importantes, dont une grande partie est exportée vers les marchés européens. Le Maroc, ainsi que la Mauritanie (à partir de F’Derik-Zouérate), exportent du minerai de fer.

Le Maghreb est réputé pour son artisanat. Parmi les principaux produits figurent les tapis, la poterie et les articles en cuir. L’activité industrielle moderne est limitée. Elle concerne principalement le textile, l’agroalimentaire, le ciment, l’acier et la pétrochimie.

Le tourisme est quasi inexistant en Mauritanie, en Algérie et en Libye, mais il apporte de nombreuses devises étrangères à la Tunisie et au Maroc. Ces deux pays tirent parti de leur situation géographique proche de l’Europe, de climats chauds, de vastes plages, d’un paysage spectaculaire fait de désert et de montagnes, ainsi que de nombreuses villes présentant un intérêt historique, notamment Fès, Safi, Salé et Tétouan au Maroc, et Carthage, Kairouan, Sfax et Sousse en Tunisie. La présence à l’étranger de nombreux travailleurs immigrés algériens, tunisiens et marocains est également une source de devises considérable pour ces trois pays.

Pays du Maghreb
Pays du Maghreb

Histoire du Maghreb

Le Maghreb fut envahi et occupé par un grand nombre de populations diverses du Proche-Orient et d’Europe : les Phéniciens au VIIIe siècle av. J.-C. et les Français, les Espagnols et les Italiens aux XIXe et XXe siècles apr. J.-C. La continuité a été assurée par les Berbères — qui se trouvaient déjà en Afrique du Nord lorsque les Phéniciens arrivèrent —, et qui constituent un peuple composite, dont les origines demeurent obscures. Leur nom vient du latin Barbari, nom que les Romains attribuaient à tous les peuples qui leur étaient étrangers. Les différentes populations berbères s’étaient sédentarisées entre les montagnes et le littoral. Plus loin, les Berbères nomadisaient aussi dans le désert.

Vers l’an 1000 av. J.-C., des échanges commerciaux commencèrent à travers le Sahara. Cette activité économique joua un rôle considérable dans le développement des ports d’Afrique du Nord, et des villes telles que Fès. À l’époque, le désert était beaucoup moins vaste qu’aujourd’hui. Des bœufs et des chariots en effectuaient la traversée. Lorsque le climat du Sahara devint plus sec, les dromadaires devinrent le principal moyen de transport. Les caravanes se développèrent considérablement après l’arrivée des Arabes.

Au plus fort des échanges commerciaux transsahariens, l’or et les esclaves étaient les principales marchandises expédiées vers le Nord (Fès, Tunis et Tripoli notamment). Le sel, les armes et les cauris (coquillages utilisés comme monnaie) étaient les principaux produits vendus sur la route du Sud.

Au VIIIe siècle av. J.-C., les Phéniciens, appartenant à la grande nation commerçante de la Méditerranée orientale, commencèrent à établir des comptoirs commerciaux le long de la côte septentrionale, notamment à Carthage, à Hadrumète (aujourd’hui Sousse), à Leptis Magna et à Utique, mais pas en Cyrénaïque où ils rivalisèrent avec les Grecs à partir du VIIe siècle av. J.-C.

Carthage, près de l’actuelle Tunis, était le comptoir phénicien le plus réputé. Elle se développa peu à peu et devint le centre d’un empire au Ve siècle av. J.-C. Puis elle tomba aux mains des Romains en 146 av. J.-C. (voir Puniques, guerres). Il fallut encore un siècle à ceux-ci pour dominer réellement la région.

L’Empire romain créa la province romaine d’Afrique, dont la capitale fut Utique, développa la culture des céréales et fonda une civilisation urbaine prospère, notamment à Leptis Magna et à Sabratha en Libye, à Carthage et à Thugga (aujourd’hui Dougga) en Tunisie, à Timgad et à Tipasa en Algérie, et à Volubilis au Maroc , cité romaine située près de Meknès (au Maroc), qui connu son apogée sous la dynastie des Sévères — empereurs d’origine africaine —, dans la première partie du iie siècle apr. J.-C.

