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La Compagnie des Indes

La Compagnie des Indes
Zoo de Beauval
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Elle naquit au 15ème siècle, La Compagnie des Indes. Alors qu’une compétition féroce opposait les principales puissances européennes dans le commerce des épices de l’Orient. En 1604, une compagnie de marchands flamands dirigée par Godefroy et Gérard Leroy obtenait une lettre patente du roi Henri IV qui leur accordait pour une période de 12 ans le monopole du commerce avec l’Inde au-delà du Cap de Bonne- Espérance.

La Compagnie des Indes orientales
La Compagnie des Indes orientales

Histoire de la compagnie des Indes Orientales

Faute de moyens et d’organisation, la première initiative de la compagnie des indes se solda par un échec et cette dernière Compagnie sera reprise sous Louis XIII, en 1615, par deux marchands de Rouen sous le nom de la « Compagnie des Moluques » dont l’existence fut également brève. En 1642, à l’initiative de Richelieu, la Compagnie d’Orient, ou de Madagascar, avait vu le jour, cependant, malgré l’intervention du duc de la Meilleraye qui en avait pris la charge en 1656, celle-ci sera ruinée après douze ans d’existence.

Ce n’est que sous le règne de Louis XIV, à partir de 1664, que la Compagnie des Indes Française (au-delà du Cap de Bonne- Espérance) connaît, sous l’impulsion de Colbert, son véritable essor. Dès 1667, ce dernier prend l’initiative de déléguer François Caron à Surate dans le dessein d’y créer un comptoir. Caron confiera par la suite à François Martin la mission de trouver un endroit propre à l’installation d’un comptoir sur la côte de Coromandel. C’est ainsi qu’après avoir fait l’acquisition d’une concession au nabab du Carnate, François Martin fonde Pondichéry en 1674 où il érigera les premières fortifications.

Dans les années 1695, il réorganisera les comptoirs de Chandernagor, de Balassor et de Cassimbazar au Bengale, fondés par Duplessis en 1673. Une ère nouvelle se dessine désormais pour la Compagnie des Indes Française qui, au cours de cent vingt huit années d’existence, subira toutefois quelques métamorphoses avant sa dissolution en 1793.

Carte des escales de la compagnie des Indes
Carte des escales de la compagnie des Indes

Compagnie des Indes de 1664 à 1769

La Compagnie des Indes Orientales (1664-1719)

Cette compagnie jouissait d’un privilège exclusif avec tous les points de commerce au-delà du Cap de Bonne- Espérance et cela pour une période de cinquante ans.

La Compagnie des Indes Française (1664- 1793)
Affranchie de toute redevance envers l’Etat, la compagnie des indes française bénéficiait, en outre, de l’appui total des vaisseaux et de l’armée du roi qui la garantissait contre toute perte éventuelle durant les dix dernières années. De plus, elle avait droit de propriété sur tout le territoire qu’elle occuperait, d’ailleurs le roi lui concéda Madagascar, l’Isle de France (Maurice) et L’île Bourbon. Hormis le commerce, la compagnie avait également le droit d’organiser des courses et pouvait ainsi armer des vaisseaux de guerre pour défendre ses possessions. Cependant toutes ces concessions royales n’allaient pas sans obligations.

En retour, la compagnie en tant que représentante de Sa Majesté devait promouvoir le culte et elle était tenue de verser un dixième du produit de ses prises dans les caisses royales.  Néanmoins, la compétitivité qui régnait dans le secteur du commerce des épices et les guerres des pays d’Europe, allait vite causer la ruine de la Compagnie.

blason-compagnie-des-indes
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La Compagnie Perpétuelle des Indes (1719- 1769)

Pour sauver la situation, les compétences de l’économiste John Law furent sollicité et celui-ci procéda à une fusion des trois compagnies existantes de France, la Compagnie d’Occident, la Compagnie des Indes Orientales et la Compagnie de Chine qui formeront la Compagnie perpétuelle des Indes. Son rayonnement devient alors immense puisqu’elle inclut désormais les installations de la France en Amérique, en Afrique et en Chine. C’est ainsi qu’en dépit de bien des moments difficiles, elle a suffisamment d’envergure pour faire face aux concurrents que représentent la East India Company des anglais et la Vereenigde Oost Indische Compagnie des hollandais.

Mais les guerres successives de la Succession d’Autriche (1744-1748), puis celle de 7 ans (1756-1763) auront d’inévitables répercussions dans la mer des Indes et mineront, une fois de plus, l’économie de la Nouvelle Compagnie. La situation est telle qu’en 1769, il est décidé de suspendre tous ses privilèges et de la mettre en faillite, ce qui permet dorénavant à tout français d’accéder au commerce libre. L’administration royale reprend de facto en mains les différentes comptoirs dont celui de l’Isle de France dès 1767 et Pierre Poivre est alors nommé Intendant.