Le site archéologique de Volubilis a été inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco en 1997.

Après le déclin à Rome, le christianisme se diffusa dans la région. Celle-ci fut successivement dominée après 429 apr. J.-C. par les Vandales, les Byzantins et les Berbères, jusqu’aux conquêtes arabes.

Empire Ottoman - Carte
Empire Ottoman – Carte

L’Invasion arabe au Maghreb

Ci dessus, la carte de l’Empire ottoman à son apogée, en 1683.

Les Turcs ottomans occupent l’est du Maghreb depuis le début du XVIe siècle jusqu’au XIXe siècle. Ils accordent au fil du temps une autonomie de plus en plus large aux populations locales, avant de céder le pouvoir à la France, nouvelle puissance coloniale en Afrique du Nord.

Dès sa naissance en Arabie, l’islam fut plus qu’une religion. Ce fut également un système de gouvernement et une force militaire. Aux VIIe et VIIIe siècles, les troupes arabes venant d’Égypte déferlèrent à travers le Maghreb. Les envahisseurs introduisirent la langue arabe et la religion islamique, qui allaient devenir deux éléments dominants de l’identité maghrébine.

Au départ, cette évolution impliquait le contrôle du Proche-Orient sur la région mais, à la fin du VIIIe siècle, de nouveaux royaumes avaient commencé à se constituer. Par la suite, plusieurs dynasties gouvernèrent le Maghreb, et par moment certaines parties de l’Afrique occidentale (fin XVIe siècle-début XVIIe siècle) et de l’Espagne (XIe siècle-XVe siècle). Au XIIe siècle, les Almoravides furent combattus par Ibn Tumart, un réformateur berbère de l’islam, qui vivait dans le Haut-Atlas, fondateur de la dynastie des Almohades. Après sa mort en 1130, son successeur Abd el-Mumin réussit à conquérir le Maghreb.

La dynastie almohade prit fin en 1269 avec la prise de Marrakech par les Mérinides. Ceux-ci s’emparèrent de Tlemcen en 1337 et de Tunis en 1347, mais furent refoulés par une autre dynastie berbère, celle des Abdelwadides, qui régna à Tlemcen, tandis que les Hafsides dominaient l’Ifriqiya, région qui regroupait l’est de l’Algérie, la Tunisie et la Tripolitaine. La population arabe, d’abord concentrée dans les zones urbaines se répandit progressivement dans les régions rurales. L’adoption par les Berbères de la langue arabe se fit également lentement.

Au début du XVIe siècle, l’expansion de l’Empire ottoman balaya les dynasties de Libye, de Tunisie et d’Algérie. L’ouest du Maghreb, resté à l’écart de l’envahisseur turc, fut dominé par les Saadiens, une dynastie de chérifs hassanides, qui dut s’opposer à la pression chrétienne de la Reconquista (les Portugais prirent Ceuta en 1415 et les Espagnols s’emparèrent de Mellila en 1497), tout en organisant une expédition contre l’empire malien du Songhaï, en 1591. Les Saadiens furent remplacés en 1666 par la dynastie des Alaouites, qui règne encore aujourd’hui au Maroc.

Le Maghreb oriental continua de faire partie de l’Empire ottoman pendant encore deux cent cinquante ans, même si l’Algérie, la Tunisie et la Libye étaient devenues, vers la fin de cette période, des États plus ou moins autonomes.

Domination coloniale et indépendance

L’invasion française de l’Algérie en 1830 marqua le début de la période coloniale. Pendant plus de cent ans, les Français tentèrent d’intégrer l’Algérie à la France, essentiellement en raison de l’abondance de ses ressources. À partir de 1881, la France contrôla également la Tunisie, sous la forme d’un protectorat. Le Maroc fut érigé à partir de 1912 en un protectorat divisé entre la France, qui contrôlait la région principale du pays, et l’Espagne, qui dominait des zones plus réduites dans le Nord (le Rif) et le Sud (la bande de Tarfaya). En Libye, la rivalité entre la présence ottomane en déclin et l’Italie, qui faisait preuve d’assurance, atteignit un point critique avec la Première Guerre mondiale, bien que l’Italie ne pût achever son occupation qu’au début des années 1930.