Carte - Ile Maurice - Compagnie des indes
Carte – Ile Maurice – Compagnie des indes

L’île Maurice et la Compagnie des Indes

Après le départ des Hollandais en 1710, l’île Maurice  (ou Mauritius) restera déserte pendant quelques années. Ayant déjà établi une colonie à l’île Bourbon en 1654, la France va désormais s’intéresser à Maurice. Consciente de l’avantage de sa situation géographique, qui la place au cœur de la route des épices, elle pense que celle-ci pourrait lui assurer une bonne escale dans la région afin d’y affirmer sa présence, car à l’instar des hollandais et des anglais elle montrera l’ambition de s’insérer plus solidement dans le commerce des produits orientaux en exploitant les ressources de l’Inde et de la Chine.

Les Hollandais, à travers leur puissante compagnie, sont déjà bien implantés au Cap mais surtout en Indonésie où grâce au contrôle des îles Moluques, ils possèdent le monopole du commerce du clou de girofle et de la noix de muscade qui atteignent des prix exorbitants sur le marché en Europe. La France avait bien tenté de s’installer sur la côte sud-est de Madagascar en 1642, où elle avait créé le comptoir de Fort- Dauphin, mais elle avait dû y renoncer après le massacre des premiers colons par les indigènes.

L’île Maurice, inhabitée, lui convenait tout à fait. Autre avantage ; elle était dotée de deux excellents ports, notamment Port- Louis qu’ils avaient au départ nommé Port Nord-ouest et le Grand Port, situé sur la côte sud-est. Ces ports étaient bien abrités et confortables et surtout pouvaient offrir une escale idéale pour les vaisseaux de la Compagnie éprouvés par les épuisantes traversées depuis l’Orient et Saint-Malo.

isle-de-france-maurice
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Pierre Poivre Intendant de l’Isle de France

Singulier parcours que celui de Pierre Poivre, Intendant et commissaire générale de la Marine de 1767 à 1772. Il réussit à dérober aux îles Moluques des plants et épices parmi les plus convoités au monde, la noix de muscade et le clou de girofle dont les hollandais avaient le contrôle exclusif. Par cet exploit audacieux, il allait briser une fois pour toute leur puissant monopole sur les épices.

Pierre Poivre passa deux séjours à L’Isle de France, en 1746 il fit un bref passage qui dura 3 ans, puis de 1753 à 1756, alors que Lozier est gouverneur : Poivre est alors à l’Isle de France en simple botaniste et son projet est d’essayer d’y acclimater la noix de muscade et le clou de girofle. Durant son séjour à Batavia, il s’était intéressé de très près à l’activité alors florissante des hollandais dans cette région : l’exploitation de la noix de muscade et du clou de girofle. Très appréciés en Europe à cette époque, non seulement pour leur particularité à conserver les viandes mais aussi à rehausser la saveur des mets, ces ingrédients constituaient une précieuse denrée et revêtaient par conséquent une valeur inestimable.

Poivre s’aperçut très vite que cette entreprise était la véritable épine dorsale du commerce des Hollandais dans cette région et tant qu’ils exerceraient un contrôle sur les îles Moluques, seules terres du globe à prodiguer ces véritables joyaux, ils seraient les seuls à bénéficier d’une richesse commerciale croissante. Malgré l’étroite surveillance dont ces îles faisaient l’objet et les sanctions sans appel auxquelles était exposé tout « chasseur d’épices », Pierre Poivre, au mépris du danger, parvint à dérober dix-neuf plants de muscadier ainsi que quelques noix propres à la germination qu’il dissimula dans la doublure de sa veste.

Sur la route du retour, il fait escale à Pondichéry où il rencontre Dupleix, alors gouverneur des établissements français aux Indes. En 1746, il profite de l’escadre de La Bourdonnais pour voguer vers l’Isle de France avec déjà en tête l’idée de ravir aux Hollandais le monopole de ces fameuses épices. Il envisagea d’introduire le muscadier et le giroflier à l’Isle de France et d’en développer la culture sur une grande échelle, dotant ainsi son roi et la France d’un atout. Après avoir convaincu la Compagnie des Indes de la nécessité de cet objectif, il s’embarqua aussitôt sur le Mascarin en direction de Manille dans le but de ramener une cargaison de plants à épices. Il devint bientôt une célébrité dans le domaine des sciences naturelles, à un tel point que sa réputation atteint les hautes instances de l’Etat.

Louis XV va alors l’anoblir, lui concéder le cordon de l’ordre de Saint Michel et le nommer intendant des Isles de France et de Bourbon et il sera chargé de mettre en place les premières structures de l’administration royale qui désormais va remplacer celle de la Compagnie des Indes. Bien que n’ayant pas le titre de gouverneur, Pierre Poivre par sa force de caractère et l’envergure de ses projets pour le développement de la colonie, peut être considéré comme le véritable administrateur de l’île, malgré son titre d’intendant. En raison du succès de ses entreprises et de l’impulsion qu’il donnera aux colons, il continuera, par bien des aspects, l’œuvre de La Bourdonnais.

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