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la Libye fut administrée militairement par la France et la Grande-Bretagne. Le Sahara occidental et la Mauritanie passèrent respectivement sous contrôle espagnol et français vers la fin du siècle. Cependant, ce fut en Algérie, en Tunisie et au Maroc que l’expérience coloniale fut la plus forte. Les Français introduisirent une grande part de leur culture et de leurs méthodes de travail, notamment dans la plaine de la Mitidja, près d’Alger, et orientèrent les économies des trois pays vers les besoins du marché métropolitain.

L’indépendance des cinq États du Maghreb fut réalisée entre 1951 et 1962. La Libye devint le premier État indépendant en 1951, sous la forme d’une monarchie gouvernée par les senoussis, qui conservèrent le pouvoir pendant les dix-huit années suivantes. Le Maroc et la Tunisie virent la fin de leur protectorat en 1956. Au Maroc, la dynastie des chérifs Alaouites, qui avait dirigé le pays avant et pendant le protectorat, continua à gouverner. Peu de temps après l’indépendance, la Tunisie choisit d’être une république, qui évolua vers un système monopartiste. La Mauritanie obtint son indépendance en 1960. Mais ce fut en Algérie, où s’étaient implantés un grand nombre de Français, que la décolonisation se réalisa le plus difficilement. Ce fut le seul pays à se battre pour son indépendance, qui fut réalisée en 1962, après un conflit de huit ans, dans lequel plus d’un million de personnes perdirent la vie (voir Algérie, guerre d’).

Le Maghreb
Le Maghreb

Le Maghreb aujourd’hui

Après l’indépendance, les États du Maghreb adoptèrent des systèmes politiques tout à fait différents. La monarchie marocaine pro-occidentale n’a permis que récemment à un système démocratique formel d’évoluer. La république monopartiste tunisienne, également pro-occidentale, a récemment autorisé les partis d’opposition. L’évolution de la Mauritanie a été identique. La monarchie libyenne fut renversée en 1969 et remplacée par une dictature dirigée par le charismatique colonel Kadhafi, qui a mis en place un régime souvent en désaccord, sinon en rupture, avec les pays occidentaux. L’Algérie suivit la voie du socialisme, et entretint des relations étroites avec les pays non alignés. La récente transition vers un système démocratique s’est révélée particulièrement délicate.

Un certain nombre de tensions politiques compliquent la situation dans la région. C’est pourquoi l’Union du Maghreb arabe (UMA), créée en 1989 pour promouvoir la coopération régionale, demeure à peine plus qu’un accord écrit. Une forte rivalité, alimentée par un conflit frontalier, a dominé les relations entre l’Algérie et le Maroc. Elle s’est également manifestée lors du conflit concernant le Sahara-Occidental : l’Algérie a soutenu le mouvement de libération saharien, le Front Polisario, contre l’occupation marocaine du territoire. Les Nations unies se sont efforcées de régler le conflit depuis les années 1980, en tentant d’organiser un référendum visant à décider du statut final du Sahara-Occidental.

C’est en Algérie que les tensions se sont le plus ouvertement exprimées. Depuis l’annulation en 1992 du second tour des élections législatives, que le parti fondamentaliste islamique était supposé gagner, le gouvernement algérien a combattu le terrorisme des extrémistes islamiques, dans un conflit qui a fait plusieurs dizaines de milliers de victimes.

De façon plus générale, des groupes faisant pression en faveur d’un retour aux principes essentiels de l’islam, et d’une réorientation de la politique vers les valeurs islamiques, ont affermi leur position dans la région depuis les années 1980, reflétant les évolutions qui ont eu lieu dans la majeure partie du monde musulman.

En janvier 2011, la chute de la dictature tunisienne a ouvert la voie aux soulèvement populaires au Maghreb que nous connaissons tous.

 

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